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Scandale chez SNC-Lavalin (encore)

Aussi, un comité sur les changements climatiques en péril et l'Alberta menace de faire sécession.

Par
Pier-Luc Ouellet
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C’est fou comme les réseaux sociaux déforment notre vision de l’actualité.

Bon, je sais, c’est pas une idée vraiment nouvelle, mais ça m’a frappé hier.

Sur mon fil d’actualité, j’ai évidemment entendu parler de l’histoire de la fillette retrouvée morte à Granby. Mais honnêtement, pas tant que ça. C’est peut-être parce que mon fil est surtout composé de gens qui n’ont pas encore (ou qui ne veulent pas) d’enfants.

Puis, j’ouvre les sites de nouvelles, et on ne parle QUE de ça. Chaque titre contient au moins deux des mots suivants: DPJ, fillette, Granby, décédée.

Mais bon, on s’inquiète de la situation des enfants maltraités. On peut pas être contre ça.

SNC-Lavalin et House of Cards, même combat

On n’a jamais autant parlé de SNC-Lavalin que dans les derniers mois. C’est rendu que quand je passe sur le boulevard René-Lévesque et que je vois leur logo en gros sur leur gazon, je me dis «franchement, sont pas gênés».

«Ok, ils trippaient vraiment sur le Parti libéral, c’est un peu weird, mais c’est pas illégal». L’affaire, c’est que leur employeur, SNC-Lavalin, les remboursait.

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D’abord, il y a eu la fameuse affaire Jody Wilson-Raybould, où on a appris que Justin Trudeau aurait fait pression sur la procureure de l’époque pour abandonner les poursuites contre la firme montréalaise.

Mais je ne reviens pas là-dessus, parce que j’en ai parlé en masse.

Par contre, on a de nouvelles informations.

Une enquête menée par Radio-Canada/CBC a révélé que de 2004 à 2009, 18 employés de SNC-Lavalin et leurs conjointes auraient versé pas mal d’argent de façon illégale au Parti libéral. Genre 110 000$.

Jusque là, vous avez le droit de vous dire: «Ok, ils trippaient vraiment sur le Parti libéral, c’est un peu weird, mais c’est pas illégal». L’affaire, c’est que leur employeur, SNC-Lavalin, les remboursait.

Pis ça, c’est crissement illégal, parce que depuis 2004, les entreprises n’ont plus le droit de faire des dons aux partis politiques, pour des raisons évidentes.

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Sinon, ça ferait en sorte que si que t’es dans marde, tu pourrais demander au gouvernement de te sauver le cul si tu leur as fait beaucoup de dons.

Oh, pis si c’est pas encore assez croustillant pour vous, la députée provinciale du PLQ et ex-ministre Kathleen Weil fait partie des personnes qui auraient servi de prête-noms pour faire des dons au PLC.

Le ministre de l’Environnement pense se débarrasser d’un comité sur les changements climatiques

Le ministre de l’Environnement, Benoit Charette, a eu à essuyer des questions cette semaine alors qu’on lui a demandé ce qu’il comptait faire avec le comité-conseil sur les changements climatiques.

Ce comité a été formé en 2014, et regroupe 14 experts sur la question comme Steven Guilbeault, co-fondateur d’Équiterre et Karel Mayrand de la Fondation David Suzuki. Leur mission, c’est de conseiller le gouvernement sur la question des changements climatiques.

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Le problème, c’est qu’ils ne se sont pas réunis depuis que la CAQ est au pouvoir. Le ministre avoue se demander si ce comité en vaut la peine (je vais avouer, je n’en avais jamais entendu parler avant qu’on parle de le fermer).

Même les membres avouent que le comité a peu de moyens, et qu’anyway, le ministre choisit s’il veut partager les recommandations ou pas.

Mais peut-être qu’au lieu de juste fermer la shop, on pourrait plutôt… écouter les environnementalistes? Une idée de même.

L’Alberta menace de se séparer

En ce moment, le gouvernement fédéral tient des auditions sur son projet de loi C-69, qui vise à rendre les règles plus sévères pour les gros projets qui pourraient avoir un impact sur l’environnement, genre les pipelines.

Évidemment, ça ne fait pas l’affaire de l’Alberta et de son nouveau premier ministre, Jason Kenney, étant donné que la province a remplacé toute son économie par des stations-service.

On a essayé une coupe de fois de faire un pays, ici. C’est plus tough que ça a l’air.

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Certains, comme le ministre québécois de l’Environnement (encore lui), remettent en question ce projet de loi parce que ça donnerait beaucoup de pouvoir au fédéral sur les provinces.

Kenney, lui, a un meilleur argument: les Albertains pourraient décider de faire la souveraineté. Il a même souligné que l’appui a l’idée est à 50% selon un récent sondage.

Sérieusement, allez-y. On a essayé une coupe de fois de faire un pays, ici. C’est plus tough que ça a l’air.