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Quoi regarder à la télé cet automne selon URBANIA

Lâchez les reprises d’« Entre chien et loup » un peu. On est en 2024.

Par
Benoît Lelièvre
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Il y a dix ou quinze ans à peine, on passait nos étés à regarder des reprises et des vieux films de Tom Hanks à TQS diffusés aux heures où on est normalement à l’école ou couché parce qu’on a de l’école le lendemain.

C’était une autre époque, où la rentrée télévisuelle était aussi attendue que Noël ou l’ouverture des terrasses à Montréal. Après un été à revoir CSI : Las Vegas en boucle ou l’intégrale de Fripe et Pouille (pour les plus vieux), nos neurones meurtris avaient un besoin criant de nouveauté.

Aujourd’hui, malgré le fait que du nouveau contenu est accessible à longueur d’année, la rentrée est quand même un événement significatif parce qu’elle marque le moment où l’on reprend tranquillement nos habitudes hivernales. On range nos filets de Spikeball (c’tu encore in, ça?) et on troque nos six packs de White Claw pour une bonne bouteille de rouge et on s’installe devant la tivi pour passer l’hiver.

Peu importe qui vous êtes ou ce qui vous intéresse, il y aura assurément quelque chose pour vous à la télé, cet automne. Question de se retrouver, je vous ai préparé un petit guide exhaustif des sorties télé et streaming les plus intéressantes et/ou intrigantes de la rentrée 2024.

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Three Women (Starz – 13 septembre)

Adaptée de l’excellent bouquin de Lisa Taddeo paru en 2019, la série Three Women met de l’avant une thématique à laquelle on n’a pas l’habitude d’être exposé : le désir … *voix de Charles Beauchesne* des femmes! On y suit la vie d’une femme coincée dans un mariage sans amour, d’une autre qui subit les conséquences d’une liaison avec un professeur en position d’autorité sur elle et d’une restauratrice qui subit les désirs de son mari.

Il y a plusieurs manières de vous abonner à Starz et c’est peu onéreux de le faire. Cette série à elle seule en vaut l’investissement, mais je vous conseille aussi de faire le tour de leur génialissime bibliothèque de films des années 1990.

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Gai(e) tu ne seras point (Crave – 16 septembre)

Vous l’ignoriez sans doute, mais les thérapies de conversion sont seulement interdites au Canada depuis janvier 2022 et le phénomène traîne une lourde valise de mauvais karma derrière lui. Vu le manque d’informations à ce sujet, la série Gai(e) tu ne seras point devrait nous aider à nous éduquer afin qu’on ne retombe pas collectivement dans les mêmes schémas obscurantistes.

Bon, il n’y a pour l’instant que très peu d’informations qui circulent au sujet de ce projet et ça se peut que ça ne soit pas bon, mais j’en serais vraiment surpris. Après tout, je vois mal comment quelqu’un pourrait rater un projet portant sur un sujet aussi fort et pertinent.

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La reconstruction : au cœur des Canadiens de Montréal (Crave – 18 septembre)

Depuis quelques années, les séries documentaires suivant une équipe (ou même juste quelques joueurs) pendant une saison complète sont devenues monnaie courante. On a eu droit à Manchester City et Arsenal pour ce qui est du soccer, à Quarterback et Receiver pour le football, et même à cinq épisodes sur l’année où les Maple Leafs se sont fait éliminer en sept matchs par le CH. Parlant du CH, c’est maintenant leur tour d’ouvrir la porte aux caméras.

Des caméos dramatiques de Chantal Machabée aux jokes de papa de Martin St-Louis en passant par les bas sales de Juraj Slafkovsky, vous serez gâté en termes de détails croustillants. À voir, que vous soyez mordu de hockey… ou non.

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Danse ! (Club Illico – 19 septembre)

Au Québec, il y a un avant et un après Révolution. Le concours de danse télévisé aura légitimé cette forme d’art comme étant beaucoup plus qu’un simple passe-temps ou quelque chose qu’on fait un peu gorlo le vendredi soir. Maintenant qu’on sait à quel point ça demande du talent, de la discipline et de la créativité, je ne suis qu’à moitié étonné qu’on voit naître une série de fiction à propos de ladite compétition de danse!

Mettant en vedette mon kick de jeunesse Bianca Gervais ainsi que Mel Charlot, Xavier Malo, Vanessa Boudrias et écrite par une Sarah-Maude Beauchesne qui est présentement red hot du succès de Bellefleur, ça ne peut qu’être bon. Bon, attendez-vous peut-être pas à du gros drame psychologique, mais ça devrait combler un besoin dans l’axe divertissement/inspiration.

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The Penguin (Crave – 19 septembre)

Ici, je me permets de mettre sur pause mes politiques de pas-de-super-héros et le-moins-d’univers-cinématographiques-conjoints, parce que le film The Batman de Matt Reeves était tout simplement superbe et que je prendrais volontiers une deuxième portion de son improbable Penguin joué par l’encore plus improbable Colin Farrell. Oswald Cobblepot est LE méchant de Batman le plus difficile à interpréter correctement dans une adaptation cinématographique (on y croit à peine en bd), mais celui de Farrell est à la fois réaliste et imagé.

À noter que la série n’est pas réalisée par Reeves, mais par une certaine Lauren LeFranc, alors c’est difficile de savoir à quoi s’attendre, mais je serai au rendez-vous.

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La maison (Apple TV+ – 20 septembre)

Un drame français sur le monde de la haute couture mettant en vedette l’inénarrable Lambert Wilson! Que demander de mieux à l’Hexagone? À part peut-être de garder Mathieu Bock-Côté de leur bord pour toujours… On entre ici dans un univers ultra-sophistiqué et carnassier qui fascine tout le monde tant dedans qu’en-dehors de la France et qui promet d’exposer les revers d’une industrie dont on connaît déjà quelques travers.

Un autre automne qui promet pour AppleTV+ qui bonifie sans cesse son offre de contenu à la fois intelligent et engageant.

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Steak, blé d’Inde, patates (Historia – 27 septembre)

Au Québec, on fait beaucoup de recettes, mais on ne célèbre que trop rarement notre cuisine d’ici. C’est le fun (et enrichissant), de juste parler de bouffe en s’empiffrant de victuailles. Bon, ça ne semble pas exactement ça, qui est au programme de cette nouvelle émission animée par Jonathan Roberge, mais on s’en rapproche! Dans le sillage d’Anthony Bourdain, cette série promet d’explorer l’histoire et la sociologie de ces délices qui nous rassemblent.

On y sera plus dans le passé que dans le présent, mais ça devrait quand même nous ouvrir l’appétit!

So long, Marianne (Crave – 27 septembre)

Au-delà de l’héritage musical de Leonard Cohen, cette nouvelle série vous propose de le découvrir sous un angle différent : celui de poète et d’amoureux. Les fans de Cohen le savent, celui-ci était un homme complexe, multidimensionnel, qui ne cessait jamais de surprendre tant ses proches que son auditoire. Mettant en vedette Alex Wolff (Hereditary), la série comporte même des caméos d’Éric Bruneau et Kim Lévesque-Lizotte, question d’insuffler un peu du Québec dans cette production internationale.

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Que vous connaissiez Leonard Cohen ou non, je vous invite à regarder So long, Marianne, juste parce qu’il s’agit d’une incroyable (et très réelle) histoire d’amour.

It’s What’s Inside (Netflix – 4 octobre)

Un film qui rappelle le terrifiant The Invitation de Karyn Kusama. Qualifié de comédie d’horreur, It’s What’s Inside raconte l’histoire d’une bande d’amis qui se font coincer par l’ostie de fatigant de la gang qui veut toujours jouer à un jeu de société quand tout le monde est un peu chaudaille après souper et qui se ramassent à avoir accès au monde intérieur l’un de l’autre. Genre, le contenu de leur cerveau. Comme le dit l’adage : c’est ce qui est à l’intérieur qui compte.

Ça veut pas dire que ça sera beau, par exemple.

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Shrinking, saison 2 (Apple TV+ – 16 octobre)

Un de mes grands coups de cœur de 2023 est de retour sur les ondes de Apple TV+! Une petite série très simple, mais avec une distribution qui déborde de talent. On y suit la vie de Jimmy (joué par le transcendant Jason Segel), un thérapeute lui-même en crise de santé mentale suite à la mort de sa femme dans un accident de voiture. Si celui-ci était loin d’être sorti de l’auberge à la fin de la première saison, on a hâte de voir ce que cette deuxième saison lui amènera.

Shrinking aborde la santé mentale de manière réaliste et touchante. Si vous n’avez pas vu la première saison, faites-vous donc plaisir et allez vous claquer ça en rafale avant le 16 octobre.

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What We Do in the Shadows, saison 6 (Disney+ – 21 octobre)

L’excellente What We Do in the Shadows tirera sa révérence après cette sixième et dernière saison et, comme le dit l’adage, on ne sait jamais ce qu’on a avant de l’avoir perdu. Ça sera un deuil à faire, mais il y a fort à parier que la bande de sympathiques vampires de Staten Island fera les choses en grand pour leur dernier tour de piste.

À l’approche de l’Halloween, c’est une excellente série à vous taper en rafale si vous n’êtes pas déjà familier avec cette comédie déjantée inspirée par le film du même nom du génialissime Taika Waititi.

The Madness (Netflix – 28 novembre)

Voilà un projet ambitieux et original qui promet! La série met en vedette Colman Domingo, un chroniqueur médiatique accusé d’un meurtre qu’il n’a pas commis. Une idée simple, efficace et riche en possibilités, imprégnée de la paranoïa médiatique et du paysage digital fragmenté dans lequel on vit actuellement.

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On en sait encore très peu à propos de The Madness, mais ce qui a été dévoilé est déjà rafraîchissant dans une industrie dominée par les propriétés intellectuelles à grand développement.