Le bio chez les conservateurs, le revenge quitting et quoi regarder durant la relâche
Le bio chez les conservateurs, le revenge quitting et quoi regarder durant la relâche
Gab : la passion bio des conservateurs
La passion pour la bouffe santé et la peur des pesticides n’est plus réservée aux hippies comme ma mère: c’est maintenant le nouveau kink alimentaire de la alt-right. Adieu Doritos et Bud Light, les conservateurs mangent maintenant des légumes bio, de la viande nourrie à l’herbe et du lait cru. Certains font même leur propre déodorant! Pourtant, ils n’habitent pas dans Rosemont.
Dans les dernières années, de plus en plus d’influenceurs ultra-conservateurs se sont mis à produire du contenu bien-être axé sur la nutrition et la bouffe santé. Pis c’est pas juste aux États-Unis que ça se passe : plusieurs Canadiens et Canadiennes sont aussi dans la game.
Mais d’où vient cette passion de la alt-right pour la luzerne ?
D’abord, d’un retour aux valeurs conservatrices. Les tradwives populaires font la promotion d’un mode de vie traditionnel où les femmes font l’école à la maison et cuisinent tout from scratch, du pain aux brioches en passant par la soupe pour les lunchs. Difficile donc d’avoir un Kraft Dinner à la maison dans ce cas-là.
Pis quand on y pense, l’alimentation bio cadre parfaitement dans un espèce d’idéal biblique. Tout le discours autour de cette tendance-là met les aliments dans des cases de « purs » ou « impurs », ce qui fait que les choix alimentaires deviennent des indicateurs de moralité. Un petit zucchini bio, un petit pas vers le ciel!
Finalement, faut aussi savoir que l’extrême droite fait généralement moins confiance aux institutions comme la science ou les réglementations gouvernementales sur les aliments que la gauche. Si on ne fait pas confiance au système de santé, par exemple, ou qu’on pense que les huiles qu’on nous vend à l’épicerie sont toxiques, ça peut être attirant de penser qu’on peut contrôler notre santé à travers notre alimentation.
Flo : le revenge quitting
Gab, tu l’as peut-être remarqué, les rapports employé.e.s-employeur.se.s ont eu des airs de grosse baboune dans les dernières années. Tous les buzzwords qui servaient à caractériser les phénomènes observés en milieu de travail depuis 2020 ont sonné comme une trève du silence : genre, le quiet quitting, le quiet firing, le quiet vacationing et le quiet promoting…
À la grande surprise d’absolument personne, tout le monde a accumulé du ressentiment – particulièrement les employé.e.s envers leurs employeurs – pis comme des vieux couples qui ne se parlent pas, ça finit par exploser. C’est un peu ça, le revenge quitting, qui est apparemment LA tendance de 2025 dont j’avais envie qu’on jase cette semaine.
Le concept du revenge quitting est simple : on prend la décision très calculée de sacrer son camp au pire moment et de la pire façon possible pour son employeur.
J’ai fait mon tour sur Reddit et j’ai trouvé des techniques bien rodées : certain.e.s démissionnent en plein milieu d’un projet crucial, histoire de mettre tout le monde dans le jus, d’autres s’assurent de quitter avec des outils ou des connaissances clés, juste pour compliquer la vie à ceux et celles qui restent, et les plus game synchronisent leur départ avec d’autres collègues pour que ça frappe encore plus fort.
Bref, c’est dramatique, c’est personnel, pis selon Forbes, ce serait près de 30 % des travailleur.se.s qui s’attendraient à voir certain.e.s de leurs collègues revenge quit cette année.
Là Gab tu te demandes sûrement : mais pourquoi tout le monde a la mèche si courte? On a pas besoin de chercher bin loin. Depuis quelques années, le marché du travail est un cauchemar. Entre les licenciements massifs, l’intelligence artificielle qui gruge des jobs et les salaires qui suivent pas le coût de la vie, la plupart des travailleur.se.s tiennent à leur emploi comme à une bouée de sauvetage. C’est peut-être pour ça que le taux de démission est au plus bas en quatre ans même si, parallèlement, 65 % des travailleur.se.s sont malheureux dans leur emploi actuel selon des données de Glassdoor. Tout porte à croire qu’on endure sa job qu’on aime pas, qu’on accumule pis que quand on finit par prendre son courage à deux mains, on a envie de faire un dernier fuck you à son employeur.