Quand le sport va à la rencontre de l’art

Loto-Québec, les Canadiens de Montréal et URBANIA s’associent pour mettre en valeur les plus grands talents artistiques et sportifs d’ici.

Le but d’Alain Côté; les pionnières du club de hockey féminin de Montréal; les triomphes sur la glace de joueurs légendaires, tels que Maurice Richard… Au Québec, on parle de sport avec la même aisance qu’on parle de la météo ou de ce qu’on a mangé pour souper la veille!

Au sommet du palmarès des œuvres les plus québécoises qui existent, je placerais sans doute celles de la série Bleu Blanc Rouge de Serge Lemoyne. Sa toile Dryden, sur laquelle figure le masque du gardien de but vedette du Tricolore, m’a marqué dès que je l’ai vue la première fois, plus jeune.

Lemoyne, artiste phare de la Révolution tranquille, voulait démocratiser l’art, et le sport semblait un sujet tout désigné pour y arriver. Pour réaliser cette mission, il a notamment organisé des happenings artistiques où la foule pouvait l’observer pendant qu’il peignait des toiles à l’aide d’un bâton de hockey.

Serge Lemoyne représente un exemple puissant de la manière dont les disciplines artistiques et sportives peuvent se nourrir l’une l’autre, mais aussi d’un artiste qui a su capter dans ses œuvres l’effervescence qui règne lors des plus grands moments sportifs.

Fascinés par les prouesses athlétiques, les grand-messes et les Cinderella stories, nombreux sont les artistes qui, comme Lemoyne, ont choisi le sport comme sujet. On pourrait même avancer que la culture québécoise s’est bâtie à l’intersection de l’art et du sport. Parlez-en aux producteurs du Titanic, qui n’ont jamais pu déclasser Les Boys lors de la sortie simultanée des deux films.

Pour explorer le dialogue entre l’art et le sport, je me suis entretenu avec des sociologues, des artistes et des créateurs qui s’y connaissent en la matière.

Pour la sociologue du sport Suzanne Laberge, le premier grand rapprochement entre l’art et le sport est qu’ils sont tous deux « des outils culturels utilisés socialement à plusieurs fins, qu’il s’agisse de rassembler les gens ou de leur insuffler du nationalisme ». Durant les Jeux olympiques, par exemple.

Les rassemblements sportifs où l’on tente de remporter les honneurs sont d’ailleurs des moments féconds pour l’art – pensons aux films relatant ces grands moments d’athlétisme ou aux paroles de rappeurs qui y font référence. Par exemple, dans la chanson The Game, du groupe Jurassic 5, le rap est comparé au basketball, une similitude qui a même fait l’objet d’une étude.

Lorsque des artistes décident d’immortaliser de grands moments de l’histoire du sport sur toile, en photo ou en chanson, ils permettent au sport de dépasser son état éphémère pour devenir un élément tangible de la culture.

Des artistes du bâton et du pinceau

Quand on sait que le premier match de hockey de l’histoire s’est tenu au centre-ville de Montréal et que le surnom « Habs » a été donné aux Canadiens pour évoquer les origines rurales et francophones du club, on comprend bien pourquoi le hockey joue un rôle si important dans notre culture.

Et, loin de n’appartenir qu’au passé, cette importance continue à être marquante aujourd’hui. Pour les fans invétérés, chaque nouvelle saison du Canadien s’ajoute à la précédente, un peu comme un nouveau chapitre d’une série télé qui aurait plus de 100 ans et où les nouveaux personnages rendraient fiers leurs prédécesseurs chaque samedi soir.

Afin d’immortaliser ces grands moments qui font la gloire du CH, Loto-Québec est de retour avec sa Série artistes. Tous les samedis, des artistes invités réaliseront en direct des performances artistiques rappelant les grands moments de la saison du Tricolore.

D’ailleurs, si vous rêvez de mettre la main sur un bout d’histoire, sachez que les œuvres produites seront remises au public au moyen d’un tirage.

On le sait, le sport fascine nos artistes. Mais qu’est-ce qui en fait un sujet si riche?

Pour Alec Pronovost, un réalisateur avec qui j’ai discuté quelques heures à peine avant qu’il se rende au Centre Bell pour assister à un match du Tricolore, le sport est avant tout une mine d’or d’inspiration comique et narrative. Il évoque les gros ego, les commentateurs colorés et les scandales, mais aussi « les histoires inspirantes sur le dépassement de soi, le triomphe de l’esprit d’équipe et le deuxième effort ». Sans oublier les vidéos de classement annuel Pulltab des meilleures coupes de cheveux des joueurs des ligues mineures, un bijou d’humour qui analyse des mullets taillés par des coiffeurs qui n’ont rien à envier aux plus grands sculpteurs.

Pour l’artiste peintre Lucas Lajoie, le sport est à la fois un moteur créatif et un procédé. Mon collègue d’URBANIA Jean Bourbeau, dans un magnifique portrait qu’il a publié de Lucas Lajoie, le décrivait comme peignant avec un rythme « vif, empressé, donnant naissance à une intensité physique, brute et imprévisible ».

Quand on sait que l’artiste, habitué aux séances de peinture devant public, a débuté en peignant sur des chaussures et qu’il a récemment peint un cadre de vélo à la main, on se dit que le legs de Serge Lemoyne n’est peut-être pas si loin que ça, finalement.

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Vous souhaitez assister aux performances d’artistes d’ici gratuitement ou courir la chance de remporter la toile d’un artiste d’ici? Rendez-vous ici pour vous inscrire au concours.