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Qu’est-ce que le réaliste connaît de la réalité?

Les aventures de l'homme moyen #30

Par
David Malo
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Le réaliste est depuis toujours celui qui sert de modérateur à l’idéaliste. Il est la voix de la raison. Il représente le côté pratique, une vision plus terre à terre et propose une démarche concrète pour atteindre les objectifs fixés. L’idéaliste, de son côté, n’écoute pas souvent ce que le réaliste peut dire, car il n’y a rien de ce que souhaite un idéaliste qui ne soit pas réalisable. Du moins de son point de vue.

En faisant votre propre description de l’idéal, quel qu’il soit, on peut sans doute remarquer que votre idéal est constitué d’un ensemble d’états, de lieux et d’objets qui sont bien réels. La plupart des choses et des situations que l’on envisage comme étant idéales ont déjà été vécues par d’autres humains auparavant.

Toutefois, dans son évaluation de ce qui est faisable, l’idéaliste a tendance à ne pas tenir compte de ses propres capacités. Pour l’idéaliste, le simple fait qu’un autre l’ait fait auparavant est suffisant pour lui laisser croire que le même sort peut lui arriver s’il y met les mêmes efforts. Il est humain, je suis humain, je peux donc le faire moi aussi!

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Même s’il est vrai que le travail acharné peut donner des résultats incroyables et qui dépassent même l’entendement, il n’en demeure pas moins que tous les idéaux ne sont pas à la portée de tous.

Par exemple, pour des raisons purement biologiques, il est plus facile pour le rêveur de faire le deuil d’une carrière athlétique. Les limites physiques semblent plus réelles que celles associées à des activités plus cérébrales. Même le plus idéaliste sait qu’à 25 ans, il est impossible d’un jour espérer atteindre la plus haute ligue d’un sport majeur. Certes, quelqu’un qui commence un sport tardivement et qui le pratique à temps plein deviendra très bon, mais ne sera jamais du plus haut calibre. Heureusement que le réaliste n’a pas à faire de débat sur le sujet.

Qu’est-ce qui nous fait alors croire que notre cerveau nous permet l’excellence plus longtemps que notre corps? Peut-être est-il sujet aux mêmes restrictions d’âge, de génétique et d’entraînement comme le sont nos muscles et nos os.

Peut-être est-il autant inconcevable pour certains cerveaux de générer des idées d’un million de dollars que pour certains corps d’aller aux olympiques. Peut-être que quelqu’un d’introverti et de renfermé sur lui-même ne sera jamais en mesure d’être un animateur de télévision, un humoriste ou de gagner un Oscar pour une performance devant la caméra. Encore là, est-ce son idéal à lui?

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Ce qui m’amène à me poser la question suivante : Est-ce que les rêves de chacun sont adaptés en fonction de leur potentiel de les réaliser?

Certes, il y a des humains qui ont réussi beaucoup avec peu et qui ont défié beaucoup de probabilités. Sont-ils des élus simplement favorisés par les circonstances ou peut-on, tous et chacun, aspirer au grand qui est en nous? D’un autre côté, il n’est pas plus réaliste de dire que rien de grand ne peut être fait car des exemples prouvant le contraire sont légion.

Idéalement, les idéalistes et les réalistes devraient travailler en synergie. L’un permet à l’autre de voir un peu plus beau et un peu plus grand, tandis que l’autre permet aux idées de quitter l’esprit et de naître dans le réel.

Une chose est certaine, il revient à chacun d’entre nous de découvrir nos propres limites, car personne ne peut vraiment prévoir ce qui peut être réalisé par un esprit qui voit grand.

« Ce qui caractérise les réalistes, c’est qu’ils se trompent systématiquement sur le réel. »
–Jean-François Kahn

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Le 31e épisode est ICI.