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Une des manières d’être un.e allié.e dans la lutte contre le racisme c’est… de commencer par s’éduquer. Et si on se donne la peine d’ouvrir les yeux et les oreilles, les personnes racisées, les associations de lutte contre le racisme, les activistes et les militant.e.s font déjà très souvent des suggestions de lecture. Nous sommes donc partis à la recherche de leurs propositions pour en faire le relais en 5 suggestions.
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La vérité a souvent un goût amer. Nous ne savons comment accepter nos histoires. Faut-il s’en tenir aux faits et dire la vérité ? Cet ouvrage monumental si richement documenté est précieux, il nous tire de l’oubli et du silence. Que savons-nous de l’esclavage au Canada ? Que savons-nous de la répression exercée sur les femmes et les hommes noirs ? Que savons-nous du racisme systémique ? Que savons-nous de la détresse des Autochtones, des sans-papiers, des personnes réfugiées ? Enfin fort peu… Parce que l’État construit et déconstruit les récits à travers les institutions. Les citoyen.ne.s sont ainsi condamné.e.s à reproduire une histoire qui nous échappe.
C’est Perrye-Delphine Séraphin qui en parlait dans ses suggestions d’écrivaines noires canadiennes à suivre.
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- Après l’élection de Barack Obama, certains ont proclamé l’avènement d’une société post-raciale. Avec une liberté de ton décapante, Reni Eddo-Lodge montre ici combien nous en sommes loin. Elle analyse les méfaits d’un racisme structurel persistant d’autant plus sournois qu’il avance masqué. Car le racisme va bien au-delà de la discrimination ou de l’injure personnelle. Il imprègne le récit historique, l’imaginaire collectif, les institutions et les entreprises.Pourquoi les Blancs pensent-ils ne pas avoir d’identité raciale ? Pourquoi la simple idée d’un James Bond noir fait-elle scandale ? Comment une fillette noire en vient-elle à se persuader qu’en grandissant, elle deviendra blanche ? Le racisme n’est pas une question de valeur morale, mais d’exercice du pouvoir. Entretenir la légende d’une égalité universelle n’aide en rien. Au contraire. Car, pour déconstruire le racisme, il faut commencer par reconnaître l’étendue du privilège blanc.
Sur sa page Facebook aujourd’hui, Jessica Prudencio soulignait que c’était à son avis un excellent ouvrage pour « commencer [notre] éducation ».
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Qu’est-ce que le racisme systémique? Comment parler d’un phénomène, qui selon l’idée même de «système», est si vaste qu’on en perçoit difficilement les frontières?
Par racisme systémique, il faut entendre les oppressions diverses, mais toujours connexes vécues par les personnes racisées dans des domaines comme le travail, la justice pénale, la santé, l’éducation, le logement, etc. Ainsi, le simple nom de famille d’une personne peut représenter un obstacle majeur à l’obtention d’un emploi ou d’un logement, et le Québec n’est pas aussi distinct qu’on voudrait parfois le croire.
Ce livre montre que la lutte contre le racisme n’est pas l’affaire de quelques individus isolés ou d’idéalistes. Il faut passer de l’aveuglement à la prise de conscience collective pour agir et établir des normes politiques et sociales valables pour toutes et tous. Ce livre est aussi militant car il ne prétend pas à la neutralité : il contribue à sa modeste façon à une lente, mais radicale transformation du monde dans lequel nous vivons. L’antiracisme gagne chaque jour des batailles importantes grâce aux efforts inlassables de femmes et d’hommes à qui nous devons beaucoup plus qu’on ne peut l’imaginer, à commencer par les treize militantes et militants de ces 11 brefs essais, qui persistent… et qui signent !
Fabrice Vil, qui a écrit « Chères personnes blanches », y signe d’ailleurs un texte.
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Le prix Nobel, Toni Morrison, revient sur les thèmes qui imprègnent son travail et dominent de plus en plus clairement la politique nationale et mondiale : la « race », la peur, les frontières, le mouvement de masse des populations, le désir d’appartenance. Qu’est-ce que la « race » et pourquoi est-ce si important ? Qu’est-ce qui motive la tendance de l’être humain à créer les Autres ? Pourquoi la présence de ces Autres nous fait-elle si peur ? Dans le cadre d’une intervention à Harvard, faisant partie de la série des prestigieuses conférences « Norton Lectures », Toni Morrison réfléchit à ces questions – ainsi qu’à d’autres questions vitales – au sujet de l’identité. Dans sa quête de réponses, l’auteur se replonge dans ses propres souvenirs, mais également dans l’histoire, la politique, et surtout la littérature qui joue un rôle important – notamment la littérature de William Faulkner, Flannery O’Connor et Joseph Conrad – dans la notion de « race » aux États-Unis, que ce soit de manière positive ou négative. L’auteur s’intéresse à ce que signifie être noir, à la notion de pureté des « races » et à la façon dont la littérature utilise la couleur de peau pour décrire un personnage ou faire avancer un récit.
La gang de Women who do stuff a partagé une longue liste regroupant des ressources en français « à destination des personnes blanches, pour s’éduquer et lutter contre le racisme systémique et ses violences ». On y trouve des docus, des podcasts, des séries, etc. Ce livre en fait partie.
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- En 1927, la jeune anthropologue Zora Neale Hurston part en Alabama rencontrer Cudjo Lewis. À 86 ans, Cudjo est l’ultime survivant du dernier convoi négrier qui a quitté les côtes du Dahomey pour l’Amérique. Pendant des mois, Zora Neale Hurston va recueillir sa parole, devenir son amie, partager ses souffrances. Le témoignage de Cudjo restitue comme nul autre la condition d’un esclave : de sa capture en 1859 à sa terrifiante traversée, de ses années d’esclavage jusqu’à la guerre de Sécession, puis son combat pour son émancipation.
Cette auteure fait partie de la liste de lectures antiracistes de Ibram X. Kendi publiée dans le New York Times. D’autres lectures (en anglais) séparées en différentes catégories s’y trouvent.