Laurence Philomène : portrait d’une année hors normes
Parce que c’est maintenant normal d’afficher ses couleurs sans sortir du cadre.
Lacoste et URBANIA sont fiers de s’associer pour une célébration haute en couleur de l’audace et de la différence.
Quand on a approché Laurence Philomène pour une collaboration avec Lacoste, iel a demandé de photographier ses plus proches ami.e.s, Cam Rae et Lucky Dykstra-Santos. En plus d’être COVID-friendly, la séance nous offre une incursion dans son monde coloré et intime. On a parlé d’amitié, de solidarité et de care, de ces liens serrés qui rendent la pandémie moins grise, avec toute l’unicité et l’universalité qu’on retrouve dans ses œuvres.
Laurence

Ce n’est pas seulement pour des raisons de sécurité que Laurence Philomène a pris la décision de travailler avec des ami.e.s. Sa relation avec les sujets de ses photos occupe une place centrale dans son travail. « La personne qui tient l’appareil détient le pouvoir. Alors, c’est important pour moi de faire un portrait honnête des gens que je photographie. Pour ça, je dois les connaître et je dois faire partie de leur vie », explique lae photographe, qui se donne toujours le mandat de montrer les autres comme iels veulent être vu.e.s.
« Il y a toujours une part d’autobiographie dans mes photos, même dans des contrats commerciaux. C’est comme ça qu’on me reconnaît. » On reconnaît certainement Laurence Philomène dans ses œuvres, des couleurs saturées de ses photos à ses cheveux orange néon. « J’ai commencé à faire des autoportraits à 14 ans, surtout parce que je n’avais personne d’autre à photographier. Mais ça m’a permis beaucoup de liberté. Je peux expérimenter, je peux faire 300 photos de moi, et si elles sont toutes laides, ce n’est pas grave! »
Au-delà d’éviter les compromis, Laurence Philomène s’est donné la mission de documenter sa vie et celle de ses proches avec le plus de justesse possible : « C’est important pour moi en tant que personne non binaire de raconter mon histoire à ma façon, car il n’y a personne qui peut la raconter mieux que moi. » Ce souci autobiographique est à son paroxysme dans Puberty, qui suit le quotidien de Philomène de 2019 à 2021, pendant sa thérapie de remplacement hormonal. La série de photos fera l’objet d’un livre qui sortira plus tard en 2021.




Cam

C’est en 2017 que Cam quitte la banlieue de Toronto pour s’installer à Montréal, à la recherche d’un environnement plus propice à la création : « C’était assez évident pour moi que je devais faire quelque chose de créatif de ma vie, toutes les personnes dans ma vie sont créatives. » C’est à un événement d’art pop-up qu’iel rencontre Laurence Philomène pour la première fois. Cam décide alors de lui demander de lae prendre en photo. « Je voulais être sûr.e d’être à l’aise, parce que je n’aimais pas qu’on me prenne en photo. » Selon Cam, poser pour l’appareil, c’est comme faire du vélo, c’est juste une question d’entraînement : « Avec le temps, j’ai appris à laisser aller le contrôle sur mon image. C’est normal que la personne qui prend la photo te voie de façon un peu différente de la façon dont tu te vois toi-même. »
Après cette première expérience, Cam s’est proposé.e pour aider Laurence pendant ses séances de photos. « Iel est très pro-actif.ve, donc on s’est mis à beaucoup collaborer, et cette collaboration est rapidement devenue une amitié », raconte ce.tte dernier.ère.


C’est la même énergie ferme mais attentionnée qu’on retrouve dans les slogans accrocheurs que Cam pose sur des t-shirts. Be a Mindful Bitch, son slogan le plus populaire, c’est « la responsabilité qu’on a toustes de faire attention à ce qu’on envoie dans le monde », m’explique-t-iel. Pour Cam, cela veut dire s’occuper de ses ami.e.s, même à distance : « Ça fait tellement du bien de communiquer, ne serait-ce que quelques minutes, au lieu de ruminer seul.e avec ses pensées entre quatre murs. »
Lucky

Pour beaucoup de gens qui ont grandi avec Internet, l’histoire de la rencontre entre Laurence Philomène et Lucky est connue. C’est sur Tumblr, il y a plus de 10 ans, qu’iels entrent en contact pour la première fois, grâce à leurs champs d’intérêt communs. C’est là qu’iels se rendent compte qu’iels fréquentent le même cégep. Cette amitié en ligne en deviendra une dans la vie de tous les jours avant de devenir une relation de couple.
« Maintenant, on est plus qu’ami.e.s, Lucky, c’est ma famille, encore plus que ma famille de sang », explique Laurence à propos de son collaborateur de très longue date autant en art que dans la vie. Cela fait 10 ans qu’iel immortalise le quotidien de ce dernier, dans la série simplement nommée Lucky. « C’est arrivé de manière organique. Laurence voulait documenter sa vie et j’en faisais partie. Quand on s’est séparé.e.s, le projet a continué naturellement », raconte Lucky, « Quand on est ami avec un.e photographe, on s’habitue. Laurence a pris les photos de mon mariage, iel a pris les photos du concert de mon band. Je n’ai jamais été très bon pour prendre des photos, donc je lui fais totalement confiance pour le faire à ma place. »


Durant les premiers mois de la pandémie, Lucky est allé habiter dans l’appartement que Laurence Philomène partage avec deux autres personnes. « On a dû rester en confinement complet assez longtemps. À la grande surprise de tout le monde, on ne s’est pas tombé sur les nerfs, pas une fois. C’est là qu’on voit qu’on a quelque chose de spécial, j’ai apprécié chaque moment qu’on a passé ensemble. »
Travailleur communautaire et étudiant en travail social, Lucky souligne que, malgré les difficultés découlant de la pandémie, ces moments difficiles poussent des gens de tous les horizons à se serrer les coudes : « C’est incroyable de voir cette générosité entre des ami.e.s, mais aussi entre des inconnu.e.s. J’ai vu tant de gens offrir leur temps et partager leurs ressources. J’aimerais voir cette solidarité rester quand la pandémie sera derrière nous. »

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S’il y a une chose qu’on souhaitera conserver de tout ce que ces temps incertains nous ont apporté, c’est le droit d’assumer haut et fort son identité. Et rien de mieux pour capturer sa réelle nature qu’une photo Polaroid captée dans le moment présent, sans clichés.
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Photos et retouches: Laurence Philomène
Direction artistique: Germain Barre
MUA: Laurie Deraps
Stylisme: Spencer Lapenna

