.jpg)
Faire le party avec plein de gens qui n’habitent pas la même adresse
ENFIN un peu de contact « humain ».
Ce reportage est niaiseux. Très niaiseux. Vous voilà prévenus.
Je trouvais important de le mentionner. Comme ça, vous n’aurez que vous-même à blâmer si vous garrochez votre cell au bout de vos bras à la fin de votre lecture en beuglant: argg, cri&% que c’est épais ça. C’mon URBANIA!
Mais bon l’actualité est morose pas à peu près alors je prends les grands moyens – dans l’adversité – pour redonner un peu d’espoir au peuple, être une source d’inspiration.
Laurent Duvernay-Tardif < Moi.
«Vous allez avoir la place pour vous tout seul!»
Les rassemblements sont encore interdits partout au Québec? Qu’à cela tienne, je me suis offert en cadeau un party privé avec plein de monde qui n’habite pas à la même adresse.
Comment ai-je réussi ce tour de force sans aucune contravention? En mettant le cap vers le musée Grévin, où m’attendait une impressionnante brochette de personnages provenant de bulles (et d’époques) différentes.
Dans ta face santé publique, je m’en vais faire des égoportraits à moins de deux mètres de distance… avec des vedettes en cire. Il n’y a rien qui va m’empêcher de me faire croire que j’ai une vie sociale aussi palpitante qu’avant la pandémie.
Juste mentionner avant d’aller plus loin que ce projet de cabochon n’est pas mon idée. Je vais protéger l’anonymat de ma source, mais disons qu’il s’agit d’une mission lancée lors de la première vague par une camarade dont le nom commence par Barba et se termine par Rajudithcaron.
On a donc attendu la réouverture récente des musées pour ressusciter le projet.
Et si je parlais de « party privé » plus haut, c’est parce que j’ai eu droit à une belle surprise en débarquant au musée perché au cinquième étage du centre Eaton vendredi matin, une heure après son ouverture.
«Pas le droit de toucher aux statues, mais vous pouvez faire semblant pour les photos en vous approchant»
« Vous allez avoir la place pour vous tout seul! », a lancé avec enthousiasme le sympathique employé à la billetterie, avant d’énumérer quelques règles de base à suivre. « Pas le droit de toucher aux statues, mais vous pouvez faire semblant pour les photos en vous approchant », explique notamment le jeune homme, à qui j’ai caché être le plus grand journaliste de tous les temps.
L’interdiction de toucher aux cireux personnages – en vigueur depuis l’ouverture du musée – n’a rien à voir avec la pandémie. Les statues sont fragiles, tout simplement.
.jpg)
Les flèches au sol orientent la visite, qui s’amorce un étage plus haut avec la reine Marie-Antoinette, durant sa période pré-décapitement. Impressionnant, pendant qu’on aperçoit au loin dans la salle voisine Denise Bombardier et Garou. Jusqu’à date, tout ça a du sens, bravo. Mme B et Garou respectent le deux mètres de distance en plus.
.jpg)
je dois lire le petit écriteau pour identifier Julie Snyder dont la version en cire semble être l’oeuvre de la même personne qui a tenté de restaurer la fresque de Ecce Homo.
D’autres gros noms de la chanson s’entassent aussi dans la pièce, comme Ginette Reno et Jean-Pierre Ferland. Dans un coin, je dois lire le petit écriteau pour identifier Julie Snyder dont la version en cire semble être l’oeuvre de la même personne qui a tenté de restaurer la fresque de Ecce Homo. La « démone » méritait mieux que ça, on préfère l’originale. Et de loin.
On change de salle pour tomber sur Charles Aznavour et Marie-Mai remontant à l’époque où cette dernière était chanteuse. L’histoire ne mentionne pas si Charles a été élu PM (patron du MUSÉE mdr!)
Plus loin, un Roch Voisine au visage doux sans sa célèbre barbe pandémique jam avec Véronic DiCaire et un élégant monsieur en complet bleu poudre que je ne reconnais pas parce que ma culture musicale s’est effondrée quelque part dans les nineties.
.jpg)
J’en profite quand même pour m’immortaliser avec eux comme si on avait élevé les cochons ensemble. Je suis toujours la seule personne non cirée sur les lieux. Emporté par l’émotion j’ose un selfie furtif sans masque, et je me ressaisis.
On change de registre dans la pièce voisine, proposant une scène hivernale du terroir impliquant des bouleaux, un traineau à chien, Fred Pellerin, Gilles Vigneault, Roy Dupuis et deux chemises de chasse. Comme j’ai huit ans, j’en profite pour « poker » Roy Dupuis, qui trouve le moyen d’avoir l’air ténébreux et tourmenté même en version cire.
.jpg)
« Joyeux carnaval! », s’exclame soudainement le célèbre bonhomme en me causant presque un infarctus dans un couloir.
On débouche à une patinoire où font semblant de jouer au hockey plusieurs légendes comme le Rocket, Lafleur, Béliveau et Roy. Même inanimés, ils ont battu les Canadiens 3-1 hier. Dehors Ducharme!
Joannie Rochette est là aussi (la plus jeune statufiée, je crois), derrière Robert Charlebois dans sa période « je porte un chandail du Canadien ».
.jpg)
Au fond de la salle, Tiger Woods se tient près de la bande. Clairement un pléonasme.
Je prends plus loin un selfie folichon avec Georges St-Pierre avant de poursuivre ma visite.
J’atterris dans la salle des puissants, remplie de chefs d’État qui ont marqué l’histoire, de René Lévesque à Justin Trudeau, Nelson Mandela et Obama.
J’en profite évidemment pour faire des oreilles de lapin à la reine d’Angleterre, en lui murmurant dans l’oreille les mots « Meghan Markle ». Je suis parti en ninja en la voyant commencer à fondre sur le plancher.
.jpg)
Au fait, étrange d’avoir assis dans un coin de cette pièce Dany Laferrière en train de lire son propre livre. Sérieux, qui fait ça? Ça aurait été mieux de lui faire lire une autre oeuvre québécoise marquante.
Après les génies, on passe aussitôt à la section « religion » avec Gandhi […] puis la section «bullying» avec Julie Payette.
Après le bed-in montréalais de Yoko et John, on enchaîne avec la portion des plus grands cerveaux du 20e siècle, avec Steve Jobs, Einstein, Warhol et Steeve « l’Artiss » Charland en train de bloquer le tunnel Ville-Marie.
.jpg)
Après les génies, on passe aussitôt à la section « religion» avec Gandhi et le frère André, puis la section « bullying» avec Julie Payette un plus loin, au fond d’un décor spatial.
La visite débouche sur un voyage dans le temps avec Jacques Cartier, Donnacona, Samuel de Champlain, un bateau et des sons de goélands.
Je découvre avec stupeur que les mots « Jean Talon» et « Frontenac » ne sont pas seulement des stations de métro. Je quitte en furie lorsque ce cabotin de James Wolfe s’amuse à mes dépens avec son célèbre « sens mon doigt ».
.jpg)
Je redescends dans la salle où se cachent Charlie Chaplin, la « grosse femme qui rit » du parc Belmont et Gary Carter.
Le parcours culmine par un gros rassemblement de vedettes A++, auquel participent Leonardo DiCaprio (raté), Elton John, Céline Dion, sans oublier ma préférée Guylaine Tremblay, tenant fièrement un de ses 18 000 trophées Artis.
.jpg)
La visite se termine. Je repars heureux, toujours aussi seul, mais avec l’impression d’avoir pris part au plus gros get together de l’année, ex aequo avec ma virée au Carrefour Laval.
Un ersatz pour patienter jusqu’à ce que les vrais de vrais rassemblements soient permis.

Identifiez-vous! (c’est gratuit)
Soyez le premier à commenter!