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Comment les villes ont changé en 2018

Ou comment la CAQ est restée pareille.

Par
Pier-Luc Ouellet
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L’urbanisme, vu de l’extérieur, ça peut avoir l’air un peu plate. Genre, OK, les gens dessinent des pistes cyclables et des trottoirs. Marvel est quand même pas à veille de créer un superhéros urbaniste.

Mais dans les faits, c’est vraiment intéressant. C’est la planification des endroits où l’on vit, pis si vous avez déjà mis le pied dans la chambre de résidence d’un cégépien qui vient de partir de chez ses parents, vous savez à quel point ça peut être important.

Qu’est-ce qui a changé en 2018? Quelles tendances ont fait leur apparition?

Retour sur 2018 en urbanisme.

Le maudit troisième lien

C’est probablement ce dont on a le plus entendu parler en 2018 du point de vue de l’aménagement urbain.

Tout le monde trouve que c’est une mauvaise idée. En fait, tout le monde, sauf François Legault et ceux qui habitent la Rive-Sud de Québec.

Écoutez, j’essaie de faire ma part. J’habite à Québec ces jours-ci, et j’essaie de sortir sur mon balcon deux fois par jour pour crier «LE TROISIÈME LIEN C’EST NONOOOOO!». Mais jusqu’à maintenant, ça ne semble pas trop fonctionner.

J’habite à Québec ces jours-ci, et j’essaie de sortir sur mon balcon deux fois par jour pour crier «LE TROISIÈME LIEN C’EST NONOOOOO!»

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Le problème, c’est qu’en créant plus de voies automobiles pour accéder aux banlieues, ça rend justement les banlieues éloignées plus accessibles. Alors les gens s’installent plus loin, ou se remettent à prendre leur auto au lieu du transport en commun. Pis première affaire que tu sais, y’a encore plus de trafic qu’avant, et on se met à dire qu’il faudrait construire un quatrième lien.

Sans compter que, comme les gens habitent encore plus loin, ils passent encore plus de temps dans leur auto, et ils s’achètent de plus grosses voitures. C’est normal qu’ils veuillent être confo: ils passent des heures dans leurs voitures.

Bref, installez-vous proche de votre travail, et marchez. Bonus, quand vous marchez au lieu de prendre l’auto, ça vous évite d’écouter Radio X. C’est gagnant-gagnant.

Le scooter-pocalypse

Ce n’est peut-être pas l’événement le plus marquant de l’année au Québec, parce qu’aucun service de trottinettes électriques en libre-service ne s’est encore installé ici, mais j’inclus quand même cette nouvelle parce qu’elle a été marquante dans plusieurs grandes villes américaines… et aussi parce que c’est drôle en maudit.

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Plusieurs compagnies techno américaines ont lancé des services de location de trottinettes électriques en libre-partage, un peu à la manière des Bixi.

Jusque-là, ça ne semble pas trop mal. Ça peut être pratique pour les courtes distances qu’on n’a pas trop envie de marcher, et c’est le fun faire de la trottinette.

Le problème, c’est que ces compagnies sont débarquées sans aviser les municipalités, et sans installer de stations pour les recharger et les stationner. Ils se sont dit qu’en récompensant les gens qui ramassaient et chargeaient les trottinettes, ça ferait la job, et ils n’auraient pas besoin d’investir ou d’engager de personnel.

Non.

Ce qui s’est passé, c’est que les utilisateurs ont laissé les trottinettes n’importe où, et que vite, les villes se sont retrouvées ensevelies sous les trottinettes brisées et/ou déchargées.

Les citoyens se sont vengés, notamment en lançant les engins dans le fleuve, ou ben en déféquant sur lesdites trottinettes.

Oups.

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La bataille pour la survie des shoebox

Bon, ce n’est pas arrivé d’un coup sec. Les petites maisons toutes mignonnes qui servaient autrefois de maisons d’ouvriers charment les Montréalais un peu hipsters, un peu embourgeoiseurs, depuis plusieurs années.

Mais cette année, on en a beaucoup parlé parce qu’elles sont en danger, les jolies petites maisons.

Au fil des années, beaucoup de shoebox ont été remplacées par des duplex ou des triplex, sans compter les propriétaires qui décident d’ajouter un étage pour avoir plus d’espace.

Comme le rapportait ma collègue Maude Carmel en octobre dernier, l’arrondissement de Rosemont, qui abrite la moitié de ces maisons-boîtes-à-souliers, a dû mettre en place des règlements de rénovation (et de démolition), puisqu’elles commencent à se faire rares.

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Au fil des années, beaucoup de shoebox ont été remplacées par des duplex ou des triplex, sans compter les propriétaires qui décident d’ajouter un étage pour avoir plus d’espace.

Les nouvelles règles, plus contraignantes, ne plaisent pas nécessairement aux propriétaires. Peut-être l’arrondissement et les propriétaires réussiront-ils à trouver un terrain d’entente en 2019.

Entre-temps, on vous souhaite une nouvelle année remplie de «nouveaux liens» avec votre famille.

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