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Servies dans une assiette de cristal, les «pommes frites Crème de la Crème» (lol) sont d’abord blanchies dans le vinaigre puis frites dans le gras d’oie deux fois plutôt qu’une afin de les rendre croustillantes à l’extérieur et moelleuses à l’intérieur. Elles sont également parsemées de flocons d’or comestible et assaisonnées au sel et à l’huile de truffe. Au moment de les servir, on ajoute de minces tranches de truffes sur le dessus, un filet de sauce Mornay et voilà. Ça a l’air de ça :
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Délicieux? Ce sera 200 $ US, merci bonsoir!
Les riches ont leurs cravings de malbouffe comme tout le monde. Ils ont juste 1) le luxe de ne pas avoir la même définition de « malbouffe » que nous 2) plus de choix, peut-être des meilleurs, mais surtout des plus chers.
Pour votre plus grand plaisir oculaire (et non gustatif), je me suis amusé à chercher les plats de malbouffe les plus dispendieux au monde et mes trouvailles ne m’ont pas déçu.
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La pizza Louis XIII : 12 000 $ US
Conceptualisée par le légendaire pizzaiolo Renato Viola, cette pizza est beaucoup plus qu’une coquetterie culinaire. C’est une expérience dinatoire qu’on ne peut pas vivre sur un coup de tête. En effet, la commande doit se faire 72 h à l’avance, question de laisser à l’équipe le temps de préparer la pâte. La journée de la dégustation, un chef et un sommelier se rendent chez vous (avec leur vaisselle haut de gamme s’il vous plaît) pour faire cuire la pizz, vous la servir aussitôt et dans le confort de votre foyer. Le plat accueille trois variétés de caviar et sept fromages. Dans le fond, c’est toute la bouffe qu’on associe spontanément aux 0,1%, mais servie sur une pâte à pizza.
Vous y trouverez aussi du sel australien cueilli dans la rivière Murray (c’est en Australie, mais fouillez-moi pourquoi ça vaut SI cher), deux types de crevettes et du homard. Le tout est servi avec une bouteille de champagne Krug Clos du Mesnil 1995 et un cognac Remy Martin Louis XIII. Les Italiens ne niaisent pas avec la nourriture. Surtout lorsque vous payez 12 000 $ US.
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Le hot dog Juuni Ban : 169 $ US
Plus fidèle à ses racines prolétaires, ce hot dog ne vous coûtera pas le prix d’une Toyota Echo usagée et ne prendra pas trois jours à manger. Offert par le food truck Tokyo Dog à Seattle, le Juuni Ban est composé d’une choucroute au fromage fumé garnie d’oignons grillés au beurre teriyaki, champignons maitake, boeuf Wagyu, foie gras, tranches de truffes noires et de mayo japonais. Le tout, bien sûr servi sur un (on le souhaite) délicieux pain brioché.
À noter que seulement six personnes ont acheté cette délicatesse en édition limitée qui a été entièrement conçue pour battre le record Guinness du hot dog le plus dispendieux au monde. Les profits ont d’ailleurs été remis à la Croix-Rouge!
La World’s Richest Poutine : 448 $ US
Une autre édition limitée, créée pour le lancement du film Crazy Rich Asians par une poutinerie… de TORONTO! Ouache! Si vous n’avez pas skippé directement à la section poutine de cet article, les garnitures vous seront familières: steak Wagyu, homard, huile de truffes (encore elles), champignons shiitake, chanterelles, kimchi, orchidées comestibles et cent balles d’or comestible. 100 $ US D’UN CONDIMENT QUI NE GOÛTE RIEN.
Les Torontois ont gâché un classique. C’est pour ça qu’ils ne vont plus jamais gagner la Coupe Stanley. Pendant longtemps le record de la poutine la plus dispendieuse (et disponible pas seulement lors des lancements de films) a appartenu au restaurant Le Gourmet Burger à Montréal. Cette délicieuse matraque culinaire se détaillait à 70 $ US. Elle comportait une pluie de garnitures: boeuf, bison, poulet, foie gras, oignons caramélisés, huile de truffes (voyons, ça devient une habitude), mayo aux truffes, bref j’en passe. Bref, ça a l’air d’une bouillie tout aussi dégueulasse que la version Toronto, mais au moins y’avait pas 100 $ US DE DÉCO EN OR DESSUS.
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Le Golden Boy Burger : 5000 €
Il n’y a probablement pas grand-chose d’intéressant à faire à Voorthuizen, un petit bled de 10 000 âmes en Hollande. À part peut-être économiser 5000 € pour s’offrir le Golden Boy Burger au restaurant De Daltons. Pourquoi ce hamburger est-il vendu aussi cher? Premièrement, il arrive servi sous une cloche de fumée de whiskey. Il est bourré de boeuf Wagyu, crabe royal, caviar de béluga, jambon ibérique vieilli, mayo au oeufs de canards fumée (je savais même pas que ça existait), sauce BBQ au café Kopi Luwak, tomates tigrées marinées dans le thé matcha servi dans un pain infusé au Dom Pérignon et emballé dans – sans aucune o&?$% de surprise – de l’or comestible.
Fait intéressant s’il en est un, il faut commander le Golden Boy deux semaines à l’avance et faire un dépôt de 750 € pour pouvoir se l’offrir. Le proprio du restaurant, Robbert Jan de Veen, affirme également qu’il ne s’agit pas d’un plat pour une personne. À noter que les profits du premier Golden Boy vendu ont été versés à une oeuvre de charité locale!
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Le taco du tout-inclus Grand Velas, à Los Cabos : 25 000 $ US
Je vous ai gardé le meilleur (mais peut-être pas le plus appétissant) pour la fin. Le restaurant Frida, basé dans le tout-inclus pour riches de Los Cabos Grand Velas, vous offre le privilège de commander un taco qui coûte 25 000 $ US Rien que ça. Qu’est-ce qu’on peut bien mettre dans un taco qui coûte ce prix-là, bout d’ciarge? Langoustines, boeuf Kobe (juste une autre façon de dire Wagyu), caviar de béluga et brie à la truffe noire. Ça vient garni d’une salsa maison qui contient des piments séchés ben ben rares, de la téquila ben ben bonne et le fameux café qui est brassé à partir de déjections de léopards.
Bien sûr, ça vient dans une tortilla en or comestible. Je suis vraiment tanné.
Le$ leçon$ à tirer
Que peut-on apprendre de la gastronomie des riches?
1) Les truffes, c’est pas donné. Pensez à ça la prochaine fois que le serveur vous offre un extra truffes sur vos pâtes après deux verres de vin pendant un souper d’anniversaire.
2) Une bonne manière de mettre le gros prix pour un item dans le menu, c’est d’offrir un plat emballé d’or comestible. Ne passez pas pour un parvenu, n’achetez pas ça.
3) Les ingrédients clichés associés aux plus fortunés sont toujours les mêmes. Versez simplement le tout sur leur malbouffe. Ils peuvent se le permettre et vous pas.
4) Une autre bonne manière charger trop cher pour un plat c’est de garrocher du boeuf Wagyu dessus. C’est comme le Dolce & Gabbana de la bouffe. Les gens vont payer pour le nom.
Étonnamment, j’apprécie pas mal plus ma pizza du coin après cet exercice. Où est le fun de manger une pointe sans pepperoni et mozzarella, hein?
Bon appétit!