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De race blanche

Par
Pascal Henrard
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Un homme blanc à la calvitie naissante a poignardé ses enfants. Un homme blanc en uniforme a abattu un sans-abri. Un homme blanc avec une casquette à l’envers a provoqué un accident mortel. Un homme blanc pur laine avec un fusil. Un homme blanc de souche avec un couteau. Un homme blanc armé d’explosifs. Un homme blanc…
Les médias toujours prompts à nous informer ont pris l’habitude de décrire les scènes de crimes ou les horreurs de la vie quotidienne avec détails et précisions.
Quand le chef d’un gang de rue se fait arrêter, ils ne manquent jamais de clarifier que celui-ci était noir, jamaïcain ou haïtien. Quand une femme meurt étranglée dans un escalier mobile du métro, ils vont jusqu’à donner la traduction arabe du mot foulard pour bien nous faire comprendre que la cause de son décès était avant tout culturelle. Quand un dépanneur se fait attaquer, ils précisent la couleur de la peau de ses assaillants seulement s’ils sont basanés. Quand un terroriste fait sauter une bombe ils retrouvent ses origines ethniques quitte à remonter à trois générations.
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Avez-vous remarqué que ça n’arrive pas quand le chef de gang s’appelle Boucher, quand le tueur s’appelle Turcotte, quand le malfrat s’appelle Lacroix, quand le terroriste s’appelle Lépine,…? On ne dit jamais “Un europoïde de Drummondville a séquestré une famille”. On n’entend jamais aux nouvelles “Un caucasien du 450 a pénétré avec un fusil dans une école”. On ne titre jamais “Un comptable de race blanche a escroqué des centaines de petits épargnants verts de rage”.
Je ne m’étonne pas de l’inquiétude de certains intervenants à la commission sur les valeur des machins choses. Ils croient que leur monde est envahi de méchantes ethnies et de vilains zombies facilement reconnaissables à la couleur de leur peau parce que c’est ce que les médias leur montrent.
Les gens ont peur parce que ce qu’on leur montre leur fait peur.
J’étais, il y a quelques années, jury dans un concours de pub qui devait souligner l’intégration des minorités dans les messages publicitaires canadiens. J’étais le seul à avoir voté pour la pub où l’on voyait des enfants jouer ensemble. Parmi eux, il y avait un noir. Mais ce qu’on voyait, ce n’était pas l’enfant noir, c’était un groupe d’enfants qui jouaient ensemble. Pour moi, c’était le meilleur exemple d’intégration. Le jury a finalement choisi une pub institutionelle où l’on voyait un noir, un asiatique, un handicapé, un roux,… La différence n’était pas intégrée. Elle était soulignée.
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Photo prise sur un mur de L.A.
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