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Pour certains, l’Épiphanie c’est de manger une galette en espérant se briser les dents sur une fève crue et ainsi remporter le privilège de porter une couronne cheap en papier. Pour d’autres, cela veut dire avoir une révélation, réaliser quelque chose, y voir clair d’un coup. Il est espéré, par toute personne qui réfléchit, d’atteindre de nouveaux états de lucidité. Pendant un bref instant, qu’il nous arrive de voir de façon flagrante les erreurs que l’on a commises et d’avoir une idée bien clairvoyante du nouveau chemin à emprunter.
(Aviez-vous lu le 30e épisode?: Qu’est-ce que le réaliste connaît de la réalité?)
« Il est très bien ce divan, c’est ma grand-mère qui me l’a donné et en plus il est très confortable. »
Qu’on le mette sur le bord du chemin je m’en fous, de toute manière, le tien est beaucoup plus beau et moderne. D’ailleurs, qui veut s’asseoir sur du tissu qui n’a pas été lavé depuis tant d’années? Le Febreze, ça sent bon, mais ça ne fait pas de miracle. Ce n’est qu’un objet plus que remplaçable.
« Je suis très attaché à ma liberté, ça fait longtemps que je vis seul, j’ai besoin de passer beaucoup de temps avec moi-même et d’être dans mes choses. »
Apporte toutes tes affaires, prends la grande garde-robe et envahis ma salle de bain de produits de beauté. D’ailleurs, je n’ai jamais vraiment su que faire de ma liberté. Tu me libères beaucoup plus que tout ce temps passé à faire n’importe quoi. Encore mieux, on déménage dans un 8 ½ et on prend 5 colocs. Ne t’en fais pas je m’occuperai de la vaisselle. Nous formerons une véritable fourmilière d’idées et espérons que parmi les cinq, il y en ait au moins un qui sera familier avec l’action. Peut-être le deviendrai-je moi-même.
« Juste, fais-le » Comme le dirait cette compagnie de souliers.
De toute manière, on voit bien ce que ça donne d’essayer de tout faire seul. On se retrouve sans le sou, aigri et en constante crise existentielle!
Ouais, ouais, ouais, mon rêve c’est de vivre d’écriture, mais que l’on m’apporte du ciment et des briques, j’ai un mur à faire. Peut-être ai-je inversé mon principe de Pareto. Devant un ordinateur, 20 pourcent du temps total passé à écrire me procure 80% des résultats. J’ai donc 80 pourcent de mon temps à investir dans d’autre chose que le fil d’actualité Facebook et les vidéos des meilleurs « fail » sur YouTube et ça, sans que cela n’affecte mes écrits.
Tant d’abstrait, si peu de concret.
Comme ce doit être apaisant de mettre le cerveau à « off » de temps en temps et de faire quelque chose que l’on peut toucher. Tu as besoin d’une table, je vais t’en faire une. Certes, je m’obstine à être du côté des intellectuels, mais du coup, suis-je peut-être beaucoup plus du côté manuel. Il est possible que je sois 20 pourcent intello et 80 pourcent manuel plutôt que de continuer à me persuader d’être l’inverse. Je ne l’ai jamais exploré, ayant toujours présumé ce que je présume.
OK, d’accord, je ne suis pas abasourdissant avec mes mains et je ne marque que des buts de plombier au hockey, peut-être que 60/40 serait plus juste, mais comme disait le poète français Jean Cocteau :
« De temps en temps, il faut se reposer de ne rien faire. »
Lors de ces brefs moments de lucidité, nous avons l’impression d’avoir compris quelque chose d’évident et que l’on aurait dû réaliser il y a bien longtemps.
« Pour savoir si l’eau d’un bol est chaude ou froide, il faut y mettre le doigt… Il ne sert à rien de discuter. »
—Koan zen—
David Malo
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Le 32e épisode est ICI.