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Pour avoir des gros bras, il ne suffit pas de lever du premier coup le poids le plus lourd. Il faut commencer par lever les petits poids souvent. Pour être médecin, avant d’aller postuler à l’hôpital, il faut d’abord avoir complété avec succès le cours Biologie humaine 1 au cégep. Il en va de même dans la poursuite de l’exceptionnel, il faut d’abord réussir l’ordinaire.
(Aviez-vous lu le 3e épisode: La déduction ?)
Pour réussir l’ordinaire, il faut réussir le présent. Pour réussir le présent, nous devons laver la vaisselle, mettre à jour notre statut Facebook sans y passer la journée, dire à une inconnue qu’on la trouve jolie ou encore mieux, le dire à la fille qu’on aime. Il faut écouter un ami qui en a besoin et donner à quelqu’un qui en a moins. Aussi, il faut travailler un peu, bien manger, faire de l’exercice et faire un pas vers un objectif qui nous tient à cœur.
Tout comme chacune des plus belles histoires d’amour commencent par: « Salut, ça va? », et qu’un million de dollars c’est beaucoup de fois un dollar, il n’y a rien de grand qui n’a pas d’abord été petit.
Il est même possible de devenir premier ministre d’un grand pays simplement en serrant des mains dans la rue, en allant visiter des personnes âgées et en saluant des étudiants dans une cafétéria de cégep. Un vote c’est très petit, mais par milliers c’est plus sérieux.
Il est impossible de serrer mille mains d’un seul coup, c’est une par une ou au mieux deux par deux.
Le meilleur avantage de se concentrer sur l’ordinaire, c’est que c’est facile. C’est une série de tâches simples qui, une fois accumulées, deviennent plus grandes, plus importantes.
Aujourd’hui, après m’être brossé les dents, j’ai écrit un courriel à quelqu’un qui conçoit des t-shirts pour lui proposer de me venir en aide pour conclure mon affaire. Ensuite, en revenant du gymnase, j’ai téléphoné à un graphiste pour qu’il me fasse des cartes de visite.
Il me reste un peu de temps, avez-vous besoin d’aide pour quelque chose?
Tantôt, je vais aller faire l’épicerie, remplir ma feuille de temps au bar et signer le chèque pour mon loyer. Je me suis spécialement réservé du temps pour penser et pour jouer. Je termine la biographie d’André Agassi et prends le temps d’écrire un peu.
Je ne fais rien de plus.
Il n’y a pas de magie, ni de caméras qui me suivent dans la rue et je suis encore pauvre, mais je crois bien que dans cette journée, j’aurai réussi un très bon ordinaire.
David Malo
[email protected]
Twitter: @HommeMoyen
Le 5e épisode est ICI.