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Le projet du Plan d’urbanisme et de mobilité 2050 de Montréal : des loyers abordables et du transport collectif

Quand le futur parfait ressemble plutôt à un retour vers le futur.

Par
Jean-François Hébert
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URBANIA et la Ville de Montréal s’unissent aujourd’hui pour penser la ville de demain.

Quand je tente d’imaginer une ville du futur, je pense instantanément à des voitures volantes et des tours de condos recouvertes de plantes. Sans m’en rendre compte, je deviens l’un de ces participants à un vieux vox pop de Radio-Canada qui espère que l’avenir sera fait de téléportation et de robots ménagers.

Mais est-ce vraiment ce dont j’ai envie pour le Montréal du futur? Dans les mois à venir, les Montréalaises et les Montréalais seront appelés à s’exprimer sur le projet du Plan d’urbanisme et de mobilité 2050 de la Ville. Or en y pensant bien, je me suis rendu compte que ce que j’envisage comme ville idéale est peut-être un peu plus proche de la réalité d’aujourd’hui, et parfois même inspiré du passé!

Une grande ville à échelle humaine

En 2024, les enjeux de logement, d’environnement et de transport sont omniprésents. Pour 2050, souhaitons que Montréal soit une ville abordable, verte et où l’on circule aisément.

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Comment réussir tout ça? D’abord, en continuant de soutenir des projets immobiliers qui incluent des logements sociaux et abordables et en encadrant les activités immobilières spéculatives, dont les fameux flips.

Et en plus de profiter d’une offre résidentielle abondante et abordable, espérons que les Montréalais et Montréalaises vivront dans une ville offrant des options de transport actif.

Nous faisons face à une crise environnementale qui nous demande de revoir notre vision de l’urbanisme, et les modes de transport actif et collectif font partie de la solution. Si je dis ça, ce n’est pas pour sonner comme une toune des Cowboys Fringants. C’est parce qu’il a été démontré qu’en plus d’être écologique et plus sécuritaire, le transport actif est aussi un moteur économique puissant.

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Lorsqu’on étudie Montréal, on se rend compte que chaque quartier possède son propre microcosme doté d’une identité qui lui est unique. Relier ces quartiers par le transport actif et collectif, c’est miser sur cette force qu’a la métropole d’être une grande ville à échelle humaine.

En agissant ainsi, on se rapproche du concept des « villes de courtes distances », où le citoyen a accès à presque tous les services dont il a besoin dans un rayon de 15 minutes à pied de son logement. Le résultat, c’est la création de quartiers qui profitent autant aux habitants et aux commerçants qu’à l’environnement.

Montréal tissée serrée

Vous sentez-vous isolé? À quand remonte votre dernière discussion avec un étranger, juste pour le fun? Faites-vous partie d’une communauté religieuse? (Restez avec moi, je m’en vais quelque part, promis.)

Si je pose ces questions, ce n’est pas parce que je suis derrière les panneaux publicitaires « Soyez prêts pour son retour… JÉSUS-CHRIST », c’est plutôt parce que c’est le genre de sujets qui sont abordés dans l’épisode « The Infrastructure of Community » du balado How to Talk to People. Dans cet épisode, on s’interroge sur l’impact des infrastructures sur notre vie sociale.

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De nos jours, nous avons un rapport très commercial avec nos villes. Nous sortons souvent de la maison avec une mission précise en tête : aller à l’épicerie, au travail ou au gym, par exemple. Mais, comme le mentionne le sociologue Eric Klinenberg dans How to Talk to People, l’efficacité est l’ennemie de la vie sociale. À cause d’elle, les occasions où nous sortons simplement de la maison pour socialiser ou profiter d’espaces publics se raréfient. C’est bien beau, vouloir bâtir une « ville de courtes distances », mais si les gens ne s’approprient pas leur ville, ce n’est peut-être pas tout à fait mission réussie.

Alors, comment fait-on pour dessiner une ville dont l’infrastructure sociale donnera envie aux citoyens de ralentir le rythme? Le secret pas si secret : les lieux publics. Les parcs, bibliothèques, lieux de diffusion artistique et places publiques en sont de bons exemples.

Et pour ça, Montréal a indéniablement des atouts qui favorisent la vie sociale. On peut penser, entre autres, à l’Esplanade Tranquille, qui accueille les plus grands festivals de la ville. Mais avec la disparition des festivals Juste pour rire et du Zoofest, qu’est-ce qui nous garantit que le même sort n’attend pas d’autres événements phares de la ville?

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Souhaitons que peu importe le climat économique, la Montréal du futur ne perdra pas cet esprit de fête qui l’anime et fait sa renommée, au pays comme ailleurs.

Montréal.e.s

Dernier aspect incontournable de la manière dont nos lieux publics devraient être pensés à l’avenir : l’inclusivité. Je parle ici de l’accessibilité aux personnes âgées ou en situation de handicap, bien sûr, mais aussi de l’importance de « dégenrer » l’espace public.

Ces dernières années, nous avons pris conscience du fait que nos lieux publics ont été conçus et bâtis pour des hommes adultes. On peut penser aux gyms extérieurs, aux terrains de basketball et aux skateparks, par exemple.

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En 2050, tâchons de créer des lieux publics plus sécuritaires et inclusifs, notamment en y ajoutant des lampadaires, des toilettes non genrées et adaptées ainsi que des rampes d’accès. Au final, faisons le choix de bâtir des installations pouvant répondre aux besoins du plus grand nombre, puisque c’est tous ensemble que nous vivrons dans le Montréal du futur.

Je ne voudrais pas sonner comme une toune de Beau Dommage en disant tout ça. Quoiqu’après tout, c’est bien eux qui chantaient : « Aujourd’hui, à Montréal, chus en amour ».

Espérons que mon amour pour la ville durera pour toujours.

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Vous désirez, vous aussi, participer à bâtir le Montréal de demain par le projet du Plan d’urbanisme et de mobilité 2050? Rendez-vous dès maintenant sur le site de la Ville pour connaître les dates des prochaines consultations publiques.

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