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Retour sur notre couverture et Richard Martineau

Pour ceux qui ça intéresse!

Par
Rose-Aimée Automne T. Morin
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Salut, tout le monde!

URBANIA a été tagué dans quelques statuts de personnes indignées par le choix de Richard Martineau en tant que victime sur la couverture de notre Spécial nouveau Québécois. Pour certains, c’est l’homme qui pose problème. Pour d’autres, c’est la référence à une image iconique de Muhammad Ali (mais d’abord de Saint Sébastien et ensuite de Ricky Gervais, entre autres). Pour d’autres, c’est l’entrevue faite avec le polémiste qui n’est pas suffisamment confrontante.

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On lit tout ça et on l’accepte parfaitement. Mais comme, à l’occasion, on nous demande aussi d’expliquer cette couverture, on s’est dit que ça valait la peine de le faire ici, pour ceux que ça intéresse.

Ce numéro souligne notre 15e anniversaire. On réfléchissait à ce qui a changé au Québec depuis 15 ans. On s’est rappelé qu’en 2003 on avait hâte de ramasser le Voir, le jeudi, pour lire Richard Martineau. Et qu’aujourd’hui, on a presque honte de l’avoir aimé, car il défend des positions qui ne sont pas les nôtres… mais qui sont celles de plusieurs de nos concitoyens.

Bref, qu’on le veuille ou non, Martineau incarne deux pôles assez opposés de notre identité.

Avec cette couverture, on dit qu’un grand nombre de Québécois, en 2018, s’identifient à une figure polarisante. Ceux-ci sont convaincus que toute opinion est bonne à dire. Ils sont en réaction aux autres, se sentent brimés, mais détiennent pourtant le pouvoir. Ils se sentent victimes. Et comme on ne croit pas que ces personnes soient vraiment des martyrs, on expose ici le visage baveux d’un gars conscient de se complaire dans ce rôle. Une figure publique qui joue avec cette notion.

Qu’on le veuille ou non, Martineau incarne deux pôles assez opposés de notre identité.

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De ce fait, l’image peut être regardée à travers deux lorgnettes bien différentes : Martineau est une victime OU Martineau mérite de se faire lancer des flèches.

Notre objectif : jaser de la perception que les Québécois ont d’eux-mêmes et des autres. Du fossé idéologique qui nous divise. Par la bande, dans une entrevue, on en profite pour tenter de comprendre l’idole de plusieurs Québécois, une figure qui nous choque OU qui nous représente.

Et notre position à nous, c’est de lui cribler le corps. De reprendre une image iconique de l’histoire de la religion catholique, de l’histoire des droits civils, de l’histoire des magazines. Mais de l’utiliser pour explorer différemment l’idée de martyre : pour dépeindre ces Québécois qui se croient en toute légitimité martyrisés.

Évidemment, vous n’avez pas à être d’accord. Vous n’avez pas à considérer que c’est bien exécuté. Vous n’avez certainement pas à aimer le résultat. C’est tout à fait correct, on n’est pas là pour vous dire quoi penser. On vous lit avec intérêt.

Et en attendant, on le trouve intéressant en ‘ta, ce cover!

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