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Les sorcières sont parmi nous – Troisième partie

Surfer commercialement sur la vague de la magie.

Par
Laïma A. Gérald
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Avez-vous déjà vu le film Magie Noire (The Craft)? Quand j’étais adolescente, j’étais fascinée par les 4 personnages principaux, des collégiennes avec des outfits de feu qui découvrent leurs pouvoirs magiques et essayent de s’en servir, pour le meilleur et pour le pire!

Vous souvenez-vous de la boutique de magie qu’elles fréquentaient après l’école, où elles pouvaient se procurer des chandelles, de l’encens, des cristaux et des grimoires? Vers la fin du film, la mystérieuse vendeuse / sorcière propose à l’une des 4 jeunes femmes, la plus gentille bien sûr, de découvrir ce qui se cache derrière le rideau au fond du magasin tenu fermé jusqu’à maintenant…

On comprend alors que dans le monde de la magie, il y a quelque chose de secret, de réservé aux initié.e.s, aux vraies de vraies sorcier.e.s…

De tout temps, les personnes qui ont pratiqué la sorcellerie, à travers la connaissance des plantes, de la nature, du cycle de la lune et du corps humain par exemple, ont oeuvré dans un esprit de communauté, de cercle d’initié.e.s.

Est-ce toujours le cas aujourd’hui?

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Les sorcières au temps de l’Internet

De nombreuses personnes issues de la génération millenial (genre moi!) ont grandi avec des films comme Magie Noire et Les Sorcières d’Eastwik, et des séries télévisées comme Charmed et Sabrina l’apprentie sorcière. Ces fictions ont hautement contribué à la popularité de la sorcellerie contemporaine. La figure de la sorcière qui y est véhiculée, une femme forte, indépendante, en maîtrise de son corps et de ses connaissances, est aujourd’hui récupérée par les mouvements féministes, qui y retrouvent un modèle d’empowerment féminin parfait!

La figure de la sorcière qui y est véhiculée, une femme forte, indépendante, en maîtrise de son corps et de ses connaissances, est aujourd’hui récupérée par les mouvements féministes, qui y retrouvent un modèle d’empowerment féminin parfait!

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Et elles ne sont pas les seules! Très actifs sur Internet, les millenials se créent de nombreuses communautés en ligne, c’est donc parfaitement cohérent que les sorcières s’y rassemblent, et utilisent des plateformes virtuelles pour partager leurs savoirs, poster des photos de leurs rituels et même faire du business!

La sorcière Tumblr

Très loin de l’image de la sorcière vêtue de haillons dans une chaumière au-dessus d’une marmite (de potion magique!), les sorcières du 21e siècle fréquentent les forums de discussions et les blogues, créent du contenu quotidien pour leurs chaînes YouTube et alimentent leurs comptes Instagram suivis par des centaines de milliers d’abonné.e.s!

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Le site américan The Establishment a même trouvé un surnom à ces sorcières des temps modernes: la Tumblr Witch.

Si les sorcières vedettes d’Internet, comme Bri Luna de The Hoodwitch et Jenna Caprice, de The White Witch Parlour, proposent de nombreux produits magiques sur leur propre boutique en ligne, eBay, Etsy et Amazon sont également de véritables mines d’or ésotériques. On y offre des livres, des chandelles, des bijoux artisanaux, de l’encens et des cristaux par millions! Et quand on tape « Wicca » dans la barre de recherche de Etsy, on nous propose près de 68 000 résultats. C’est pas rien!

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La magie mainstream

Des boutiques de vêtements mainstream comme Urban Outfitters ne se privent pas non plus de surfer sur la vague magique. Voyez par vous-même:

Du côté de l’industrie de la beauté, la boutique Sephora a récemment annoncé le lancement d’un starter witch kit, disponible dès le mois d’octobre. Dans cet ensemble, coquet et pastel, on retrouve des cartes de tarot, de la sauge et du quartz rose, le tout pour 42$. Cela dit, plusieurs femmes de la communauté de la sorcellerie ont fortement réagi, accusant Sephora d’appropriation religieuse et de manque de respect envers leurs pratiques. Oups!

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Même si elles sortent de leur cachette pour prendre Internet et les médias sociaux d’assaut, les sorcières continuent de chérir le sentiment de communauté précieux qui les unit. Elles considèrent qu’elles font partie d’une longue tradition de femmes libres, c’est pourquoi elles prennent la parole ouvertement, mais beaucoup d’entre elles ne souhaitent pas voir leur tradition bafouée par l’industrie maintream.

Ouvrez l’oeil et le bon, les sorcières sont bien parmi nous!

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