L’amour sans mots: Manifeste des célibataires

Nous le sommes par choix. Nous le sommes par chance. Nous le sommes parfois par dépit. Peu importe la source ou la raison, le célibat est une liberté et non une fatalité. Nous sommes célibataires pour avoir une liberté de décision, une liberté de relation.

À la case « situation sociale », nous cochons célibataire en caractère gras. Non, nous ne sommes pas mariés, pas en couple, ni veuf, mais bien célibataires. Et fiers.

Nous célébrons l’indépendance, le loisir d’être seul. Nous célébrons cette solitude contrôlée, cette indépendance par absence d’alliance.

Nous ne sommes pas contre l’amour. Au contraire, nous sommes pour l’amour libre. Cet amour, ce droit que le célibat nous conjure, puissance mille. Nous sommes pour le droit de tomber en amour tous les jours. Même plusieurs fois par jour. Nous aimons aimer, et ce, sans balises. Sans statut. Sans titre. Nous sommes pour un amour sans mots.

Nous sommes contre l’adultère, mais pour l’amour ouvert. Nous voulons que, pour toujours, demain soit un autre jour. Que notre amour d’aujourd’hui ne soit pas celui de demain. Nous sommes pour un constant renouvellement. Pour que le vent de renouveau soit comme un vent du nord, fort et insistant.

Nous sommes contre la routine. Contre l’acquis. Contre le « nous ». Pour le « Je ». Pour un « Je » avec un « J » majuscule. Nous soulignons son importance pour notre épanouissement. Pour l’épanouissement du célibataire, de l’individu derrière le pronom. Nous ne croyons pas en un vulgaire pronom. Ce pronom, nous le voulons personnel et non possessif.

Nous prônons l’égocentrisme, sans trop d’égo. Nous prônons le « jecentrisme ». Tous pour un et un pour tous. Nous voulons que tous travaillent pour le bien commun. Nous voulons améliorer le « Je » pour un meilleur « nous ». Un « nous » inclusif, sociétal. L’amour est meilleur lorsqu’il est partagé, pas lorsqu’il est encabané, exclusif.

Le célibat n’est ni une concession, ni une obligation, mais bien une conviction. Conviction passagère, possiblement, mais délicieuse en son temps. Nous ne cherchons pas à fréquenter, à concubiner, à marier, parce qu’ainsi, aimer rime avec briser. Nous préférons la perfection imparfaite du célibat, sans cassures.

Nous ne sommes pas tous laids. Nous avons de l’ambition. Nous sortons dans les bars. Nous fréquentons des endroits publics. Nous sommes rusés. Nous sommes intelligents. Nous profitons des statistiques : 50 % des célibataires du Québec habitent sur l’île de Montréal.

Nous clamons que le célibat est un luxe, un plaisir auquel tous devraient goûter. Rappelons-le-nous souvent, nous ne sommes jamais mieux servis que par nous-mêmes.

Être célibataire, c’est le fun, un texte écrit par Brigitte des RoseMomz.