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Guide, loin d’être officiel, de celui qui veut tout quitter
Je reviens de Floride cette semaine. Je suis là depuis le début de mai. J’allais là pour penser, pour écrire et pour remettre les choses en perspective. Parfois je peux dire que le temps a passé vite et d’autres fois, j’ai trouvé que c’était très long. Afin de vous partager les fruits de mon expérience, voici quelques trucs que je peux donner, à celui ou celle qui désire tout quitter.
(Aviez-vous lu le 33e épisode?: Il ne reste plus rien à dire)
Lorsque nous avons un projet personnel en tête, qui n’est pas en lien avec notre travail actuel, nous recherchons constamment à nous mettre dans un état où la productivité serait à son maximum. Si l’on ne travaillait pas, on pourrait consacrer la totalité de notre temps libre à l’exécution d’une seule et unique chose et celle-ci, avancerait à pas de géant. C’est ce que l’on se dit.
C’est également ce que je croyais en arrivant ici. Je me disais que je pourrais écrire pendant huit heures tous les jours, en dormir huit autres et flâner les heures restantes sur la plage.
J’étais persuadé qu’écrire autant tous les jours c’était possible et quelque chose de bon en plus ! J’étais aussi convaincu que je reviendrais d’ici avec un produit fini, prêt à montrer aux éditeurs et à gagner des prix.
L’histoire fut tout autre.
Même si mon projet d’écriture n’est pas terminé, le voyage fut quand même riche en introspection et en découvertes. Voici les principales constatations :
1. Ce n’est pas la quantité de temps libre qui rend productif. La meilleure productivité se retrouve dans l’équilibre. Ce n’est pas sain de se mettre la pression de devoir se consacrer à des projets personnels à temps plein. Il faut savoir marier travail, loisirs et rencontres interpersonnelles. Partir en voyage seul et sans travailler pendant une longue période de temps crée un débalancement dans cet équilibre. Depuis que je ne fais pas qu’écrire, j’ai écrit beaucoup plus. Partir est parfois un bien nécessaire à l’introspection, mais passer un mois à l’étranger, c’est plus qu’assez pour remettre les idées en place.
« À quoi sert de voyager si tu t’emmènes avec toi? C’est d’âme qu’il faut changer, non de climat. »
—Sénèque—
2. La solitude fait tourner en rond. On ne peut pousser jusqu’à un certain point les réflexions dans la solitude. Sans nouvelles informations de l’extérieur et sans nouveau point de vue, notre esprit finit par ne plus voir autre chose que ce qu’il connaît déjà. On pose toujours les mêmes questions, on donne toujours les mêmes réponses. On combat les mêmes peurs en posant les mêmes gestes. Certes, les solutions sont à l’intérieur de nous, mais c’est par le contact avec les autres que l’on peut arriver à les débroussailler plus rapidement. Depuis que j’ai parlé à d’autres gens, je suis encore dans la même situation, mais je suis beaucoup plus en paix.
« Le plus grand voyageur est celui qui a su faire une fois le tour de lui-même. »
—Confucius—
3. L’environnement physique joue pour bien peu. Une plage, c’est une plage. Une montagne, c’est une montagne. La beauté, c’est la beauté. Certes, un paysage à couper le souffle est une source d’inspiration intarissable. Voir quelque chose de beau ou de différent contribue pour beaucoup à élargir nos horizons, mais, lorsque vient le temps de produire, peu importe où l’on est, c’est le même travail à accomplir.
J’aurais pu faire le même travail à Montréal et garder tous ces beaux paysages pour quand j’aurai su les apprécier davantage, c’est-à-dire en vacances.
« On ne voyage pas pour chercher son destin, mais pour fuir l’endroit d’où on est parti. »
—Miguel de Unamuno—
David Malo
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Le 35e épisode est ICI.