Le top 10 des milliardaires les plus riches, du moins au plus diabolique

Il est de bon goût d’haïr les milliardaires, par les temps qui courent.

Avec les inégalités sociales qui s’agrandissent chaque année, la planète qui brûle, la guerre en Ukraine et le paquet d’autres problèmes qui nous guettent, c’est frustrant de voir des gens hypermédiatisés et avec un vrai pouvoir se concentrer sur la croissance de leur richesse plutôt de changer le monde.

Saviez-vous aussi que les dix hommes les plus riches au monde, selon la liste de Forbes, valent exactement 1,429 trillions de dollars, soit l’équivalent de 3 % de l’argent disponible dans le monde? On est huit milliards d’êtres humains sur Terre. Imaginez tout ce que cet argent pourrait accomplir s’il n’était pas dépensé pour acheter des manoirs et des îles dans le Pacifique.

Un milliardaire, c’est haïssable de base. On ne fait pas fortune comme ça en essayant de plaire au monde. Sauf qu’il y en a toujours des plus haïssables que d’autres, notamment ceux qui se vautrent dans leur argent plus fort ou qui l’utilisent pour des choses carrément révoltantes.

Est-ce l’argent qui corrompt le monde ou bien le monde corrompu qui fait de l’argent? C’est ce que j’ai essayé de comprendre à travers ce classement tout ce qu’il y a de plus non-scientifique.

Le plus chill des mégamilliardaires et encore là, il n’est pas totalement chill. La fortune de Buffett repose en partie sur une série de délits d’initiés et sur une ingérence rigide dans ses investissements. Il a aussi eu un rôle à jouer dans la crise financière de 2008. Sinon, il s’agit d’un homme discret, voire timide, qui planifie de faire don de sa fortune à sa mort. Il est également un critique notoire des cryptomonnaies et n’a aucun lien avec Jeffrey Epstein.

Il est comme un grand-père riche qui donne des leçons de finance à tout le monde au souper de Noël. On ne l’aime peut-être pas, mais on l’écoute.

J’ai longtemps hésité à mettre les deux fondateurs de Google ensemble dans cette liste, mais il y en a un spectaculairement plus diabolique que l’autre. Brin, c’est le gars un peu plate. Il a créé une compagnie ultra-compétitive avec une culture toxique, mais ce n’est plus vraiment lui qui mène la barque. Il s’implique en philanthropie, mais nettement moins que ses congénères. C’est d’abord et avant tout un créateur et un gars d’idées.

Bon, OK. Il tripe étrangement sur la crypto, pour un gars brillant et révolutionnaire, mais sa création reste beaucoup plus machiavélique que lui. C’est quand même grâce à son invention que les gens ne prennent plus la peine de rien apprendre aujourd’hui, donc on l’aime pas.

Le patron d’Oracle (un service de base de données ultra-populaire) est plus discret que ses congénères, sur le plan médiatique, mais il a quand même un dada digne de Dr.Terreur. Le truc d’Ellison, c’est les propriétés. Il possède beaucoup trop de maisons et de terrains pour une seule personne ou même pour sa famille au grand complet. Il a même acheté une île d’Hawaii en 2012 parce qu’un méchant en bonne et due forme, ça vit sur son île.

Sinon, il a aussi vertement critiqué Edward Snowden en prétextant que la saisie de données de la NSA ne faisait de mal à personne et il joue également la girouette politique en donnant de l’argent aux républicains et aux démocrates. Du bon côté des choses, il est très actif niveau philanthropie sans jamais s’en vanter. Ellison a donné plusieurs centaines de millions de dollars pour la recherche médicale et l’énergie verte.

Peut-être pas un bon gars, mais un gars qui a quand même le futur à cœur.

Le deuxième homme le plus riche au monde n’est peut-être pas ouvertement haïssable, mais il n’est pas nécessairement aimable non plus. La figure derrière Christian Dior, Louis Vuitton, Moët et Hennessy a fait une demande d’immigration en Belgique en 2013 afin de payer moins d’impôts. Ardent amateur d’avions privés, il a vendu le sien après qu’un compte Twitter ait commencé à suivre ses vols en 2022.

Sauf qu’il continue de polluer la planète en avions loués. Il possède aussi plusieurs yachts. Cet homme semble définitivement allergique à l’automobile et au vélo. Arnault garde la plupart de ses mauvais coups pour lui, mais il se fait prendre ici et là à acheter le silence.

À première vue, Bill Gates apparaît comme le milliardaire idéal. Retraité de l’empire Microsoft, il dédie aujourd’hui sa vie à utiliser sa fortune pour essayer de rendre le monde meilleur. Il est notoirement impliqué dans la lutte contre les changements climatiques depuis plusieurs années. Sauf que c’est un bon weirdo, le Bill, et je ne parle pas simplement de la vidéo de lui qui danse sans rythme sur scène au lancement de Windows 95.

Gates était ami avec…ugh, Jeffrey Epstein. Ami-ami, là. Pas juste une connaissance. C’est pas simplement une théorie du complot non plus. Ça a contribué à son divorce en 2021. Il aurait été classé bon dixième sans cette immense tache à son dossier.

Contrairement à son ex-partenaire très altruiste Bill Gates, Ballmer est l’archétype du milliardaire américain qui garde sa fortune pour lui et l’investit comme ça lui chante. Il a fait près d’un demi-milliard de dons en philanthropie, mais uniquement à son alma mater, l’université d’Oregon. Il est aussi un féroce capitaliste qui accuse la philosophie open source d’être du communisme et qui a déjà traité Linux de cancer de la propriété intellectuelle.

Pas exagéré du tout, tsé. Malgré sa bouille de cocaïnomane sympathique, Steve Ballmer est un individualiste cynique et hypercompétitif. Pas le genre de personne qu’on invite dans une shower de bébé.

Bon, on a commencé à pénétrer l’atmosphère raréfiée des narcissistes hypermédiatisés. Les rouages d’Amazon sont déjà malheureusement très bien connus. La compagnie aux prix imbattable fait ses profits sur le dos d’employés sous-payés et surexploités en entrepôt et Jeff Bezos est trop occupé à faire des voyages dans l’espace de 11 minutes et à tromper sa femme pour leur venir en aide.

Il gagne aussi l’équivalent du salaire de son employé d’entrepôt le moins bien payé toutes les 11 secondes. Bien qu’il ait été sous les projecteurs et (très justement) critiqué par la planète tout entière, Bezos a la décence de ne pas chercher la célébrité à tout prix. Milliardaire diabolique en bonne et due forme, il ne nous impose pas la couverture médiatique de ses moindres faits et gestes. C’est toujours ça.

Le cas le plus problématique dans cette liste. La plupart de ses projets partent d’une bonne intention. Tesla est née d’un désir de financer les recherches pour une batterie à l’énergie renouvelable et perpétuelle. L’objectif premier de SpaceX était de fournir de l’Internet sans fil à prix modique à la planète entière. Neuralink? On ne parle pas de Neuralink, OK? Ce projet était extrêmement diabolique dès le départ.

Le problème d’Elon Musk, c’est qu’étant donné qu’il est l’homme le plus riche au monde, il croit que ça lui donne le droit d’agir comme un enfant gâté et d’acheter un réseau social pour une somme obscène afin d’y diffuser ses pensées les plus gossantes et problématiques.

L’argent, ça change pas le monde. Sauf que…

Ma grande surprise sur cette liste. Ce type n’est pas cool du tout et ses intérêts vont de farfelus (les voiture volantes) à très inquiétant. Page est un transhumaniste. Il s’intéresse à la fusion entre la technologie et le corps humain. Pas satisfait d’avoir colonisé votre esprit avec Google, il veut coloniser votre corps et, probablement, vous charger 19,99 $ pour avoir accès à vos propres pensées. Larry Page, c’est un véritable méchant de James Bond.

Il ne fait pas de vagues dans les médias, Larry Page, mais ça ne veut pas dire que c’est un enfant de chœur. Ah oui et il possède aussi un yacht de 45 millions de dollars. C’est comme un prérequis pour être riche.

D’entrée de jeu, le gars a invité Facebook et jamais, en bientôt vingt ans, ne s’est demandé : « Coudonc, j’viens-tu de chier sur la démocratie, moi-là? » C’est la base, ça. Aujourd’hui, Zuckerberg préfère bloquer l’accès à l’information sur ses plateformes plutôt que d’essayer de régler le problème de monétisation des médias au XXIe siècle, car qui a besoin d’être informé, right? Ça, c’est juste la compagnie.

L’homme non plus n’est pas reluisant. Il s’est fait poursuivre par à peu près tous ses partenaires d’affaire, mais il a aussi organisé une levée de fonds en 2013 pour le gouverneur ultraconservateur du New Jersey Chris Christie, il a ouvert sa propre firme de lobbying… la liste est longue. Méfiez-vous de ses airs de petit geek techno inoffensif. Mark Zuckerberg est le requin le plus vicieux dans le marais des milliardaires.