.jpg)
Il existe deux sortes de clans, ceux qui sont toujours en couple et ceux qui sont la plupart du temps célibataires. Il n’y a rien à faire, c’est comme ça, c’est quelque chose qui se passe dans la tête. C’est en relation entre l’attente de l’idéal et les efforts que nous sommes capables de déployer dans le réel. C’est savoir apprécier ce que l’on a versus la peur de manquer quelque chose.
(Aviez-vous lu le 47e épisode?: Une blonde et une brune qui mangent de la poutine)
Techniquement, passer du statut de « célibataire » à « en couple » ce n’est pas très compliqué. Il suffit de trouver une fille que l’on trouve jolie et d’aller se présenter. Se présenter ce n’est pas très difficile non plus. On tend la main en disant son prénom et on peut facilement enchaîner en faisant une remarque circonstancielle sur un évènement banal qui vient de se produire. La serveuse qui échappe un verre, un chansonnier qui chante bien, un craignos qui ne se tient plus debout ou un couple qui s’embrasse goulûment sur la banquette du bar en sont des bons exemples.
Une fois la glace brisée, il convient d’échanger quelques paroles et de faire quelques blagues, histoire de comparer la vivacité d’esprit et se familiariser avec l’énergie de l’autre. Le tout en prenant bien soin d’inclure toutes ses amies dans la conversation. Si tout cela est bien plaisant, sans rester scotché trop longtemps à la table, on demande le numéro de celle qui nous plaît en évoquant qu’il serait bien agréable de pouvoir continuer la conversation dans un autre contexte, car là, vos amis vous attendent. C’est une question de momentum. Aussi, notez bien que c’est inutile de donner son numéro, les filles n’appellent jamais. Si elles ne vous donnent pas le leur, vous savez alors qu’elles ne sont pas intéressées, qu’elles ont un copain ou alors qu’elles vous croient psychopathe. De cette manière, on minimise les pertes de temps et on évite de poser la question qui compromet d’entrée de jeu un trop grand intérêt : as-tu un copain?
Quelques jours plus tard, on appelle, car encore beaucoup de filles préfèrent que le premier contact soit de vive voix plutôt que par texto. C’est du cas par cas. Lors de ce premier appel, on s’informe du déroulement de sa journée et de ses disponibilités. On propose ensuite un rendez-vous au moment qui convient. Il se passe dans un endroit public, n’importe où, mais pas au cinéma. Prendre un café c’est bien, faire du sport c’est cool et prendre un verre, ça favorise une certaine proximité. Autour du verre, on pose des questions, on donne des réponses et idéalement, on rit beaucoup. On peut aussi la taquiner gentiment jusqu’à ce qu’elle nous pousse en disant « Hey toi, t’es pas fin ».
Pendant le rendez-vous, on alterne entre légèreté et profondeur et lors d’un échange sur nos valeurs, on s’étonne un peu de penser pareil même si ce n’est pas du tout rare. C’est normal. On a souvent tendance à penser que les gens correspondent au stéréotype de leur classe sociale pour se rendre compte que ce moule ne convient véritablement à personne.
À la fin de la soirée, on propose ce qui nous plairait le plus, sans trop se soucier des conventions et sans trop être paralysé par la peur que cette proposition soit rejetée.
« Tu viens prendre un verre à la maison? J’habite juste à côté. »
Peu importe ce qui est dit, ce qui compte c’est de proposer ce qui nous tente sur le moment.
Avant de terminer le premier rendez-vous, on dit qu’on a passé une belle soirée et qu’on aimerait bien se reprendre prochainement. Quand vient le temps de donner les traditionnels deux becs sur la joue, on peut présenter une partie de la joue qui n’est pas trop loin des lèvres, et ce, à une vitesse plus lente que conventionnelle. Si l’autre fait la même chose, il y aura un baiser, quelques enlacements, un gros câlin chaleureux et peut-être encore plus. Tout doit se faire naturellement, sans la pression de ce que l’on pense que l’autre pense que l’on doit faire.
Il est également bon de se rappeler qu’on ne peut que contrôler notre partie à nous, les désirs, les attentes et les intentions des autres sont hors de notre contrôle, et c’est à eux seuls que revient la tâche de les communiquer.
Suite à cette première rencontre, on texte, on chatte, on téléphone et on se revoit au rythme qui convient. Si ce rythme est différent pour les deux, l’un des deux va courir et l’autre va se sauver. On n’y peut pas grand-chose à part de se dire des trucs comme :
« Tout n’est pas dû pour marcher, mais on aura essayé »
ou
« La mère des filles n’est pas morte » et
« Il y a plein de poissons dans l’océan ».
Par contre, si le rythme convient à tout le monde, il suffit de répéter l’opération durant quelques semaines et mine de rien, c’est comme ça que notre statut vient à changer.
Voilà, c’est la version simple, celle qui se passe dans un monde où tout est soit noir, soit blanc.
Mais il y a aussi le gris, ou plutôt les garçons, qui compliquent un peu le tout en ne sachant pas vraiment quoi vouloir.