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Oui je sais c’est de la triche car Kuujjuaq n’est pas une ville mais un village, mais si on la compare aux 13 autres communautés qui peuplent la région, avec son immense population de 2 375 personnes, elle est la métropole du Nunavik!

Pour ceux qui s’interrogent sur notre location exacte, Kuujjuaq est le dernier point sur la carte que la p’tite madame trop contente trop de bonne heure à Salut Bonjour nomme le matin en faisant sa météo complète. Pour les curieux qui se disent toujours : « Kuujjuaq, simonac, veux-tu ben me dire ce qui se passe là-bas ? », c’est ma mission aujourd’hui de tenter de vous éclaircir et en profiter pour vous rappeler que sacrer c’est pas beau.

1. Géographie 101

La première chose à comprendre quand on met les pieds à Kuujjuaq est qu’à partir de ce moment le terme « aller dans le Nord » qu’on appliquait allègrement à nos escapades quétaines aux manufactures de Saint-Sauveur ne s’applique plus qu’à tout ce qui se trouve en haut du 55e parallèle. En bas de ce parallèle, c’est le sud. Dire « je m’en vais dans le sud la semaine prochaine » peut aussi bien dire aller virer à Montréal qu’à Baie-Comeau. C’est le sud, il y a des routes, des gros magasins, le 2L de coke est 2$ au lieu de 10$, donc c’est le sud. Et pour ceux qui auraient comme idée de faire un road trip direction Kuujjuaq, désolée, on débarque les sacs de couchage et les petites barres granolas car aucun lien terrestre ne se rend au Nunavik. Aucun comme dans zéro et une barre. La seule façon de nous atteindre est par avion, et la marchandise peut être expédiée par bateau durant l’été. Ceci est également vrai pour toutes les autres communautés du Nunavik (14 au total incluant Kuujjuaq).

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Elles ne sont accessibles que par avion. Pour ceux qui aiment les expéditions, il est possible de se rendre dans certaines communautés en bateau ou skidoo. La compagnie aérienne First Air dessert Montréal-Kuujjuaq tous les jours. On aime car en plus de la petite serviette chaude, des magazines et journaux, on adore siroter lors du vol Kuujjuaq-Montréal le petit « special coffee » qui équivaut à un café remplie de liqueurs diverses et couronné d’un gros « spulsh » de crème fouettée. Divin. Air Inuit dessert également Montréal-Kuujjuaq ainsi que Québec-Kuujjuaq.

2. PETA prend l’bord
Quand j’étais au sud je frisais du nez à la vue de la fourrure utilisée dans les vêtements et accessoires (à part Harricana évidemment, c’est du recyclé, ça passe). Ma grand-mère a son « beau » manteau de vison qu’elle sort dans les grandes occasions et à chaque fois, je me disais: « pauvres petites bêtes qui n’ont rien fait et ont fini en manteau porté une fois par année à la messe de minuit ou deux fois si un mononcle mourrait durant l’hiver. » Eh bien, quand ta peau expérimente le froid nordique, le « vrai » froid, celui qui te bleuit le poignet en moins de deux, tu te dis « Au diable l’hermine, pas le goût de perdre un bout de doigt! » Alors on plie et on achète des vêtements traditionnels ornés de fourrure, on devient un douche nordique en cédant à la pression urbaine et on achète un (gulp) Canada Goose avec une pensée pour le coyote qui nous frôle le visage quand les vents sont sur le speed à 60 km heure dans une température de -40 celsisus. Et quand on revient dans le « sud », on trouve le monde encore plus cave de porter le leur dans le métro (allo anti-sudorifique ultra ultra performant!!!)

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3. St-François d’Assise aurait trippé
Je me suis souvent demandé comment une personne qui a peur des chiens peut vivre au Nunavik. Le chien est aussi présent que l’humain, même que cela en est problématique. Pour une mordue (haha!) des chiens comme moi, c’est un plaisir car on trouve un ami à tous les coins de rue (à défaut d’avoir un Jean Coutu). Beaucoup de personnes ont pris l’habitude de ne pas attacher leurs chiens alors ça vagabonde à qui mieux mieux. Et qui dit vagabondage dit accouplages suspects entre races non-compatibles ce qui donne des huskys sur un format de basset, d’un chic sans nom. Il faut savoir qu’il n’y a pas de vétérinaire ici, alors les problèmes de jointures ça se traite très mal. Ça donne aussi que quand quelqu’un a des chiots à donner, il peut te dire approximativement la mère est de quelle race mais le père, souvent il y a des gros doutes. Et les tests de paternité, on n’y pense pas. Bref, avoir peur des chiens est pas mal l’équivalent d’avoir peur des hipsters et d’aller se promener à Osheaga, ça ne marche pas. À part nos amis les chiens, on retrouve nos amis les caribous qui, lorsque nous sommes chanceux, rappliquent en troupeau de 10 000 têtes, ce qui fait que le village entier se vide pour aller à la chasse. Impressionnant à voir. On a nos potes les bœufs musqués qui surgissent de nulle part en haut d’une montage, nos amis les ours noirs qui s’enfuient au détour d’un chemin et les loups, un brin suicidaire qui sautent en avant de la voiture. Dans la catégorie moins spectaculaire, on a les renards, les lièvres, le ptarmigan, les suisses. Vous remarquerez que je n’ai pas nommé le chat. Quand je vois un chat je deviens hystérique. Je rigole durant un bon 15 minutes à toutes les fois que je vais en vacances dans le sud chez ma mère à observer cet animal si étrange. Pourquoi ? Le chat ne peut pas survivre dehors ici. Pourquoi ? On relit le début de mon paragraphe por favor! Deux huskys à l’état un brin sauvage, ça prend chacun son bord de chat et ça tire en direction opposée avant même qu’on puisse dire « ouf ». Alors les chats sont tous des chats d’intérieurs et même là, à 40 $ la poche de litière, ils ne sont pas légion.

4. Ce soir, on sort au Zoo
Non, ce n’est pas pour y observer les espèces animales. Ça, on le fait gratuitement au grand air. Le Zoo est le surnom du bar local. J’ai bien dit « du ». Il y en a juste un. C’est un endroit assez mythique que toute personne se doit d’essayer une fois lors d’un passage à Kuujjuaq. Il faut dire que Kuujjuaq est l’une des rares communautés où l’on vend de l’alcool au Nunavik. Une seule autre le fait: Kuujjuarapik. Alors ceux qui sont de passage des autres communautés sont en admiration devant tant de liberté. L’on reconnait le nouveau venu au sourcillement intensif qui le prend lors de son arrivée au Zoo. Ici, la bière s’achète en général en paquet de 6, avec l’anneau en plastique autour, ce qui est très pratique, car de cette façon, l’on boit d’une main et avec l’auriculaire, l’on retient les 5 autres qui se balancent avec grâce en attendant leur tour. Lors du last call, les habitués vont se remplir des cabarets de canettes et on partage à qui mieux mieux. Si nous sommes du type cocktail, aucun problème mais il est recommandé de spécifier simple si nous voulons un format normal, car la norme est un double: on perd moins de temps à faire la file. Ici, la coutume est souvent de se pointer en coton ouaté, avec lunettes, sans maquillage et si tu as gardé ton bas de pyjama, tu as des points bonus. Tout le monde se donne rendez-vous sur le plancher de danse, de 18 à 75 ans, on se fait aller les bras dans les airs, on se ferme les yeux et on a « the time of my life! » De toute beauté. Ça permet de sortir le méchant. Mais à Kuujjuaq c’est partout pareil une fois que la soirée est terminée et que les lumières s’allument radicalement, le fun descend d’un cran et le mal de tête monte rapidement.

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5. Bingo Fever
Mais vous faites quoi à Kuujjuaq ? Et bien l’un des passe-temps favoris ici est le B-I-N-G-O! Oh que oui ! Jouez les mardis et jeudis, il suffit d’ouvrir son portefeuille. Payez 80 beaux dollars et vous êtes prêts pour la soirée de votre vie ! Il y a dix parties et neuf cartes par partie. Et on ne parle pas ici de faire des cartes pleines et des lignes, oh que non, c’est du sérieux. On fait des petits carrés, des gros carrés, des gros T, des ti T, des coins, il faut être alerte. Mais pourquoi dépenser 80 $ me direz-vous ? Mais parce que le gros lot est de 10 000 $ ou parfois un 4 roues flambant neuf. Assez tentant, avouez. De plus, nul besoin de risquer pluie et mauvais temps pour aller s’installer sur une chaise en plastique bancale qui émet un son gênant à toutes les fois que l’on se replace le fessier. Tout se passe à la radio. On nomme en Inuktitut, ensuite en anglais vice-versa et si l’on a un jeu gagnant, on compose vite comme l’éclair le numéro de la station de radio et on valide notre carte pour confirmer si oui ou non nous sommes gagnants. Entre les parties, ils font passer les messages locaux tels que : « Suzie, envoy’lle à maison », « Lucassie, rends-moi mon ski-doo » et autres messages du genre. C’est une expérience culturelle des plus distrayantes. Et si vous gagnez, on se retrouve au Zoo !

6. Tu apprends à faire avec
Ça peut paraître simpliste mais dans le Nord, tu apprends à vivre au gré du temps, que je vous dis en me berçant, mon foulard en maille sur les épaules. Pourquoi? Et bien parce que tu n’as pas le choix. Ici, l’eau potable et les eaux usées sont livrées/vidées par des camions citernes, alors si tu as besoin de faire une brassée de lavage mais que ton eau est vide, ça va pas très bien. Si tu attends de la visite et que tes eaux usées sont pleines, tu devras peut-être considérer l’option de diriger tes invités vers le buisson. Ici, on n’arrive pas en retard à cause du trafic, on arrive en retard parce que pendant qu’on se savonnait la tête allègrement l’eau a eu son dernier souffle. Vous avez un rendez-vous important? Il se peut qu’il soit annulé car votre collègue est un avide chasseur et le troupeau de caribous est entrain de traverser. Il faut y aller. On prévoit quitter pour nos vacances tant attendues? Mais Dame Nature est en SPM ultra puissance et un blizzard est dans les plans, on va rester cloué au sol malheureusement. Besoin de sa prescription? Attention la pharmacie est ouverte de 9h à 17h avec une pause de 10h à 10h15 et de 15h à 15h15. Soyez à l’heure. Tu veux te faire un club-sandwich pour souper? Après avoir visité les deux épiceries, il y a zéro tomate et zéro laitue et le pain a connu des jours meilleurs car pour une raison de météo ou autre, l’avion de ravitaillement a fait défaut. Que faire ? Tu vires ton poulet et bacon en fettucini carbonara et tu te dis que c’est tout aussi bon.

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7. Gastronomie culinaire
On mange quoi à Kuujjuaq ? On mange la même chose que vous autres mais au double (quand ce n’est pas quadruple) du prix. Il y a un restaurant et une petite pizzéria qui nous satisfait la panse quand on veut manger un bon hotdog (à 4,50$!) ou une poutine (?). Le restaurant offre également ces fins plats, mais également des menus du jour qui parfois nous font oublier que nous sommes aussi isolés tels que du poulet au beurre et des moules marinières. Il s’agit du deuxième endroit où l’on peut consommer de l’alcool mais du vin seulement. Pour une bière et un cocktail, on peut aller les chercher au lounge qui est adjacent (troisième et dernier endroit où l’on peut acheter et consommer de l’alcool, à part chez les bootleggers, mais ça c’est une autre histoire!). Sinon les petits plaisirs culinaires typiques du nord sont le nikkuk (caribou séché) qui côté texture flirte avec le beef jerky. Il y a le pitsik (poisson séché, souvent du saumon ou de l’omble chevalier) qui vous envoie une vague dans le nez à chaque bouchée. Il y a la banique (qui est plus, en fait, amérindienne qu’inuit mais bon, on ne fera pas une guerre digne de Drummondville versus Victoriaville) un pain que l’on déguste allègrement. Il y a bien sûr toute la nourriture traditionnelle telle que le caribou (vous regarderez la vache avec un brin de dédain), l’omble chevalier, le phoque, le béluga, le ptarmigan, l’oie etc. Pour les amateurs de sensation forte, il existe l’igunak, qui est du morse ou phoque pourri ou bien faisandé, pour les estomacs fragiles. Oui, vous avez bien lu. Pourri. Dans le sens de laisser sur le comptoir durant des mois de temps jusqu’à ce que le morceau décide presque de faire une fugue par lui-même. Ensuite, on déguste. Une amie infirmière m’a déjà raconté avoir dû faire un médivac (évacuation par voir aérienne de patients vers un centre hospitalier adapté à leurs besoins) des patients intoxiqués dû à l’ingestion de cette délicatesse. Menoum! Fait intéressant : Pour la plupart des personnes locales, la consommation de viande se fait traditionnellement à l’état cru. Sashimi fever ! Oh, et pour les amoureux du fast-food qui auraient peur de tomber en état de sevrage sachez que nous avons des MacPoulet et des barils de poulet frit Kentucky congelés. Non, ceci n’est pas une blague. Oui, vous pourriez devoir être sur un médivac.

8. Mais on fait quoi à Kuujjuaq ?
Récemment une personne de passage me disait avoir posé la question à plusieurs personnes qui lui ont répondu : rien. Je me hisse à la défense et voici mon contre-argument. Il est évident que nous n’avons pas plusieurs sources de divertissements matériels tels que les restaurants, cafés, cinémas, bars, clubs, librairies, alouette mais nous avons une liste innombrable d’activités au menu. Comme quoi ? Eh bien ici, on enfile nos raquettes et on sort dans notre cour arrière dans un décor féérique digne de carte postale de voyage. Mais on n’est pas en voyage; on est dans notre cour! Même chose pour le ski de fond, le skidoo. On embarque sur notre 4 roues ou notre vélo et on part sur les chemins de terre voir le paysage, on se plante avec un air semi blasé devant notre 40e aurore boréale de la saison, on organise des pique-niques hivernaux aux hot-dog avec les potes sous un vent de -40. Et nous avons un cinéma ! Oh que oui (bon ok, pas toujours les dernières nouveautés mais nous avons eu Hunger Games en avril!) Pour plusieurs, la création occupe beaucoup de place, que ce soit la confection d’habits traditionnels (pualuks, kamiks, parka), de boucles d’oreilles, de centres de table, de peinture, de bagues, de sculptures, etc. Les soupers impromptus sont légion. On ne se complique pas la vie, on appelle à 5 minutes de préavis et on sort la coutellerie. On enfile nos salopettes et on va se lancer dans le grand étendu blanc en compagnie de nos amis à 4 pattes. L’été, nos bottes de pluie sont à l’honneur alors que l’on s’en va gaiement avec notre petit casseau que l’on remplit de petits fruits, surtout l’aqpik, une baie qui fait des sacrés bons desserts. Au point que nous avons un festival en son honneur, le Aqpik Jam tenu en août et qui propose une brochette de musiciens et artistes de toutes sortes. Nous retombons également en adolescence en allant faire des « tours de machine ». On prend l’une de deux grandes routes en terre et on part, on rigole, on placote on se fait souffler du popcorn avant le départ, on remplit nos thermos de Kool-aid et on va brûler du gaz. Écolo, vraiment pas, mais à Kuujjuaq on se divertit avec ce que l’on peut.

9. SAAQ, de quessé ?

Conduire au nord est un retour au far-west. Environ 10% du parc automobile est plaqué et assuré. Pourquoi ? Fort simple, nous n’avons pas de bureau de la SAAQ ici. D’ailleurs, plusieurs des personnes originaires d’ici ne possèdent pas de permis de conduire. Malheureusement, l’état de plusieurs véhicules laisse paraître cette information. Il faut aussi savoir que réparer une voiture n’est pas ultra simple dans le Nord. Les pièces ne sont pas toutes disponibles illico, il faut commander, payer le transport, payer le mécanicien et si ce n’est pas la bonne chose, on recommande. Cela peut être un vrai cauchemar. Comment faisons-nous pour avoir nos véhicules ? Trois options: on achète usagé d’un particulier sur place, on achète au sud et ensuite on fait livrer le tout à l’une des deux compagnies maritimes qui effectuent environ trois voyages chacune durant l’été ou encore on achète au magasin général qui fait venir le tout par bateau également. Le prix moyen pour la livraison d’un pick-up pleine grandeur: 3 800 $. Et ensuite pour faire rouler nos machines, le prix de l’essence est déterminé une fois par année, en septembre. Présentement, il est à 1,55 $/L. Oui, c’est cher avoir un véhicule, mais c’est pratique pour sortir du village et découvrir les alentours.

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10. Varia
Oui, il fait vraiment froid, mais on s’habille en conséquence: lunettes de ski, pantalons de neige en duvet, rien n’est laissé au hasard. Oui, il peut faire chaud. À mon retour en juin, il faisait 33 degrés à la sortie de l’avion. Horrible. Pourquoi? Nos maisons sont faites pour retenir la chaleur, alors quand il fait chaud elle se gave comme une cochonne et nous, en retour, on sue comme des cochons. C’est poétique. Les maisons sont à 90 % sur pilotis, à cause du pergélisol qui empêche de creuser assez profond. L’été, nous sommes envahis par les maringouins et les mouches noires. Ce sont des vraies salopes (parce qu’on sait que les maringouins qui piquent, ce sont des femelles). Lorsqu’il vente et qu’il fait très chaud, elles se terrent. On en profite pour sortir. Il fait clair tard et tôt l’été, et à l’inverse l’hiver. Au pire du temps, on parle de quatre d’heures soit d’ensoleillement ou de noirceur. Ici, nous avons un Canadian Tire, c’est-à-dire le dépotoir. Ce n’est pas chic mais souvent il y a possibilité de trouver le morceau qui manque pour réparer un véhicule ou trouver une toilette flambant neuve d’un contracteur qui n’en avait pas besoin. Construire est compliqué ici. Il faut faire vite. Les matériaux sont très chers. Ils arrivent la majorité par bateau et la période de construction extérieure est limitée, de juin à octobre environ. Une maison de 200 000 $ dans le sud en coûtera plus de 450 000 $ à construire ici. Internet existe mais par satellite. C’est plus lent et plus cher, mais au moins, on est connectés. On développe une dépendance au magasinage en ligne. On devient accro à Simons, Beyond the Rack, Indigo, Mango, Future Shop, Sephora, alouette. On est au Québec, Postes Canada livre partout !! Sur ce, je vais aller me faire un sublime espresso grâce à ma super nouvelle machine Nespresso que je vais agrémenter de Tim Bits que ma collègue a rapporté de l’aéroport ce matin, tout en zieutant Twitter sur mon nouvel iPad fraîchement arrivé! Merci Mac online. Qui a dit que Kuujjuaq était loin de tout !?

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