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Cette semaine, j’apprends à être moins dur envers moi-même

Et je vous donne des techniques qui pourraient vous aider!

Par
Pierre-Luc Racine
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«Personne n’est parfait dans la vie.»

C’est ce que je me dis lorsque d’autres font des erreurs. Pourtant, lorsque c’est moi qui n’atteins pas la perfection dans quelque chose, je ne me fais pas de cadeaux. Et ça, c’est un signe que je suis trop dur envers moi-même.

Avant d’être en humour, j’étais un actuaire qui évoluait dans un milieu tout aussi compétitif. À travers un des baccalauréats les plus difficiles, ma discipline et mon désir de réussite étaient des moteurs de motivation et de persévérance.

Mais à la longue, cette exigence sévère envers moi-même s’est revirée contre moi. Cette semaine, j’essaie de me débarrasser du côté négatif de mon discours intérieur, tout en essayant de garder le bon.

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Le bon

Si je suis impitoyable envers moi-même, c’est que quelque part, je crois en moi. Je crois connaître mes forces et mes faiblesses.

Ce trait de caractère me pousse à toujours être en train de travailler, à entreprendre des projets et à faire de mon mieux.

Ça me permet de me donner des objectifs que je crois atteignables, et je suis assez logique pour savoir qu’on ne peut pas demander à un chien de miauler.

Je crois que mes attentes sont réalistes. Par exemple, on a milité pour l’inclusion d’une catégorie pour les podcasts au Gala Les Olivier, même si je le savais qu’on ne gagnerait pas. J’étais quand même très heureux quand on a réussi à être en nomination à deux reprises!

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Ce trait de caractère me pousse à toujours être en train de travailler, à entreprendre des projets et à faire de mon mieux. De l’autocritique, ça garde en forme. J’ai toujours été occupé depuis ma sortie de l’École nationale de l’humour parce que no way que je vais échouer à long terme. C’est motivant de vouloir livrer le meilleur de soi!

Le mauvais

Dernièrement, j’ai publié le livre Comment lâche sa job de bouette et (essayer de) vivre de ses rêves. Dès sa sortie, il est entré en position #21 des livres les plus vendus à la librairie Renaud-Bray. Mes premières pensées étaient «Oh yeah!», suivi instantanément de «Ah ouin Pierre-Luc… juste 21? Me semble que ça aurait pu être plus haut».

Mon monologue interne a parfois la difficulté à faire une distinction entre «une critique constructive» et «un troll d’internet éternellement insatisfait».

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Mon monologue interne a parfois la difficulté à faire une distinction entre «une critique constructive» et «un troll d’internet éternellement insatisfait».

À long terme, c’est une mauvaise stratégie. Une étude a montré que l’autocritique place le cerveau en mode dans un état d’inhibition. C’est tellement désagréable et douloureux d’échouer régulièrement qu’on préfère ne rien faire. Sans s’en rendre compte, on finit par sous-performer. Cette pression réduit notre motivation, nuit au self-control et mène à plus de procrastination.

C’est correct de vouloir faire du bon travail, mais de me taper sur la tête constamment, ce n’est pas sain.

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Un autre côté fâcheux, c’est qu’étrangement, il y a une partie de moi qui est fière de ce mauvais pli. C’est comme si moi – au moins – je ne me contentais pas de peu. L’affaire, c’est que c’est correct de vouloir faire du bon travail, mais de me taper sur la tête constamment, ce n’est pas sain.

Des techniques pour aider

Nommer son critique intérieur

En nommant le grand méchant loup qui ne cesse de nous rabaisser, on crée une distance psychologique entre lui et nous. Nous pouvons l’appeler Nelson, Martine ou même Darth Vader et avoir une figurine de lui sur notre bureau pour lui répondre directement!

L’autre principe psychologique derrière cette technique est la défusion cognitive. En se séparant de ses pensées, on réduit l’inconfort, la crédibilité et le stress causé par nos idées négatives. On peut mieux réaliser que ça n’a pas de sens de se traiter ainsi.

«Ne vous parlez pas d’une façon que, si vous le faisiez à un ami, cela mettrait fin à votre amitié.»

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Il y a une citation de Pat Cadigan que j’aime beaucoup et qui se résume ainsi: «Ne vous parlez pas d’une façon que si vous le faisiez à un ami, cela mettrait fin à votre amitié.» En identifiant le critique en soi, on se donne un peu de recul sur cette voix désagréable.

Éviter les généralisations

Souvent, on a tendance à se juger sévèrement après une expérience particulièrement désagréable. C’est là qu’on va se dire: «Pourquoi je fais toujours des erreurs?», «je ne me démarquerai jamais» et «ça arrive chaque fois

Le problème, c’est que ces énoncés sont faux. On a tous de mauvaises journées, mais on réussit souvent de bons coups. Prenez le temps de les savourer et d’être fiers de vous. Notez-les pour les ressortir dans ces creux, s’il le faut.

Accepter les compliments

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Dans la même veine, il faut accepter les compliments qu’on reçoit au lieu de les dévier. L’expérience et les impressions des autres sont aussi valides que la nôtre.

Dites merci aux gens qui prennent le temps de vous dire de belles choses. Ils ont raison.

Dites merci aux gens qui prennent le temps de vous dire de belles choses. Ils ont raison.

Revirer les «Et si…»

Des études ont démontré que le cerveau des gens sensibles a plus de circuits dans les zones reliées à l’attention, la planification, la prise de décision et de fortes émotions à l’interne. Tout ça ensemble, ça nous permet de voir certains coups d’avance… ou ça provoque de l’anxiété!

L’humain est un animal construit pour avoir peur afin de prévoir où aller se cacher et comment le faire. C’est-à-dire qu’on se tire naturellement dans le négatif: «Et si j’échoue encore?», «Et si les gens n’aiment pas ce que je fais?» ou «Et si mon idée est encore niaiseuse?»

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Au lieu, changeons ces questions en positif: «Et si je réussissais?», «Et si les gens n’en revenaient pas de ce que je vais accomplir?» et «Et si mon idée était révolutionnaire?»

Taisons le défaitiste en soi.

Partez un minuteur

La honte et l’humiliation sont des émotions qui partent avec le temps. Il faut juste s’accorder la permission de les vivre pleinement au lieu de les étirer sur une longue période.

«Faites attention à comment vous vous parlez parce que vous vous écoutez.»

Une étude a démontré que ces deux émotions liées à l’autocritique durent entre 30 et 50 minutes. Au lieu de les ruminer durant des jours, mettez-vous un minuteur. Écrivez dans un journal intime. Enregistrez-vous en train de vous vider le cœur s’il le faut. Pleurez, criez, hurlez et faites toute l’introspection nécessaire pour vivre ces sentiments.

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Par contre, une fois que le temps est écoulé, c’est l’heure de retrousser ses manches et de changer son mindset! Faites le choix conscient de tourner la page.

Élargissez votre définition du succès

Lorsqu’on a une vision très binaire du succès, c’est difficile d’en sortir satisfait régulièrement. Nous n’avons pas besoin d’abaisser nos standards pour redéfinir ce qu’est une réussite, mais on peut établir plus qu’un critère.

Le type de questions à ajouter sont lorsqu’on analyse des résultats sont du genre: «Est-ce que j’ai réellement fait de mon mieux?», «Est-ce que c’est un petit pas vers un plus grand but?», «Est-ce que j’ai surmonté une peur?» ou «Est-ce que j’ai tiré une leçon de tout ça?». Si la réponse est «oui» à une de ces questions, alors ce n’est pas un échec.

Ça aurait pu être mieux? Peut-être, mais ça sera une autre fois.

Comme le dit Pat Cadigan: «Faites attention à comment vous vous parlez parce que vous vous écoutez.»

Cette semaine, c’est exactement ce que je fais!

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