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Le jour du jugement arrive à grands pas et je ne parle pas de la fin du monde des Mayas. À l’approche d’un gros changement, les émotions ressenties sont l’excitation, mais aussi la peur. D’un côté, on se dit que pour obtenir de nouveaux résultats, il faut essayer de nouvelles choses et de l’autre on se dit qu’il faut être carrément fou de choisir de se lancer ainsi dans l’incertitude. Le juge se présente devant moi et s’apprête à rendre le verdict. La sentence tombe, ça y est, je suis condamné à vivre.
(Aviez-vous lu le 7e épisode: La grosse équipe ?)
Faire le saut de l’ange, c’est laisser tout ce que l’on connaît derrière pour aller vers un monde que l’on espère plus grand ou du moins, plus à notre image. Tout ça, sans savoir vraiment où l’on va atterrir.
Depuis que je vous ai fait part de mes intentions de réorienter ma carrière, la machine s’est mise en marche. Les gens commencent tranquillement à me référer d’autres genres de postes. J’ai reçu un lien vers un site qui critique les sorties à faire à Montréal et qui recherchait des collaborateurs. J’ai également reçu une invitation pour faire de la figuration pour le topo d’une émission de télévision. Je recevrais même de l’argent pour ça si jamais ça marche, mais pas beaucoup.
Je me suis fait faire des cartes d’affaires de rédacteur moyen et j’ai hâte de commencer à les distribuer. J’ai envie de créer mon propre chemin. Je crois que je suis capable de devenir acteur sans passer d’audition, d’écrire un livre sans avoir énormément étudié la littérature et de réaliser des films sans avoir de budget. Je me pense assez courageux pour aborder des inconnus et assez sympathique pour créer des liens facilement. Par-dessus tout, je pense avoir le potentiel de faire beaucoup d’argent avec tout ça. Le monde est plein d’opportunités et de gens qui veulent aider.
Je vivrai libre, heureux et j’aurai beaucoup d’enfants.
Voilà la partie excitante. Voici maintenant la partie qui fait peur.
J’ai peur de quitter la sécurité financière que me procure un emploi stable. Est-ce que je vais brûler toutes mes économies tout simplement pour payer mes frais fixes? Est-ce que je suis fou de vouloir arrêter sans avoir trouvé une autre source de revenus fiable.
Tout coûte cher, ma voiture peut briser, il faut que je m’achète des nouvelles lunettes, il y a les plaques de la SAAQ, le dentiste, le gaz, la bouffe…
J’ai la chienne!
Peut-être ne suis-je pas comme ça non plus, capable d’effort, de tolérer d’incertitude, de travailler à contrat ou d’écrire un livre. Que se passerait-il si ce que je suis n’est pas ce que je veux être? Je ne suis peut-être pas si sympathique et je serai sûrement très pauvre. Je suis paresseux et ne suis capable que de ce qui est facile. Je n’aurais jamais d’enfant, je finirai seul, grincheux et plein de regrets!
Le doute. Je suis tétanisé.
Si on fait la synthèse des deux côtés, il est évident que j’ai plus hâte que peur. Il est très peu probable que je meure de faim et si tout va pour le pire, je saurai encore comment servir des bières ou comment aller porter un CV. Si je me retrouve tout nu dans la rue, je pourrai toujours aller cogner chez de bons amis ou chez papa et maman avec un petit air de chien battu. C’est un risque où, dans le fond, je ne risque pas tant que ça.
C’est un peu contre nature d’aller vers l’effort car aller vers ce qui est le plus facile est un mécanisme reptilien de survie. Il n’y a rien de plus facile que ce que l’on connaît, mais un jour, au sommet de la pyramide des besoins de Maslow, ce qui est facile ne suffit plus. Le besoin à combler devient plus grand que simplement se nourrir et se loger, il devient le devoir d’aller explorer notre plein potentiel et d’ainsi faire l’expérience de la réalisation de soi.
Je vous laisse sur ce message d’espoir que Jean-Claude Van Damme a dit à Herby Moreau dans l’annonce de District V :
« Tu es ce que tu veux faire »
David Malo
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Le 9e épisode est ICI !