.jpg)
Qu’est-ce qui se passe avec Netflix (et que devrait-on faire)?
Je m’en souviens encore, même si ça me semble si proche dans le temps. Pourtant, ça fait 10 ans. Je rattrapais la série britannique Misfits à mon bureau en dînant. Une collègue actuaire m’a demandé ce que je regardais. Je lui ai dit que c’était Netflix. Elle m’a répondu : « Ah ouin! Ça joue à quel poste ça, Netflix? »
Depuis, Netflix est devenu le porte-étendard de l’ère du streaming. Même que l’expression Netflix and chill est entrée dans le langage populaire pour parler des câlins que se font les usagers alors que le service leur demande : Are you still watching?
Pourquoi Netflix nous permettait de partager nos mots de passe
.png)
Dès le départ, Netflix a compris qu’elle devait entrer dans le plus de maisons possible. D’un point de vue entrepreneurial, on appelle ça : gagner des parts de marché.
Un peu comme les gens qui te donnent des échantillons au Costco, Netflix a démontré que ça vaut parfois la peine d’offrir des choses gratuitement. La compagnie a ainsi encouragé le partage de mots de passe.
Le but? Lorsqu’elle aura atteint un genre de monopole et que tout le monde sera accro (ou juste habitué), elle pourra crinquer ses prix. C’est une idée copiée par Microsoft avec sa Game Pass.
Dans le fond, c’est la même technique que le dealer trop vieux qui trainait à votre cégep.
Tout en voulant se crédibiliser
L’autre opération de Netflix consistait à se faire prendre au sérieux. Une règle universelle, c’est que nous, les gens du web, on se fait toujours rire de nous par les médias traditionnels. Ça ressort même ici dans les Galas d’ADISQ ou des Olivier. Mais l’industrie a déchanté lorsque Netflix a reçu sa première nomination aux Emmy, en 2013 (pour House Of Cards) et une aux Oscars l’ann ée suivante.
Netflix nous a ouvert le buffet sur ses productions afin de nous montrer qu’elle pouvait être une alternative crédible à la télévision. Depuis, toute l’industrie est entrée dans l’arène du streaming et ça sent un peu le désespoir, chez Netflix.
Et après avoir frappé fort avec des séries qui faisaient crier les critiques au génie, l’entreprise a élargi son public cible. Si la télé le fait, pourquoi pas Netflix?
Ainsi sont nés des jeux vidéo, des téléréalités (certaines bonnes, mais beaucoup de mauvaises) comme du stand-up mal rodé et des quiz télé ordinaires qu’on verrait à la télé le dimanche après-midi.
Tout le monde peut trouver son compte sur Netflix. C’était ça le but, après tout : accumuler le plus d’abonnés possible.
Mais là, Netflix a décidé que le party est fini.
Les nouvelles modalités
Maintenant, c’est l’heure des choix :
.png)
En argent canadien, le forfait de base avec publicité coûte 5,99 $ par mois. Le même forfait sans publicité? 9,99 $. Vous dites adieu au partage de mot de passe avec ces deux options.
Le forfait standard, qui permet de visionner en qualité HD et qui offre l’option de partager sa connexion avec une personne (pour un coût supplémentaire) coûte 16,49 $ par mois. Il existe finalement un forfait premium à 20,99 $ qui permet de regarder Netflix en 4K et partager sa connexion avec deux personnes hors de son foyer (en payant un supplément).
Et partager son compte Netflix, ça coûte maintenant 7,99 $ par usager de plus par mois. Ces personnes ont leur propre profil et même leur propre mot de passe, mais c’est la personne qui détient le compte qui paie toute la facture.
Ce que vous en pensez
Deux mots : douche froide.
J’ai sondé mes abonnés Instagram et voici ce qu’on m’a offert comme pistes de réflexion :
.jpg)
Il y a de ces belligérants qui garderont les choses telles quelles. Et, bien entendu, personne n’est enchanté. Lorsque Netflix serrera la vis pour vrai, c’est à ce moment que ces gens débarqueront.
.jpg)
Du côté des récipiendaires des mots de passe, la tendance est constante : « Je n’ai jamais payé pour. Pourquoi ça changerait maintenant? » Après tout, comment faire payer pour un service auxquels les utilisateurs n’accordent aucune valeur marchande?
.jpg)
Certaines personnes seront tributaires du conseil familial. La force de Netflix c’est d’avoir été parmi les premiers dans l’arène. Ils ont habitué des enfants à un service en plus de s’être implanté partout.
Par exemple, je regarde la majorité de mon contenu sur mon téléviseur par l’entremise de ma PlayStation 4. L’application est particulièrement efficace sur ma petite machine. Pendant ce temps, j’attends encore que Tou.TV ou Noovo emboîte le pas pour ajouter du contenu queb’ dans ma rotation.
.jpg)
Mon rapport avec Netflix a aussi changé suite à cette annonce. C’est comme si j’étais dans une relation où la plateforme m’était arrivée en me disant we need to talk et que ça m’avait fait réaliser que je ne l’aimais plus autant que ça, de toute façon. Je l’ai plus par habitude que par passion.
J’ai diminué au forfait de base pour le mois à venir parce que le spectacle de Chris Rock débarque le lendemain du jour où je dois le renouveler. Ensuite, je vais me désabonner.
Sinon, je suis retourné sur YouTube. Il s’y produit du contenu de qualité niché, éducatif et intéressant pour absolument zéro dollar. Des animés comme Sailor Moon, Naturo ou Death Note y sont aussi gratuitement. Et dans le doute : Loft Story!