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En novembre dernier, la thématique du mois était : le célibat. Les chroniqueurs d’URBANIA vous partageaient leurs anecdotes de célibataires, de sites de rencontres, d’histoires d’un soir doublées de matins honteux, avec l’envie à peine dissimulée d’un jour trouver chaussure à son pied.
Des torchons en quête de guenilles, pour emprunter l’expression familière.
Par contre, ce qu’on s’explique moins bien c’est le concept même d’être célibataire. C’est quoi ça le célibat? Situé quelque part entre Sex and the City et The Notebook, le célibat se vit de façon très intime, pour ne pas dire de façon très solitaire (et non, je ne parle pas ici de plaisirs solitaires … quoi que…).
Ceci dit, en couple, c’est tentant de magnifier la vie des célibataires, d’envier toute cette liberté et cet océan de possibles dans lequel ils baignent, supposément. Parce que le quotidien à deux, en comparaison, se limite à la nudité d’une seule et même personne soir après soir.
Je vous propose ici mon humble tentative d’expliquer le célibat aux gens en couple qui, lorsqu’ils divaguent à la maison, s’imaginent tout crisser là pour partir en décapotable acheter des condoms su’ Costco et vivre une vie d’aventure et de carpe diem tatoué dans le bas du dos.
Le célibat c’est …
– Devoir congeler la moitié d’une demi-douzaine de bagels frais pour ne pas être obligé de les jeter.
– Voir l’avenir dans un paquet de 24 rouleaux de papier de toilette et se dire qu’on ne vivra peut-être pas jusque-là.
– Ne pas trop comprendre la pertinence de prendre des marches pour aller à des endroits – ou juste pour ne pas aller à des endroits et quand même prendre une marche.
– L’absence d’un jugement extérieur pour nous ramener à la raison et finalement jeter les bas troués, les sous-vêtements troués et les jeans à la fourche absente.
– Avoir le milieu du dos qui gratte souvent, voire tout le temps.
– Détester les spéciaux deux pour un au resto, à moins de vouloir manger ses émotions avec deux gigantesques assiettes de spaghetti au smoked-meat.
– Pouvoir dormir en diagonale ou en étoile toutes les nuits, mais toujours perdre son drap par terre à force de trop changer de position devant l’abondance d’espace.
– Chercher continuellement des amis ou des dates Tinder pour aller bruncher, parce qu’on aime encore ça bruncher, même célibataire, quitte à swiper plus souvent à droite dans l’espoir d’avoir des bénédictines et une piscine de café durant notre week-end.
– Des souvenirs et personne avec qui les partager.
– Être la troisième roue d’un couple ou le cinquième en trop d’une double date. Qui loue un chalet dans les Cantons de l’Est à cinq? Un plat de fondue chinoise, c’est bon pour deux ou quatre personnes, sinon ça fuck les couleurs de fourchettes.
– Ne pas recevoir de cadeaux de Noël, à part des maudites cartes cadeaux et des cadeaux funny d’échanges de bureau parce que visiblement ça fait encore rire du monde des cravates avec des sapins dessus.
C’est ça le célibat, mais aussi, c’est …
– Long, souvent, voir tout le temps, même si c’est plaisant d’avoir de nombreuses possibilités et des flirts occasionnels.
N’oubliez pas ça quand votre partenaire vous tapera sur les nerfs un mercredi soir quand il arrivera à la maison en chignant sur sa journée de cul au bureau.
Pour lire un autre texte de Stéphane Morneau: « Top 5: L’ex que tu ne veux pas être ».