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Dépenser sur des objets de collection de culture pop, ça me rend heureux
Alors que j’écris ce texte dans mon salon, une toile représentant le comédien Vincent-Guillaume Otis en tenu d’Adam se trouve dans mon champ de vision.
Pour quelqu’un qui n’a jamais vu l’émission Série noire, j’ai juste l’air d’un weirdo qui a un kick sur le comédien. Pour les fans de ce chef-d’oeuvre de la télévision québécoise, vous aurez la référence de ce gag visuel qui se trouve dans la première saison.
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Cette toile, c’est LA toile qui a été utilisée dans l’une des scènes du huitième épisode de la première saison de la série. Je me la suis procurée lors d’un encan silencieux organisé dans le cadre du lancement de la deuxième saison. Pourquoi? D’abord, parce que c’était pour une bonne cause. Ensuite, j’ai misé en blague et finalement, je suis un collectionneur de reliques de culture populaire.
Dépenser sur des objets de collection, c’est pour moi une source de dopamine pure (et une malédiction par la même occasion).
Dépenser sur des objets de collection, c’est pour moi une source de dopamine pure (et une malédiction par la même occasion). Étant bien content de mon rapport aux collectables, je me suis penché sur mon obsession pour ces objets. Des collectables qui peuvent avoir l’air anodins pour plusieurs, mais qui font partie intégrante de mon budget depuis plusieurs années.
Histoire de jouets
À l’été 1989, un film allait changer ma vie à jamais. J’avais deux ans et Batman de Tim Burton devenait ma première expérience cinématographique marquante.
Certes, j’étais beaucoup trop jeune pour réaliser l’intensité et la violence de Nicholson. En fait, j’étais trop jeune pour voir le film tout simplement… C’était pour les 13 ans et plus. Par contre, j’avais l’âge parfait pour accrocher sur le personnage et jouer avec les figurines à son effigie.
Les produits dérivés du film auraient récolté environ 500 millions de dollars selon le New York Times.
Les produits dérivés du film auraient récolté environ 500 millions de dollars selon le New York Times. De ce montant, mes parents ont probablement contribué à hauteur de 500$ en figurines, pyjamas, affiches, VHS, céréales et j’en passe. Ouais, j’ai vraiment accroché sur le personnage.
Et puisque j’étais un enfant roi, disons que je ne prenais pas toujours soin de mes jouets, sachant très bien que je pouvais toujours faire une crise pour aller faire un tour au Toys “R” Us de Laval. Et par la même occasion, les supplier dans les rangées pour rapporter un autre jouet flambant neuf à la maison.
De l’enfant roi à l’enfant passionné
C’est d’ailleurs en jouant avec mon Michael Keaton en plastique de manière insouciante que j’ai brisé sa ceinture qui avait un mécanisme de corde rétractable. Vous comprendrez qu’avec mon esprit d’enfant, ce jouet n’avait plus aucune utilité.
Mes parents ont appelé à plus de cinq boutiques différentes pour tenter de retrouver une figure comme celle que j’avais brisée. Malheureusement, elle n’était plus disponible et j’ai dû faire mon deuil. Batman ne pourrait plus combattre le crime et s’autoasphyxier avec sa ceinture jaune banane…
Le scénario allait se répéter plusieurs fois durant mon enfance ; une tête de Beetlejuice égarée, un nez de Hulk Hogan sur lequel je me faisais les dents, le katana de Leonardo…
Vers 12 ans, j’ai commencé à avoir un intérêt grandissant pour les figurines de la compagnie McFarlane, des jouets de collection destinés à un public adulte. Je m’en suis procuré plusieurs pour mon anniversaire au Coin du collectionneur, petite boutique de geek à Sainte-Thérèse. Le vendeur m’avait conseillé de les conserver dans leurs boîtes originales au cas où elles prendraient de la valeur.
Est-ce que j’ai réussi à en tirer un profit? Non. Vingt ans après, la poussière s’accumule toujours telle la neige en hiver sur ma figurine d’Edward Scissorhands qui vaut encore 20$.
eBay, la machine à voyager dans le temps
En regardant mon profil eBay, je me rends compte que suis membre depuis maintenant 17 ans avec près de 250 achats à mon actif (presque tous en lien avec la culture populaire).
Je m’étais abonné à l’époque pour me procurer des objets afin de compléter ma collection de Back to the future. Depuis, c’est devenu mon site pour magasiner le passé et y dénicher des objets en lien avec la culture pop.
Dans mes trouvailles les plus notables, on y compte le cardigan vintage du Dude dans The Big Lebowski à 200 $. Autrement, il y a aussi LE rasoir électrique (avec certificat d’authenticité) utilisé par Steve Carell pour raser le crâne de Channing Tatum dans le film Foxcatcher à 50$ (!!!).
Je suis comme Michel Barrette, chars et mèche de cheveux de Marilyn Monroe en moins.
Depuis mon adolescence, j’estime avoir dépensé autour de 25 000$ en objets de collection.
Depuis mon adolescence, j’estime avoir dépensé autour de 25 000$ en objets de collection. Avec du recul ça me paraît énorme et je réalise que j’aurais pu faire un beau cash down sur une maison. Par contre, je ne regrette pas mes achats. Je sais que si j’ai vraiment besoin d’argent, il y a toujours moyen de revendre quelques objets et de rendre un autre collectionneur heureux!
Question de passion
Selon le psychologue Henri Codet, « C’est entre 7 et 12 ans qu’apparaissent les premiers désirs de collection. Ils correspondent au besoin de rationaliser et de classer les éléments du monde extérieur pour en prendre intellectuellement possession. C’est aussi le premier moyen de se mesurer au monde des adultes. En principe, à la puberté, ces tendances disparaissent. Mais si elles continuent de se manifester à l’âge adulte, c’est avec un élément supplémentaire : la passion. »
Les collectables me permettent de me rapprocher d’un film ou d’un artiste que j’adore.
Je me reconnais dans ces propos et j’ajouterais qu’en tant que passionné, les collectables me permettent de me rapprocher d’un film ou d’un artiste que j’adore. D’ailleurs, puisque je suis un artiste, je m’en inspire souvent pour créer mes propres oeuvres.
Aussi, la quête est souvent plus excitante que la possession. Par exemple, un cardigan de Kurt Cobain vient de se vendre aux enchères pour 334 000$! Puisque je connais la marque et que je sais qu’il n’est pas unique, je suis présentement à la recherche d’une copie. La chasse est ouverte!
Faire le ménage
Même si je ne suis pas un hoarder dans le sens que mon appart est sens dessus dessous, je commence à me départir de certains objets qui ne m’apportent plus de « joie » comme dirait Marie Kondo.
Bien que le processus de désencombrement ne soit pas toujours évident, je le vois comme un exercice de gratitude. Mes objets sont peut-être des exemples tangibles de ma fascination avec la culture populaire, mais même si je m’en débarrasse, les souvenirs restent.
D’ailleurs, si vous connaissez un fan de Série noire et que vous cherchez un cadeau de Noël, je commence les enchères à 400$! ;-)