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Comment envoyer des cartes de souhaits à volonté va m’aider à passer à travers 2021
« Arg! Je ne sais pas quoi écrire! Je ne sais pas ce que je vais faire! »
Ça, c’est moi devant toutes les cartes de fêtes que j’ai dû remplir dans ma vie. Je ne sais jamais quoi dire dans ces moments-là. C’est don’ ben compliqué d’écrire des cartes!
Je m’ennuyais de communiquer avec des gens autrement que par internet.
Je me demande pourquoi j’ai offert une carte de souhaits à toutes les personnes qui désiraient en recevoir une. Ah oui, je sais pourquoi. Je m’ennuyais de communiquer avec des gens autrement que par internet. Avant, je parlais sur une scène à une foule de personnes. Là je suis tout seul chez moi. Aussi, clairement, je procrastine au lieu de travailler sur mon livre.
Ainsi, le mercredi 16 décembre dernier, je publiais ceci:
Une course contre la montre
Trois jours plus tard, soit le samedi 19 décembre (question de laisser le temps aux gens de m’écrire) j’avais toutes les informations pour me mettre à l’ouvrage. Quelqu’un de prévoyant n’aurait pas pris ce genre de décision, le forçant à écrire des dizaines de cartes de souhaits 6 jours avant Noël. Sauf que là, j’étais engagé. Je me suis lancé dans un projet avant de réfléchir, encore une fois.
Alors que je pensais avoir à envoyer une quinzaine de cartes au départ, j’ai rapidement dépassé les 50 demandes. Et comme d’autres continuaient à rentrer. Je me suis dit que j’allais en commander 70.
Où est-ce qu’on trouve 70 cartes? Si je vais à la pharmacie, ça va me coûter une fortune à 5$ la carte. J’aurais pu aller en chercher dans des endroits moins chers, mais ces cartes-là… rendu-là, autant en créer une moi-même!
J’ai donc appelé une tonne d’imprimeurs locaux pour me faire répondre chaque fois à peu près la même chose : « 70 cartes pour demain? Un 19 décembre? T’ES TU CAVE? ».
« Ouiiiii mais pouvez-vous pareil? Vous me voyez pas à travers le téléphone, mais je fais des yeux doux en ce moment.» Rien à faire. N’empêche, j’ai finalement trouvé un gentil imprimeur sur Rachel qui avait le temps. Comme il m’a quand même ordonné de me dépêcher, j’ai sauté à l’étape suivante :
Ils disent de ne jamais faire de shooting avec des animaux
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Il me fallait donc une photo. Sur le coup, je me suis dit que comme je m’adresse à mes abonnés, ils sont habitués de voir mon chat. Il pogne toujours plus que moi, le petit maudit. Je suis donc partie à la recherche d’un onesie pour adulte pour moi et de costumes pour le chat que j’avais vu au Dollorama.
Cette session photo a été plus longue que prévu à cause du félin, c’était prévisible. Ce qui était imprévisible, c’est que le chat ne voulait pas que je lui enlève son costume parce qu’il l’aimait trop!
Écrire comme si je manquais de temps
Alors qu’habituellement je fige devant la carte de fête de mes propres parents à leurs anniversaires, je devais pondre 70 cartes personnalisées à la main (en plus de m’occuper de toutes les enveloppes). Ne pouvant pas m’attarder éternellement sur chacune d’elles et offrir le résultat d’une profonde réflexion, j’ai dû faire quelque chose que les gens rationnels comme moi n’aimons pas faire: j’ai laissé parler mon coeur. Ark! Être vulnérable émotionnellement!
Ma calligraphie est aussi lisible que celle d’un médecin qui remplit des prescriptions dans une montagne russe.
Et écrire à la main? Ma calligraphie est aussi lisible que celle d’un médecin qui remplit des prescriptions dans une montagne russe. Je devrais donc écrire avec soin. Je n’avais pas de temps à perdre. J’avais autant de travail devant moi qu’Alexander Hamilton devant Les Papiers Fédéralistes!
Une tâche plus ardue que j’aurais cru
Écrire à mes bons amis s’est révélé plutôt facile. Ce l’était aussi avec les amis virtuels avec qui j’ai créé de réels liens, même en interagissant seulement avec eux à travers les médias sociaux comme dans The Circle. Je pouvais faire une ou deux inside jokes et leur confier que leur présence dans ma vie la rend plus agréable.
Mais j’ai frappé quelques murs. Quoi dire à une personne qui ne m’a envoyé qu’une adresse? Pas de allo, pas de merci. Juste un numéro de porte, une rue, une ville et un code postal. Sec de même. Je n’ai qu’un lieu et un nom pour m’inspirer. Parfois, je n’avais même pas de nom, seulement un pseudonyme! Qu’est-ce qu’on peut bien faire avec ça?
Quoi dire à une personne qui ne m’a envoyé qu’une adresse? Pas de allo, pas de merci. Juste un numéro de porte, une rue, une ville et un code postal.
Puis, je me suis consolé en me disant que c’est clairement mieux que les fois où j’ai reçu des messages racistes en privé. Et en y réfléchissant davantage, j’ai trouvé ça vraiment touchant que des inconnus m’écrivent pour recevoir un message rédigé de mes mains. Ces gens-là m’ont confié une donnée importante: leur adresse.
On parle quand même d’une confidence significative. C’est attendrissant de voir des gens me livrer cette information sans réellement me connaitre. Ces messages qui me semblaient vides ne l’étaient pas. Entre leurs lignes, il y avait une confiance et une envie de participer à un de mes projets.
Dans leur carte, je les ai donc notamment remerciés de me suivre. Je ne suis pas un influenceur, mais ce sont des gens engagés à me soutenir dans ce que je propose et ça, ça fait chaud au coeur en cette période froide!
Ce que j’ai appris
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Cette aventure aura monopolisé au complet deux de mes journées. Moi qui voulais procrastiner dans la rédaction de mon livre, disons que ça, ça a marché…!
Ma première surprise a été de réaliser à quel point ça me touchait vraiment quand les gens m’écrivaient pour me remercier. Ça peut sembler quétaine, mais on vient de passer une année où nous étions à tous à distance. En tant qu’artiste, je me suis senti vraiment moins utile qu’avant. Avoir tendu une perche à des gens que je connaissais peu a fait en sorte qu’ils m’en ont envoyée une à leur tour et je ne m’attendais pas à ça. De belles discussions ont suivi la réception de ces cartes et je ne m’attendais pas non plus à ce que ça me fasse du bien à ce point-là!
Ça me touchait vraiment quand les gens m’écrivaient pour me remercier.
Certains et certaines m’ont même envoyé une carte en retour. J’ai eu du plaisir à ouvrir quelque chose que je n’avais pas commandé! J’avais oublié la surprise que procure le fait de recevoir une lettre dont on ne connait pas le contenu, surtout quand ce qui est écrit à l’intérieur est entièrement positif!
À travers tout ça, la plus grande leçon que je retire, c’est à propos des bienfaits de la gratitude. J’ai remercié 70 fois dans 70 cartes des gens d’être dans ma vie en m’ouvrant sur ce qu’ils m’apportaient. Oui, des fois, c’était juste « merci de me suivre », mais la plupart du temps, c’était plus. Passer une journée complète à dire merci, ça fait du bien. Recevoir des mercis, ça fait du bien aussi.
C’est un pouvoir qui est plus grand que je ne l’imaginais. Et c’est vraiment ce que je veux amener avec moi en 2021: de la gratitude.
En 2020, avec le confinement, j’ai été confronté à tout ce qu’on m’a retiré malgré moi, sans penser à tout ce qu’il me reste. Cette année, je veux apprécier tout ce que j’ai, tout ce que je possède et surtout apprécier les gens autour de moi.
Même s’ils ne font que m’écrire leur adresse.