Humains
Dans la peau de trois personnes ayant apprivoisé leur problème de peau
Une ode à l'acceptation de soi.
URBANIA et Epiderma s’unissent pour vous faire découvrir trois individus uniques qui nous prouvent que la perfection, c’est imparfait.
La peau, c’est notre point de rencontre avec la société, c’est notre première impression, un des symboles les plus immédiats de notre unicité. Pourtant, la relation que nous avons avec elle est particulièrement complexe.
Dans une société où les médias sociaux nous bombardent de visages parfaits passés sous le bistouri des fameux filtres Instagram, il est facile d’avoir le sentiment que la moindre imperfection cutanée est un péché capital. Et à cause de cette perception subjective de ce que devrait être la peau, des tonnes d’individus souffrent de troubles d’estime de soi.
On a donc décidé de déconstruire ces stéréotypes en vous présentant l’histoire de la peau de trois personnes inspirantes, qui nous parlent de leur cheminement vers l’acceptation de soi et des obstacles auxquels elles ont fait face.
Originaire du Lac-Saint-Jean, Claudia a 36 ans et est infirmière en recherche clinique, en plus d’être maman. En 1986, alors qu’elle a trois ans, la vie de Claudia change à tout jamais. Un incendie majeur embrase la demeure familiale en pleine nuit, ne laissant à ses occupants que quelques minutes pour évacuer les lieux.
En essayant de fuir le brasier, sa fille dans les bras, la mère de Claudia se retrouve projetée au sol, exposant brièvement son enfant aux flammes. Heureusement, elles échappent à l’incendie de justesse, mais Claudia subit tout de même de sévères brûlures aux jambes, aux bras et au visage. De cet événement difficile surgira une nouvelle Claudia, qui devra faire preuve de force de caractère tout au long de sa vie.
« Ça a tout de suite changé ma perception de moi-même, dit-elle. À l’adolescence, je détestais mes brûlures. J’étais complexée, je m’isolais et je manquais énormément de confiance en moi. »
Claudia explique qu’elle ne s’est jamais sentie différente lorsqu’elle était très jeune, qu’elle avait l’impression d’être née avec ses brûlures et que ça lui importait donc peu. C’est à son arrivée sur les bancs d’école qu’elle commence à sentir la lourdeur du regard des autres. Ses camarades de classe l’intimident et se moquent d’elle, et elle en souffre beaucoup. « Ça a tout de suite changé ma perception de moi-même, dit-elle. À l’adolescence, je détestais mes brûlures. J’étais complexée, je m’isolais et je manquais énormément de confiance en moi. »
À cette époque, Claudia vit une relation amour-haine avec les médias sociaux. D’un côté, elle se compare aux corps parfaits auxquels elle est constamment exposée; de l’autre, elle se permet d’être elle-même lorsqu’elle discute avec les autres. La barrière du physique n’a pas d’importance à ses yeux lorsqu’elle est en ligne; il est alors plus facile pour elle de communiquer et de tisser des liens d’amitié, étant donné qu’elle se sent en parfaite confiance.
Lors de son passage à l’âge adulte, elle chemine tranquillement vers l’acceptation de son état. Elle découvre que plusieurs femmes vivent la même réalité qu’elle, la tête haute, et ça l’inspire. « Après énormément de travail sur moi, et avec l’aide de mon entourage, j’ai appris à accepter mes brûlures, relate-t-elle. Et même à les aimer. Maintenant, je les expose fièrement et considère qu’elles me rendent unique. »
Elle explique que c’est en éliminant sa peur du regard des autres qu’elle a su se débarrasser de son complexe. C’est après un grand travail d’introspection qu’elle comprend qu’au final, l’important, c’est sa perception d’elle-même. Elle se sent belle et extrêmement bien dans sa peau, et c’est tout ce qui compte.
C’est aussi cette réflexion qui l’a menée à décider ce qu’elle voulait faire dans la vie. L’empathie qu’elle a développée grâce à son expérience avec sa peau la guidera tout au long de sa carrière et de sa vie personnelle. « J’ai compris à quel point mon expérience m’a ouvert l’esprit en ce qui a trait aux différences, souligne-t-elle. J’avais soif d’aider les autres et j’étais consciente que j’avais un grand cœur et des valeurs humaines puissantes. »
Claudia ressent un changement dans la pensée collective en ce qui concerne l’estime de soi et l’acceptation des différences, et elle trouve ça inspirant. Elle considère d’ailleurs qu’il s’agit de valeurs clés dans l’éducation de ses deux enfants, âgés de 5 et 15 ans.
Son expérience l’aidera à faire preuve d’extrême sagesse et à être une inspiration constante pour plusieurs jeunes femmes dans la même condition qu’elle. Selon Claudia, l’important, c’est de regarder autour de soi et de se rendre compte que nous sommes entouré.e.s de gens qu’on aime et qui nous aiment. C’est le seul regard extérieur qui devrait importer.
Né en 1981, Philippe a grandi dans la région de Montréal et y réside encore à ce jour, en plus d’y travailler dans le secteur de l’informatique. Dès sa préadolescence, et malgré son tempérament plutôt timide, il démontre un intérêt marqué pour le sport de compétition. Philippe s’épanouit grâce au basketball, au hockey, au soccer – et on en passe. Bref, dès qu’il est sur un terrain sportif, il se sent à sa place.
C’est pendant un entraînement de basketball, à l’âge de 12 ans, qu’il remarque une petite tache blanche sur son genou. Cette toute petite tache, c’était la première manifestation de l’affection dont il est atteint, le vitiligo.
Le vitiligo est une affection auto-immune qui se caractérise par une dépigmentation de l’épiderme se traduisant par l’apparition de taches blanches sur la peau. Ce n’est ni douloureux ni contagieux, mais son évolution est imprévisible et peut malheureusement avoir des répercussions psychologiques importantes en lien avec l’estime de soi.
« Il y avait beaucoup d’éléments stressants dans ma vie à l’époque, c’était en plein durant ma puberté, et comme la plupart des adolescents, j’avais déjà une estime de moi vraiment fragile », raconte Philippe.
Dans les années qui suivent, le vitiligo de Philippe, qui n’était pas trop apparent jusqu’alors, s’intensifie et commence à l’inquiéter. Il devient le sujet de conversation principal de ses proches, et Philippe se sent complexé par toute cette attention. « Mon entourage m’en parlait constamment, et c’est vraiment ça qui a commencé à me donner l’impression d’être différent, dit-il. J’ai donc tranquillement commencé à m’isoler. »
À 20 ans, Philippe entreprend des traitements aux rayons UVB. Ces traitements s’avèrent très coûteux, peu efficaces, et son état continue de se détériorer et d’affecter toutes les sphères de sa vie. C’est à ce moment qu’il décide de faire un virage à 180 degrés et de se concentrer sur son cheminement personnel. Mission : acceptation de soi.


Philippe décide de s’entourer de gens qui l’inspirent. Il rencontre une tonne de personnes qui ont su marquer son parcours, dont Aiesha Robinson, fondatrice de l’organisme Born to Rise, conférencière et pionnière de la sensibilisation au vitiligo.
Les réseaux sociaux l’aident aussi beaucoup : il découvre le groupe Vitiligo Montréal–Québec et se met à fréquenter ses événements de plus en plus souvent. « Ça m’a vraiment fait du bien de rencontrer des gens qui vivent la même réalité que moi et de créer des liens vraiment forts avec eux, explique-t-il. Une des membres du groupe m’a même déjà dit que j’étais le grand frère qu’elle avait toujours voulu avoir. C’est ce genre de moments qui m’énergisent et mettent un peu de magie dans mon quotidien. »
« J’ai l’impression que ce que j’ai vécu m’a ouvert les yeux en ce qui concerne le superficiel et que ma perception a vraiment évolué avec les années, résume-t-il. J’essaie de ne jamais juger les gens sur leur apparence. »
Avec les années, Philippe apprend à accepter son vitiligo, qui fait désormais partie de lui. Il explique que les obstacles qu’il a rencontrés l’ont en fait aidé à devenir une meilleure version de lui-même. « Je me définis beaucoup par mon humilité et mon empathie. J’ai l’impression qu’étant donné ma réalité, j’ai pu me concentrer sur les points positifs de ma personne au lieu de me concentrer sur les apparences. Finalement, avoir le vitiligo, c’est pas si terrible! », lance-t-il en riant.
Il confie se sentir aussi beaucoup plus indulgent avec les gens qui l’entourent, et que sa maladie lui permet de sympathiser davantage avec les personnes en difficulté. « J’ai l’impression que ce que j’ai vécu m’a ouvert les yeux en ce qui concerne le superficiel et que ma perception a vraiment évolué avec les années, résume-t-il. J’essaie de ne jamais juger les gens sur leur apparence. »
Philippe est content d’observer une ouverture d’esprit grandissante dans la société. Il remarque qu’il y a de plus en plus de campagnes et de contenus sur l’acceptation de soi et une diversité plus présente dans les médias. « On sent les gens beaucoup plus ouverts aux différences, et c’est rafraîchissant », se réjouit-il.
Il se fait lui-même approcher au quotidien par des jeunes atteints du vitiligo, qui le considèrent comme une inspiration et qui applaudissent sa résilience. Le meilleur conseil qu’il puisse leur donner, dit-il, est de faire preuve d’intégrité et de toujours être eux-mêmes.
Sheila a 23 ans et est native (et toujours résidente) de la région de Montréal. Elle est finissante au baccalauréat en relations internationales et droit international, en plus d’être mannequin et de donner un coup de main au restaurant que possède sa famille. C’est une grande passionnée de science politique, de féminisme intersectionnel et des mouvements de body neutrality et d’acceptation de soi.
Sheila a aujourd’hui une relation saine et bienveillante avec sa peau, mais ce ne fut pas toujours le cas. Vers l’âge de 12 ans, elle commence à faire de l’acné, un problème qui la suivra jusqu’à l’âge adulte et auquel s’ajouteront éventuellement d’autres affections dermatologiques, ce qui nourrira sa peur du jugement et son insécurité.
« C’était assez difficile de grandir dans un monde où l’image corporelle était complètement aseptisée de ces problèmes de peau, confie-t-elle. Après des années de déconstruction de mes standards de beauté, j’ai appris à faire la paix avec mes “défauts”, que j’ai définis comme des caractéristiques, sans aucune connotation péjorative. »
À 19 ans, Sheila commence à ressentir un changement dans son niveau d’acceptation et entre dans une période d’introspection qui lui permettra d’être la personne qu’elle est maintenant. « Je crois que la cause de ce changement est ma prise de poids, qui s’est produite à la fin de mon adolescence, dit-elle. Au début, bien que j’aie eu beaucoup de difficulté à apprécier mon physique, je me suis rendu compte que je ne pouvais pas vivre heureuse si je me concentrais constamment sur mon apparence. »
Ainsi, après un long processus de réflexion, elle décide de se détacher de la pression sociale qui veut qu’on se conforme aux standards de beauté. Elle choisit de faire preuve de douceur à son propre égard, afin de tranquillement changer sa perception d’elle-même et de finalement accepter son corps.
« Je considère ma relation avec la beauté comme consciente et sensibilisée, explique-t-elle. Effectivement, j’ai développé avec le temps une vision critique du concept de la beauté. En essayant de comprendre d’où ce concept provenait, pourquoi je désirais m’y conformer et pourquoi je me mettais autant de pression, j’ai réussi à délaisser le sentiment d’insécurité et de pression face aux standards de beauté dits populaires. »
« Dans ma vie, les réseaux sociaux ont réellement été un couteau à double tranchant, dit-elle. »
Sheila adopte donc maintenant une vision neutre de son corps, tout en étant capable de reconnaître sa beauté, sans voir ses imperfections comme étant négatives – un cheminement qui peut sembler simple, mais qui ne l’est assurément pas, surtout pas à notre époque. « Dans ma vie, les réseaux sociaux ont réellement été un couteau à double tranchant, dit-elle. Autrefois, ils représentaient une source d’anxiété constante, parce que je m’exposais quotidiennement (voire toutes les heures) à des images irréalistes de corps parfaits auxquels je me comparais. J’étais obsédée par mon image corporelle. »
Après une longue période d’exposition au côté sombre des médias sociaux, elle est bien heureuse de pouvoir affirmer qu’elle ne vit plus d’anxiété corporelle en lien avec ceux-ci. Son truc? Faire le ménage dans son fil d’actualité pour qu’il la fasse se sentir bien. Elle suit donc des personnes qui ont des corps qui s’apparentent au sien et tente de s’exposer à des images qui encouragent l’estime de soi.
En parlant des nombreuses femmes qui l’inspirent, Sheila mentionne Iskra Lawrence, une des premières créatrices de contenu qui l’a aidée à voir son corps d’une tout autre manière. « J’admirais son amour de soi alors que ni sa peau ni son corps n’étaient parfaits selon les standards de beauté de l’époque, explique-t-elle. Elle avait des vergetures et des bourrelets – ce qui rendait ses vidéos d’autant plus “révolutionnaires”. »
Le conseil de Sheila : si vous avez une faible estime de vous, trouvez-en la raison, remettez-la en doute et déconstruisez-la, car la vie est trop courte pour passer son temps à être triste de son image.
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Depuis plus de 20 ans, les expert.e.s d’Epiderma s’efforcent de mettre en valeur la beauté naturelle de leur clientèle, dans l’écoute et le respect de chacun.e, en offrant le meilleur des soins médico-esthétiques dans 30 cliniques au Québec.
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