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Depuis plusieurs jours, la forêt amazonienne brûle et on n’en parlait pratiquement pas

Les médias sociaux s'indignent.

Par
Jasmine Legendre
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Il aura fallu plus de deux semaines de feux ravageurs dans la forêt amazonienne au Brésil avant d’avoir vent de ce qui se passe au sud du continent américain.

11 août, crédit: NASA

13 août, on peut voir le feu ravager la forêt. Crédit: NASA

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Depuis quelques semaines, mais de façon massive depuis quelques heures, le hashtag #PrayForAmazonia déferle sur les réseaux sociaux mettant en lumière une catastrophe dont on ignorait l’existence: depuis janvier 72 843 feux de forêt ont été répertoriés, dont 9507 seulement cette semaine, soit 84% de plus qu’à la même date l’an dernier. Les internautes se sont donc mobilisés pour présenter une réalité trop peu représentée dans les médias actuellement.

Crédit Twitter

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Tout comme au Groenland, le mois de juillet a été particulièrement dramatique pour les feux de forêt, mais lundi la ville de São Paulo a été assaillie par la fumée noire provenant des forêts situées à plus de 2700 km et assombrissant la métropole pendant plus d’une heure.

Crédit Twitter

Le cancer du «poumon»

Selon plusieurs internautes, la faute serait attribuable au président brésilien, Jair Bolsonaro, qui ne ferait rien pour stopper la déforestation, la première cause des feux de forêt.

On utilise le brulis (déforestation par le feu) pour créer davantage de terres agricoles et augmenter les cultures et l’élevage dans la forêt amazonienne. L’Institut national de recherche spatiale révèle qu’en juillet, la déforestation a été quatre fois supérieure qu’à son habitude. Pas étonnant que le feu se propage aussi rapidement dernièrement.

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Le problème, c’est que la forêt touchée en Amazonie est la plus grande forêt humide de la planète et est souvent qualifiée comme étant le «poumon de la planète». Même s’il s’agit d’un terme pas tout à fait juste, l’étendue verte contribue activement au ralentissement du réchauffement climatique. À elle seule, elle absorbe 14% du CO2 de la planète. Difficile à faire comprendre à un président ouvertement climatosceptique qui milite en faveur de l’agriculture intensive.

Il a d’ailleurs laissé entendre un peu plus tôt aujourd’hui que les feux pourraient ne pas être provoqués par le brulis, mais par des ONG pro-environnementales voulant «attirer l’attention contre (sa) personne, contre le gouvernement brésilien».

Peut-être aura-t-il fallu aux médias de masse un mouvement social de cette envergure pour réaliser l’importance de documenter la situation au Brésil, mais il en faudra visiblement davantage pour faire comprendre au président brésilien la nécessité de la forêt amazonienne qui fournit 20% de l’oxygène mondial.

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