.jpg)
Jamais la bonne vieille devise du défunt magazine satirique Croc n’aura été autant d’actualité. Crime, elle pourrait même remplacer notre bon vieux « Je me souviens » (vous rappelez-vous le dernier soulèvement collectif? Moi non plus… à moins qu’un lipdub compte…).
On bouge beaucoup au Québec. Le déménagement a même remplacé la Fête nationale du Canada chez nous. On a des routes (mal foutues), des pistes cyclables (mal foutues) et du béton (qui fout le camp). Qu’on soit bleu, blanc, rouge, « jaune, noir ou mauve avec des pitons orange » , on a tous un peu de sang de coureurs des bois qui se remue dans nos veines… ça pis beaucoup de vitamine AAA (dans le sens de…).
On rit beaucoup au Québec. Selon l’Institut de la Statistique du Québec, nous serons bientôt huit millions. Dans un autre document, auquel seul le ministre Lebel a accès, on spécifie aussi que 74% de ces huit millions de Québécois seraient humoristes… une profession qui, malheureusement, est appelée à disparaitre. Yep! “Out” la job qui a notamment permis à Guy Nantel de “scorer” (c’est lui-même qui le dit!). C’est aussi terminé pour les découvertes humour de l’année (je parle, bien sûr, de Guillaume Wagner et ses moues). L’humour, maintenant, c’est vous, c’est moi pis une connexion Internet.
Chuck Norris, Patrick Lagacé, même combat… de coups d’pieds à la gueule!
Quel revirement de situation! Digne d’un “roundhouse kick” du fameux Texas Ranger! Revenons brièvement sur les événements: lors d’un scrum organisé par l’homme de la situation (on y reviendra), Patrick Lagacé “bouscule” un attaché de presse. Celui-ci aurait “brassé” un de ses collègues. Bref, mini-tempête dans un shooter (on s’entend que ce n’est pas ça, ça, ni ça)!
Puis, grâce à la magie de Twitter, l’accrochage s’est transformé en mème, un véritable phénomène web spontané. Le journaliste vedette de La Presse est momentanément devenu le Chuck Norris du terroir grâce aux “#patlagacefacts”, une série de faits fantaisistes allant de l’amusant « Pat Lagacé est allé en vacances aux îles vierges. Maintenant, on les appelle les îles » (merci Steve Cyrenne, illustre inconnu) au très « bof » « Il faut écrire “Patric”, car il a pris son prénom et lui a régler son k » (merci Billy Tellier… humoriste). Pourquoi engager François Avard quand tu peux compter sur des dizaines et des dizaines de p’tits comiques?
Sam Hamad minimise la légende du Roi Henook dans le Queens
Au même moment, d’autres Québécois rigolos se sont frottés à l’homme de la situation et Darth Vader de Transport Québec (dans le sens du casque, bien sûr). Je parle, bien sûr, de l’incroyable Sam Hamad. Inspirée d’un article du Devoir, coiffé d’une photo qui, ma foi, ferait sensation sur un site de rencontres (insérez ici la joke de poutre de 25 tonnes), une poignée de “photoshoppeux” s’est mise à imager d’autres trucs que M. Hamad pourrait minimiser (le rôle de Ringo dans les Beatles, la polémique “East Coast, West Coast”, etc.). Un gars avec un casque, un slogan à compléter, un décor à ajouter. Couplet, refrain, couplet. L’humour rencontre Boom Desjardins… et ça marche!
Emmanuel Bilodeau et l’ennui
Autre micro phénomène qui se propage sur les réseaux sociaux depuis quelques jours: le fameux monologue d’Emmanuel Bilodeau lors d’un gala Juste Pour Rire. Pour ceux qui ne l’auraient pas vu (ou qui voudraient le revoir…), voici un extrait…
Un beau petit bijou encapsulant, en dix minutes, tout le malaise provincial, voire nationale, des dernières années: la seconde langue, les accommodements raisonnables, le gouvernement Harper, le laxisme généralisé de la population, voire même le fameux coup salaud du méchant, méchant joueur des Bruins. Un bon petit numéro – reprenant largement un discours semblable donné à TLMEP – qui se termine – un peu en mode « René Lévesque » – avec un plaidoyer pour sa patrie (et je sais que c’est terriblement guimauve de lire ça – « gneuh, gneuh, gneuh, un plaidoyer pour sa patrie » – mais ça passé vraiment bien, promis).
Puis, comme dans les films, ça se termine même avec un public en délire qui se soulève pour applaudir… et c’est tout!
…
J’m’ennuie du temps ou on se levait pour d’autres choses. Ou l’indignation était formulée en plus de 140 caractères. Ou on manifestait autrement qu’à l’aide de blagues – parfois délicieuses, souvent désastreuses – sur Tumblr, de groupes Facebook à deux balles (il s’en crisse pas mal Stephen Harper qu’un esti de « gnognonne rigne » soit plus populaire que lui. OK là!?) ou de pétitions en ligne souvent inutiles (quelqu’un a déjà lancé une pétition pour trouver une job à la fameuse madame Paillé… pire encore, UNE seule personne l’a signée à ce jour).
J’m’ennuie du temps ou on bougeait pour une cause commune…
Où on bougeait, tout simplement!