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U2, le Festival de Jazz , Elton John, le gala des comiques, la bataille de papier entre Cassivi et Lagacé, le verdict Guy Turcotte, la visite de Will et Kate, les soubresauts du pont Champlain, même les excellents textes de Judith Lussier et les plans de voyage de Kate Perreault-Lessard dans le blogue Urbania. J’étais pas là. Rien vu, rien lu, rien entendu.
Au lieu de l’hystérie autour du show du giga groupe irlando-hollando-paradiso-fiscaliste U2, la foule qui s’amasse en masse, l’orgie de décibels, de watts et de sueur, j’ai écouté le bruit des vagues, le chant du vent, le trili trili des oiseaux. À la place des débats de sourds et des dialogues de bornés entre des esprits suréchauffés et mal informés à propos du verdict du procès Turcotte, j’ai débattu de la recette de la paëlla dans un pays où on ne trouve pas de chorizo. Loin de m’inquiéter de l’état moribond du pont Champlain et des chances d’en réchapper si je devais le traverser, j’ai plutôt scruté le ciel pour savoir si je devais mettre de la 30 ou de la 50. Pendant que vous étiez des centaines de milliers à commenter la longueur de la robe de Kate Midinette et le vent qui s’engouffrait joyeusement dedans, je lançais dans le ciel des cerfs-volants inutiles. Pendant que vous courriez voir Elton John, Marie Mai, Jean-Pierre Ferland, Metallica, Rachid Badouri, Name It, je courais après les vagues folles d’un Océan en furie. Alors que le maire Labeaume faisait ses crises d’urticaire pour un oui ou pour un non, je grattais mes piqures de moustiques.
Dans d’autres contrées où les états d’âmes de Wajdi Mouawad, la météo au-dessus de La Ronde et les tweets de Guy A. n’intéressent personne, il n’y avait que la vie à savourer et le temps qui passe à regarder.
Qu’est-ce qui est mieux? Qu’est-ce qui est pire?
Aujourd’hui, de retour à la civilisation, happé par l’actualité, je ne manque plus rien. Je lis tout, je regarde tout, j’écoute tout. Je tweete, je zappe, je facebooke, je google, je télécharge, je syntonise, je consomme, je produis, je cours, j’écris, je magasine, j’emmagasine, j’élabore, je collabore, je métaphore, je sue, je swingue, j’active, je clique, j’aime, je statue, je commente, je plussun, je tague, je tangue, je lol,… en espérant la prochaine vague qui me redonnera le goût salé de la vraie vie. Celle où le temps perdu est toujours gagnant et la circulation n’est pas un sujet de conversation.