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Demain est devenu aujourd’hui

Les aventures de l'homme moyen #27

Par
David Malo
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Après plus de 36 heures passées sur la route qui mène de Montréal à Pompano Beach en Floride, je suis maintenant arrivé à ma destination : demain. J’expérimente ce fameux « plus tard » que l’on a prévu depuis si longtemps et qui est supposé marquer le début d’une transition vers de nouveaux et meilleurs horizons. Une fois que demain a livré la marchandise et est devenu aujourd’hui, c’est maintenant à nous d’assumer ce qu’on lui a promis et de faire notre partie du travail.

(Aviez-vous lu le 26e épisode?: Terroristes, c’est vous qui avez tort)

J’ai fait mon dernier quart de travail au bar samedi dernier et je me retrouve avec trois mois de liberté absolue. Joie, mais aussi angoisse, car je me suis promis de faire quelque chose que je n’ai jamais réussi à faire.

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Le but premier de ce voyage n’est pas seulement de définir mes abdos (autre chose que je n’ai jamais réussi à faire) et de rendre plus foncée, de quelques tons, la pigmentation de ma peau. L’objectif principal de ce dernier est de trouver comment faire ce que j’ai toujours voulu faire, et ce, en 60 jours : écrire un livre.

Ne l’ayant jamais fait et n’étant pas rassuré par des études littéraires, je me suis engagé dans un terrain qui m’est devenu inconnu avec le temps, celui de l’accomplissement. Ce chemin que l’on quitte peu à peu, à mesure que notre zone de confort prend racine dans notre routine quotidienne et nous permet d’être en confiance seulement parmi les choses que l’on sait faciles.

Faire quelque chose de difficile qui demande beaucoup de travail et d’efforts, je ne sais pas comment depuis qu’on ne me le demande plus.

Dans notre système d’éducation, chaque année est un accomplissement quantifiable et l’étape suivante est toujours prévue pour nous, par d’autres. Sur le marché du travail, l’année prochaine est sensiblement une répétition de la précédente et l’étape suivante n’est définie que par nous-mêmes. La plupart du temps, on ne définit que nos plans pour la soirée même, laissant au futur le fardeau de nous livrer nos rêves sur un plateau d’argent.

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Il est évident que personne n’a réellement besoin de faire 36 heures de route pour écrire un livre ou pour accomplir quelque chose. La situation géographique n’a rien à voir. Nous avons tout à Montréal, tous les emplois, tous les gens, toutes les commodités et toutes les ressources imaginables. Le travail est en grosse partie intérieur.

Toute ma vie je me suis fait un horaire en fonction de cet objectif. J’ai toujours travaillé à temps partiel et alloué beaucoup de temps pour réfléchir sur notre condition humaine, mais pour une raison quelconque, ça ne s’est jamais fait. Pourtant, les conditions ont toujours été favorables.

On dit que la folie c’est de répéter sans cesse les mêmes gestes et d’espérer des résultats différents.

Si écrire chez nous à temps partiel n’a pas fonctionné pendant toutes ces années, la solution est peut-être de faire carrément l’opposé : écrire à temps plein à l’étranger!

Je vous tiens au courant!

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Le 28e épisode est ICI.