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ODébrief : adorer les prisons et les formats collation
Les portraits des candidat·e·s de cette année donnent le ton : Occupation Double, qui cumule désormais 19 saisons, revient à son essence sulfureuse et spicy. Plusieurs fans se sont alors demandé : assistera-t-on à OD Chypre ou à la version québécoise de Too Hot to Handle? Avec des déclarations comme : « Je suis le rêve de tous les hommes », des dizaines de gros plans sur des craques de seins et des gars « compétitifs » qui se présentent comme des « bad boy tatoués », la question se pose.
Cette approche a d’ailleurs été lourdement critiquée par l’autrice, féministe et créatrice de contenu Maude Michaud, qui déplore qu’OD fasse la promotion décomplexée de « l’homme actif, conquérant, qui chasse » et de « la femme passive, décorative, qui s’ajuste pour plaire. »
J’ai hâte de voir si cette tendance, qui semble vouloir transformer l’amour en compétition, teintera l’intégralité de la saison.
Autrement, cette année, on nous propose une formule renouvelée : pas de tapis rouge. Pas de robes de soirée. Pas de discours cringe. Alicia et Fred font plutôt place à un concept speed dating dans le but de provoquer de vraies rencontres plus rapidement. Ça m’intéresse.
Pour le moment, voici les 42 réflexions que j’ai eues en visionnant la grande première d’OD Chypre avec mes amies Carmel et Mylène.
1- Wow, gros budget musique cette année. L’épisode commence en force avec Buttons des Pussycat Dolls. La millennial que je suis se sent vue!
2- Parlant de millennial, Fred porte-t-il un going out top, ces hauts que l’on portait pour sortir clubber en 2003? J’adore!
3- C’est moi ou le montage est extrêmement rapide?
4- Comme prévu lors de mon visionnement des portraits des candidat·e·s, Béatrice se détache du lot et est nommée « plus grande menace » chez les filles.
5- Mathis « young lover » est le plus dangereux chez les gars. Selon mes amies, il ressemble à Tom Cruise. Ceci explique cela.
6- Impossible que ces deux-là partent ce soir. « Bon voyage », lance tout de même notre ex-collègue Naomi à Béatrice.
7- « On est-tu en vitesse 1,5, coudonc? », s’interroge mon amie Carmel. Mylène, télécommande en main, confirme que non.
8- En effet, l’explication du nouveau concept sans tapis rouge et le montage vont très, très vite, surtout pour trois trentenaires. Noovo going on TikTok?
9- Les tatous de Charles font enfin leur entrée. Je me demande s’il connaît la signification des signes chinois qui ornent son cou particulièrement musclé. Y a-t-il un interprète dans la salle?
10- Jeremy assume le fait qu’il ignore où se trouve Chypre. No shame, mais perso, j’aurais fait une petite recherche Google avant de me pointer au tournage de mon portrait.
11- Marie-May est une version blonde de Kristina d’OD Mexique, non?
12- OMG, Fred porte une casquette Kangol. Un autre cadeau pour les millennials, gracieuseté de la styliste Mélodie Wronski.
13- Naomi aime les hommes avec des tatous sur les mains et le ciel lui a donné un homme avec des tatous sur les mains. Est-ce que Dieu existe? La question est lancée.
14- Naomi semble aussi aimer le cuir… Béa, étudiante en sexologie, pourra peut-être éventuellement nous donner un petit crash course sur les kinks.
15- Occupation Double revêt effectivement des allures de Too Hot to Handle : Naomi objectifie ouvertement Charles, l’électricien mi-bad boy, mi-nounours, et lui somme d’enlever sa chemise. Jusqu’où vont ses tatouages, se demande-t-elle?
16- « C’est mon rêve, j’adore les prisons! », s’enthousiasme à nouveau Naomi, lorsqu’elle apprend que Jeremy est agent correctionnel. Cette affirmation me fait décrocher de mon divertissement du dimanche soir. Je ne veux pas overthink, mais pareil propos — surtout dans un contexte sociopolitique marqué par la montée de l’autoritarisme et des conditions de détention qui donnent froid dans le dos (allô, Alligator Alcatraz et Le CECOT) — me semble un brin déplacé. Ce faux pas promet de faire jaser cette semaine.
17- Pauvre Yorick, personne n’est capable de prononcer son nom. En tant que personne qui porte un prénom peu commun, je compatis fois mille.
18- Ah, Yorick est le Dieu de la ferti… fertil.. FER-TI-LI-SA-TION. Il se protège (wink, wink) confirme-t-il, en l’assumant moyennement.
19- Ah ben, notre Dieu de la fertilisation avec une baby face aime les filles en « format collation ». « Ça m’écœure que tu dises ça! », lui envoie Naomi, du tac au tac.
Attends deux secondes : format collation, c’est non!
Extrapolons, voulez-vous. Pour Yorick, « format collation » fait clairement référence à une préférence pour des femmes petites et délicates. D’un point de vue féministe, valoriser à tout prix les femmes petites renvoie à des dynamiques de pouvoir et à des stéréotypes de genre.
La petite taille est souvent associée à la jeunesse et la fragilité. Ça renforce l’idée que la femme doit rester « petite », soumise, dépendante, voire carrément enfantine, face à un homme dominant, plus grand et plus fort. Préférer systématiquement les femmes petites peut, inconsciemment ou non, traduire un désir d’ascendance physique, psychologique et sociale dans la relation.
En outre, ce type de préférence limite les représentations de la f éminité désirable à un état de vulnérabilité.
20- Yorick, qui ne rentre pas tout de suite dans les maisons, à l’instar de Maxime, Any et Claudia, se sent « unanime ». Wait, what?
21- Est-ce que Naomi veut frencher? On dirait que je n’en suis pas certaine.
22- Les maisons sont vraiment belles. J’aime tout particulièrement les transits (sic) sur la terrasse des filles.
23- Jeremy rend hommage à l’iconique scène du balcon de Christina et Dany d’OD Portugal (« Babe, on va être ensemble jusqu’à la fin! […] Dis-toi, babe, que la vérité pis l’amour triomphent toujours! »). Qu’on ne vienne plus dire que les Gen Z ne connaissent pas leur culture québécoise.
24- Charles affirme sans détour que sa pomme est le highlight de la soirée. Cool, cool pour les filles, chum!
25- Laurianne assume ouvertement ne pas verser dans le couple traditionnel. Je trouve ça vraiment intéressant et j’ai hâte de voir comment ça va se traduire dans son parcours.
26- Mon amie Mylène est sans équivoque : ce n’est pas cette année qu’elle va tomber en amour à OD.
27- Je ne suis pas la seule à le dire : Cindy is giving des Karine St-Michel vibes.
28- Je pense que Arnaud, entrepreneur en restauration, sera très populaire auprès des filles. Triangles amoureux en vue!
29- Entre Cindy et Danick, le courant passe. À suivre.
30- Est-ce que Arnaud a un restaurant? Je ne suis pas sûre…
31- « Elle est super cool, elle était vraiment intéressée », affirme fièrement Arnaud après chacune de ses trois courtes dates.
Attends deux secondes : ta yeule, man!
Arnaud, le beau restaurateur de 33 ans, me rappelle les gars qui me disaient : « Tu as vraiment une belle écoute », alors qu’ils ne m’avaient posé aucune question et que je n’avais pas dit un crisse de mots en trois gins toniques, dans le temps où j’étais sur le marché du célibat.
Selon Sandra Faulkner, professeure spécialisée dans les relations et la communication interrogée par The Independent, les femmes sont socialement encouragées à être agréables et conciliantes, tandis que les hommes sont poussés à être assertifs et dominants. « Ces schémas se répercutent dans les interactions romantiques, où les hommes prennent souvent les rênes de la conversation. Cela limite leur curiosité envers l’autre et laisse peu de place à un véritable dialogue réciproque », explique-t-elle.
Mesdames, vous ne rêvez pas : la tendance, chez les hommes cis hétéro, à ne poser aucune question en date se répand comme une traînée de poudre. Arnaud en est un bon exemple.
32- « En cas de doute, embrasse toute », est vraiment une bonne quote. Peut-être que Charles pourrait se la faire tatouer après l’aventure? On a fait des t-shirts pour moins que ça.
33- Oh! Marie-May qui dit que ça fait longtemps qu’elle n’a pas embrassé quelqu’un qu’elle désirait embrasser. Je lui souhaite sincèrement que ça lui arrive.
34- Feel Good de Charlotte Cardin, luxueux yacht et océan turquoise à perte de vue : Maripier Morin fait son entrée à Love Island… euh… à OD, s’cusez!
35- OK, on joue à la bouteille (avec pas de bouteille) dès le premier épisode. Je suis down. La tournure des événements me confirme que j’apprécie la formule sans tapis rouge, où les candidat·e·s se parlent pour vrai.
36- Est-ce que quelqu’un peut donner de la crème solaire à Jorick, pauvre petit chat?
37- Je suis moins sûre de l’activité « Classez les candidates en ordre de préférence » circa Do you look good, surtout lorsque la seule candidate afrodescendante finit bonne dernière. J’espère que ce n’est pas prémonitoire.
38- Enfin, le PREMIER FRENCH de l’histoire d’OD à avoir lieu sur le « tapis rouge ». Cette semaine, la prod a beaucoup teasé cet échange de salive. Je suis un peu déçue que ce soit le fruit d’un défi et non de la spontanéité, mais j’aime quand même ça. Assurément plus que Any, qui est dégoutée de voir des gens s’embrasser.
39- Lâchez-moi le format collation, seigneur!
40- Si Arnaud ne milite pas pour sauver Laurianne – avec qui il a échangé rien de moins qu’un french historique –, je me pitche en bas du yacht.
41- Je ne suis pas déçue de voir Claudia quitter l’aventure. La courtière immobilière ne m’avait pas « tapé l’œil » (sic – Any).
42- Bye, Yorick. Retourne manger des barres tendres aux Îles-de-la-Madeleine.
C’est maintenant la fin de ce premier rapport complet, où j’ai pu mettre les points sur les I (ou les I sur les points, comme dirait l’amateur de petites collations). On se retrouve la semaine prochaine pour de nouvelles fines observations. D’ici là, essayez d’éviter les prisons, même si vous adorez ça, et n’oubliez pas de poser des questions à vos dates.
Vous pourriez apprendre que les électriciens sont les poupounes de la construction… ou que Arnaud a un restaurant!
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