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Du plomb dans l’eau

Aussi, les boss veulent pas fâcher la Chine et Obama se mêle de la campagne fédérale

Par
Pier-Luc Ouellet
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Jouez hautbois, résonnez musettes (oui, c’est comme ça que ça s’écrit): au moment où vous lirez cet article, si vous êtes une bonne personne et que vous vous dépêchez à lire ces articles dès qu’ils sortent, il ne restera plus que quatre jours avant l’élection fédérale.

Après lundi, fini! Le nouveau (ou la nouvelle, ne sait-on jamais) premier ministre sera élu, et on aura la paix pendant 6 mois avant que ce gouvernement minoritaire ne tombe et qu’on reparte en élections.

Oui, je call que ça va être un gouvernement minoritaire. N’hésitez pas à rire de moi mardi matin quand on aura la preuve que je ne sais pas de quoi je parle.

D’ici là, désolé, faut encore parler un peu de la campagne.

Justin plusse Barack!

On ne peut pas dire que Justin Trudeau a mené une campagne extraordinaire. Alors qu’il était le chouchou du monde entier lors de son élection, il a surtout passé cette campagne à se défendre d’être un raciste qui fait du blackface.

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Mais dans le dernier droit, Justin a reçu un appui de taille, celui de l’ex-président Barack Obama (non, contrairement aux idées reçues, ça ne fait pas une éternité que Trump est président).

Chacun a droit à son opinion à savoir si les leaders (ou dans ce cas, ex-leaders) de pays étrangers devraient se mêler de notre politique, et chacun peut décider si ça influence son choix.

Pour ma part, Obama peut ben dire ce qu’il veut, m’a voter pour le candidat de mon choix (c’est-à-dire que je vais voter pour Chris et Rym).

Mais il reste que c’est un appui significatif.

Au lendemain de ce tweet, La Presse rapportait que le Parti libéral avait connu sa meilleure journée de financement depuis le début de la campagne.

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Obama, un vrai américain: think big, ‘sti.

De l’eau super sans-plomb

En 2019, il y a des choses qu’on prend pour acquis: les femmes ont le droit de montrer leurs chevilles en public, on n’a pas besoin d’une bécosse derrière sa maison, et l’eau potable est… potable.

Selon des articles publiés cette semaine par La Presse et Le Devoir, peut-être qu’on en prend trop pour acquis, justement.

Dans un premier temps, cet article révélait que la concentration de plomb dans les abreuvoirs de certaines écoles était beaucoup trop élevée, jusqu’à 7 fois la limite permise par Santé Canada.

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Comme si ça ne suffisait pas, Le Devoir en a rajouté le lendemain en dévoilant une étude selon laquelle on a le même problème dans les maisons, certaines présentant une concentration jusqu’à 28 fois supérieure à celle recommandée.

Oups.

C’est qu’au Québec, on utilise une méthode qui sous-estime vraiment la concentration de plomb: on laisse couler l’eau 5 minutes avant de prendre la mesure.

L’affaire, c’est que la plupart des gens ne laissent pas couler le robinet 5 minutes avant de boire de l’eau (et ne faites pas ça, s’il-vous-plaît, on va manquer d’eau ben vite).

Pis ça fait quoi le plomb?

Les conséquences sur la santé humaine sont nombreuses: hypertension artérielle et problèmes rénaux, fausses couches et accouchement prématuré, TDA et TDAH, baisse de QI, et j’en passe.

En gros: si on veut régler le problème, va tous falloir mettre de l’eau sans plomb dans notre vin.

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Le gouvernement du Québec aurait exigé aux municipalités de mieux tester l’eau et d’utiliser la méthode utilisée ailleurs au Canada et aux États-Unis, c’est-à-dire pas laisser couler le robinet le temps d’un sketch de Like-moi.

Mais changer les canalisations de plomb, à la source du problème, ça coûte cher, et ça demande souvent d’ouvrir les routes pour remplacer les tuyaux, ce qui met les citoyens en beau ‘tarnak. .

Regardez comment le monde chiâle sur les cônes oranges à Montréal.

En gros: si on veut régler le problème, va tous falloir mettre de l’eau sans plomb dans notre vin.

La NBA essuie des tirs de pénalité en Chine

Le 4 octobre dernier, le gérant des Rockets de Houston, une équipe professionnelle de la NBA, a publié un tweet en soutien aux manifestants à Hong Kong, qui luttent pour leur liberté face au gouvernement chinois (j’expliquais l’affaire ici).

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L’affaire, c’est qu’au même moment où Morey tweetait son rapport aux insurgés de Hong Kong, la NBA était en Asie pour faire la promotion de son produit auprès du marché chinois.

Et le gouvernement chinois, y’aime pas ben ben ça quand tu le critiques.

S’il y a une chose que les capitalistes détestent encore plus que les gouvernements communistes, c’est perdre de l’argent.

Les dirigeants chinois ont donc exigé que Morey soit renvoyé, ce que la ligue a refusé. La NBA a quand même publié un message d’excuse, disant regretter les commentaires de son employé.

Pourquoi se fendre en quatre de même pour faire plaisir à la Chine?

Parce que c’est un énorme marché.

Sans donner de montant, le chef de la NBA a admis que les conséquences financières (la Chine refuse dorénavant de diffuser les matchs de la NBA) sont assez désastreuses.

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Pour vous donner une idée, l’estimation la plus conservatrice des revenus de la NBA en Chine avant le tweet et le boycott parlait de revenus annuels de $500 millions US.

Pas du p’tit change.

Ça rappelle également une controverse semblable qui a eu lieu dans les dernières semaines dans le monde du gaming, alors que la compagnie Activision/Blizzard a décidé de retirer les bourses et de suspendre un champion de son jeu Hearthstone qui avait osé démontrer son appui à Hong Kong pendant un stream officiel.

Visiblement, s’il y a une chose que les capitalistes détestent encore plus que les gouvernements communistes, c’est perdre de l’argent.

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