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Les pires gaffes de 2023
Bon. Je sais pas si c’est quelque chose dans l’air, dans l’eau, ou juste le self-awareness qui a décidé de faire une année de backpacking quelque part en Europe, mais il me semble que 2023 a été une année cringe à souhait.
Si ici, au Québec, on a eu droit à deux twits qui se pognent la poche et celle des autres pendant l’enregistrement d’un podcast, à une autre gang de twits qui a peur quand des monsieurs habillés pas en monsieurs lisent des histoires à des enfants et à un twit qui publie un pavé pour essayer de nous faire croire que si on aime pas la bouffe spicy, on va se ramasser en prison, le reste du monde n’a pas non plus été laissé en plan.
On peut penser à Elon Musk qui a réussi à précipiter au bord de la faillite une compagnie qui se portait admirablement bien, à l’Argentine qui a élu un dude persuadé de pouvoir jaser avec l’esprit de son chien mort et à un certain chanteur qui a peut-être ou peut-être pas craché sur un certain acteur.
Eille, maudit que le monde va bien.
Alors que 2024 approche à grands pas, on vous propose un recap des pires gaffes de 2023. Prenez des notes, là, je veux pas devoir rire de vous, l’année prochaine.
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Sonia Bélanger, l’humoriste la plus drôle que vous n’avez jamais vue
Au mois d’août, le bar Le Troquet à Gatineau annonce que l’humoriste Sonia Bélanger aura la chance de faire ses débuts pendant le très couru événement Jeudis Julien Dionne et ses ami/e/s, qui cumulent régulièrement une très enviable moyenne de trois likes sur Facebook.
Qui? Vous entends-je vous exclamer devant vos petits écrans rectangulaires. I know, moi aussi, j’ai aucune esti d’idée de c’est qui, Julien Dionne.
Il n’aura cependant pas fallu beaucoup de temps pour que des internautes trop à l’aise avec cet outil nommé Google signalent le pot aux roses : Sonia Bélanger a été inventée de toutes pièces pour troller les maudites féministes pas fines de la page pasdefillesurlepacing qui ciblaient régulièrement la programmation de l’illustre Julien Dionne où les femmes brillaient par leur absence.
S’en est suivie une ronde d’excuses très peu senties où Éric Gaudreault, le propriétaire de l’établissement, a tenté de blâmer les créatrices de pasdefillesurlepacing, les femmes humoristes de ne pas s’inscrire aux soirées du Troquet, les féministes, les wokes, le chien de son voisin et la météo, tant qu’à y être.
Bonne nouvelle, un rapide survol de la page Facebook démontre que les boys ont appris de leur erreur et invité des femmes à prendre part à la programmation. Mauvaise nouvelle, leurs publications ne passent toujours pas la barre des cinq likes.
Le vibrant hommage de Bernard Drainville à Karl Tremblay
Le décès du charismatique chanteur des Cowboys Fringants n’a laissé aucun.e Québécois.e de glace. Tous.tes ont voulu rendre hommage au sympathique Karl Tremblay. Et si certains de ces hommages nous ont paru un peu maladroits, d’autres nous ont carrément donné envie de rejoindre Tremblay au royaume des morts.
On a tous.tes été coincé.e.s dans une soirée karaoké où quelqu’un a eu un p’tit peu trop confiance en ses capacités de pousser la chansonnette. Mais hey, ça fait partie du jeu et toujours, on respecte l’effort et la bienveillance est de mise. Le politicien Bernard Drainville a cependant pensé (à tort) que cette bienveillance était transférable à… une conférence de presse devant des journalistes qui semblaient vouloir ne faire qu’un avec les dalles du plancher.
Pendant un infernal trois minutes et demiE (qui a dû feeler comme trois siècles et demi pour les journalistes présents), Drainville a tenté de rendre hommage au chanteur disparu en interprétant Toune monotone euh d’automne, oui, pardon.
Pourquoi avoir fait la toune au complet? Pourquoi ce moment-là, précisément? Tant de questions qui ne trouveront jamais de réponses et qui continueront de hanter l’esprit des québécois.es, chaque fois qu’on entendra les premières notes du p’tit solo de violon égrainé sur les speakers du IGA.
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Halte-là, halte-là, halte-là, les… Américains sont là?
Les profs sont en grève. Le personnel des établissements de soins est à boutte. Des parents commencent sérieusement à songer à se partir un OnlyFans pour arriver à payer deux-trois cadeaux à leurs enfants, cette année.
Dans ce contexte de précarité économique, de coût de la vie qui augmente sans cesse et d’un ras-le-bol généralisé qui pâlit en comparaison avec celui qui avait mené à la Révolution française ou aux p’tits voyages dans le coffre arrière du char d’un gars du FLQ, quoi de mieux que de débloquer une couple de millions pour inviter une équipe de hockey américaine à venir taper sur un p’tit boutte de caoutchouc pour le plus grand plaisir de la plèbe? Vous m’excuserez pendant que je tape le mot « guillotine » sur Marketplace, les chums.
Eh oui, c’est pas moins de cinq à sept millions de dollars que l’administration Legault a yeet par les fenêtres pour attirer les Kings de Los Angeles à venir s’échauffer dans le très superflu Centre Vidéotron.
J’ai dit ce que j’ai dit. La cerise sur ce sundae douteux, c’est quand on apprend, dans un article de La Presse, que cet argent provient d’un fonds régional destiné à encourager des entreprises d’ici. Des. Entreprises. D’ici.
Je sais que j’ai passé ma géographie secondaire 3 in extremis mais la dernière fois que j’ai vérifié, Los Angeles, c’était, genre, pas très régional. *cherche la recette de cocktail Molotov de Ricardo*
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Dominique Ollivier veut que vous fassiez ce qu’elle dit, pas ce qu’elle a fait
Dans la vie, tout est une question de timing. Et mettons que le timing n’était pas au rendez-vous quand, peu de temps après avoir annoncé son intention de procéder à d’importantes coupures budgétaires dans les services publics de la ville de Montréal, le Journal de Montréal a révélé plusieurs dépenses questionnables de Dominique Ollivier lorsqu’elle était présidente de l’Office de consultation publique de Montréal.
En quatre ans, c’est près de 18 000$ qui ont été flambés dans des restos chics, des voyages à l’étranger, un souper d’huitres, et d’autres dépenses dont beaucoup de monde s’est indigné. De quoi être vraiment zen, la prochaine fois que le métro tombera en panne. Même que si j’étais une gambling woman, je parierais que vous lisez présentement cet article les dents serrées dans un wagon de métro immobilisé. J’ai raison ou j’ai raison?
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Heil Hunka!
Un moment qui a fait feeler le Canada au complet comme on feel quand on appelle accidentellement notre prof d’histoire maman.
Prof d’histoire que le désormais ex-président de la Chambre des communes, Anthony Rota, aurait peut-être dû écouter un peu plus attentivement afin d’éviter au Canada entier ce qui est, de loin, la pire gaffe de l’année 2023.
Petit recap : on est en septembre et le président ukrainien Volodymyr Zelensky vient à Ottawa pour rencontrer Justin Trudeau. Sans doute pour jaser de leurs prédictions pour la finale de Succession. Le président de la Chambre des communes, Anthony Rota, décide d’inviter un citoyen de sa circonscription de Nipissing-Timiskaming, Yaroslav Hunka, un immigrant ukrainien et un vétéran de la Seconde Guerre mondiale qui, comme Zelensky le fait présentement, s’était battu contre les Russes.
Le problème, c’est que contrairement à Zelensky, Hunka avait combattu les Russes… aux côtés des Nazis d’Adolf Hitler dans une unité ukrainienne connue sous le nom de la Division SS Galicie. Oups.
C’est sûr que si on se fie aux blockbusters des années 80, il peut être difficile de croire que les Russes ont déjà été du bon bord de l’Histoire.
Mais, entre 1939 et 1945, les Russes s’étaient joints aux Alliés après s’être fait backstabber par Hitler qui avait aussi pris le contrôle de l’Ukraine pour envahir la Russie. Je vous jure que j’essaie pas de voler la job de Charles Beauchesne.
Et ça, c’est la raison pour laquelle il faut rester à l’école et écouter le prof d’histoire, les chums. C’est votre future job… et la dignité du Canada qui en dépendent.
Bon, maintenant qu’on a bien mal à notre Québec, le temps est venu de faire des petits shout outs à l’international.
L’idole de personne
Malgré une prémisse fort prometteuse, une star de la pop qui tombe amoureuse d’un gourou louche, la série HBO The Idol s’est finalement avérée un mélange raté de soap, de porno soft et de dialogues plus proches des diatribes de Mathieu Bock-Côté que de véritables conversations que de véritables personnes ont déjà eues (pourquoi les maudits wokes veulent pas que je filme des adolescentes toutes nues? – le réalisateur de The Idol Sam Levinson, probablement).
Mais que s’est-il passé?
C’est pas pour péter votre balloune, mais Sam Levinson, c’est un réalisateur franchement médiocre qui met en lumière le problème des nepo babies, à Hollywood. Et Abel Tesfaye, bin, il nous prouve pour la énième fois que c’est pas parce que t’es capable de faire des faces dans un vidéoclip de trois minutes que tu peux faire de même dans un format plus long où tu dois, you know, réciter un texte.
En même temps, je pense que même Meryl Streep se serait royalement plantée avec des lignes qui semblent avoir été rédigées par une intelligence artificielle qui aurait passé trop de temps sur PornHub.
On rajoute à ça le départ de la réalisatrice Amy Seimetz du projet après que Levinson et Tesfaye se soient plaints de sa vision trop féministe et on se retrouve avec un fiasco cringe digne de Showgirls… sans le côté camp et pas trop sérieux de Showgirls.
Bref, à trop vouloir choquer, Levinson et Tesfaye nous ont fait rouler des yeux, soupirer et appuyer sur Stop pour repartir The Office pour une énième fois. Mais qui sait, ils pourraient peut-être se partir un duo humoristique et s’inscrire aux soirées du Troquet, à Gatineau? On jase, là.
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Des milliONNAIRES dans une canne de conserve
Bin oui, on va en parler du sous-marin pis des millionnaires écrapoutis, les nerfs, là.
Le 18 juin 2023, cinq hommes s’entassent dans le Titan, un engin submersible patenté avec des rêves, des bouttes de scrap, de la colle chaude et une manette de jeux vidéo par l’homme d’affaires américain Stockton Rush, qui porte le nom le plus « méchant dans un film de James Bond » que j’ai jamais vu. Grâce à cet engin, quatre hommes et un adolescent terrorisé qui voulait absolument pas être là espéraient pouvoir apercevoir les restes du Titanic, le bateau de la toune à Céline.
Cependant, l’expédition tourne rapidement au cauchemar quand, quelques heures après son départ de Terre-Neuve, l’engin disparaît des radars. S’ensuit alors une avalanche médiatique où on apprend que Rush trouvait que les exigences en matière de sécurité pour les submersibles, ça l’empêchait de vivre sa #bestlife d’inventeur excentrique et que plusieurs ex-employés de OceanGate, la compagnie d’exploration sous-marine fondée par Rush en 2009, avaient tenté de sonner l’alarme sur leur boss et sa légère tendance à vouloir couper les coins ronds.
Je sais pas pour vous, mais moi, personnellement, j’éviterais d’embarquer dans une canne de conserve pilotée par un monsieur qui a sacré dehors le monde qui lui disait que ça serait le fun, pas mourir dans une implosion, à 1600 pieds sous l’océan.
J’aurais jamais pensé dire ça, mais apparemment, la claustrophobie, ça sauve des vies.
Bref, plutôt que de trouver l’épave du Titanic, les passagers du Titan se sont plutôt trouvés au cœur d’un débat à savoir si on avait le droit de rire de ces millionnaires qui s’étaient volontairement mis en danger pour accomplir… pas grand-chose, au final.
Écoutez, c’est beau, avoir des rêves, des ambitions, vouloir se démarquer. Mais des fois, quand on vous dit de mettre un casque ou de pas sacrer une fourchette dans une prise électrique, c’est pas parce qu’on veut vous empêcher de vivre. C’est même pas mal le contraire, t’sais.
Cet article a été modifié le 26 décembre 2023 pour refléter l’exactitude des faits concernant les dépenses de madame Ollivier.