Contrairement à la croyance populaire, l’ennemi numéro 1 du féminisme n’est pas votre cousin qui essaie de vous vendre de la crypto quand vous lui demandez de vous passer le gravy ni Mathieu Bock-Côté qui se réveille la nuit pour shaker son poing avec colère en se rappelant que Martine Delvaux existe. Ce ne sont pas non plus les gamers qui trouent du gyproc chaque fois que la taille des seins de Lara Croft diminue ni ces influenceurs terrifiés à l’idée que leur blonde porte autre chose qu’un col roulé et une casquette de capitaine (serving Gilles Vigneault).
Non, l’ennemi numéro 1 des droits des femmes, ce sont les femmes.
Pas toutes les femmes. Plutôt, ces femmes qui aiment compter dans leur propre but et qui mettent leur genre au service d’une idéologie qui aimerait les voir disparaître dans leurs chaumières, la tête dans le four… pour en sortir le pain qu’elles ont fait from scratch, bien sûr.
En tant que féministe, ces Serena Joy puissance dix sont une épreuve constante pour l’amour et l’admiration que j’éprouve pour les femmes. Parce que, comme le disait si bien Pierrot, être féministe, c’est être solidaire, même avec les femmes qui gossent. Pour la Journée internationale des droits des femmes, permettez-moi de dresser le portrait de ces femmes qui me donnent envie de me crisser en feu.
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Maye Musk
Avec son look de marâtre qui interdit à Cendrillon de se rendre au bal parce qu’elle n’a pas fini de laver les toilettes avec une brosse à mascara, Maye Musk est la mère de l’autre. Boy mom qui pleure sur les ondes de Fox News quand les méchants journalistes wokes osent critiquer le psychopathe à qui elle n’a pas appris à lancer son cœur correctement, celle-ci a encouragé les gens à couper dans le plaisir au profit de la reproduction (d’employés pour les usines de son fils adoré).
Je ne sais pas pour vous, mais chaque fois qu’une femme qui a profité de l’Apartheid pour s’enrichir me dit de couper mes sorties au Saint-Hubert pour faire des enfants, j’adopte un chat de plus.
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Candace Owens
Suite à une querelle avec des victimes du mouvement antiféministe Gamergate, Candace Owens a fait un triple salto arrière par-dessus la clôture pour joindre les rangs du Daily Wire, un média d’extrême droite qui emploie des #girlboss telles que Ben Shapiro et Matt Walsh. Après avoir blâmé l’extinction des « vrais hommes » sur un Harry Styles vêtu d’une robe sur la couverture du magazine Vogue, Candace Owens se fait aujourd’hui voir aux côtés de « vrais hommes » comme Kanye West, Donald Trump Jr. et Andrew Tate.
Après s’être fait montrer la porte du Daily Wire, Owens a maintenant sa propre émission où elle tient régulièrement des propos transphobes et antivax, jure que le racisme n’existe plus et accuse de racisme les gens qui osent la critiquer.
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Alice Weidel
Candidate au poste de chancelière d’Allemagne pour le parti d’extrême droite Alternative für Deutschland (Alternative pour l’Allemagne), Alice Weidel avait pour grand-père un nazi qui était bff avec le moustachu génocidaire lui-même. Alice Weidel, c’est un peu à l’extrême droite ce qu’une bière de microbrasserie est pour votre ami qui essaie de vous convaincre de venir faire du ski de fond : une manière de rendre ça « plus acceptable ». La politicienne au collier de perles est une adhérente du fémonationalisme, où le féminisme sert avant tout à disséminer une idéologie anti-islam sous prétexte de vouloir protéger les femmes des méchants immigrants qui osent avoir la mauvaise couleur de peau. Une tactique également prisée par d’autres femmes qui gossent comme Marine Le Pen et des personnalités médiatiques d’ici.
Anti-immigration au point d’être pro-expulsion, Alice Weidel est également contre le mariage gai, malgré le fait qu’elle est elle-même mariée avec une femme immigrante. C’est pas compliqué, elle aime tellement les contradictions que je me dis que son kink, c’est porter ses chaussures dans le mauvais pied.
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Laura Loomer
Étoile filante du paysage de l’extrême droite en 2024, Laura Loomer est apparue sur mon radar en 2018 quand elle s’est menottée à la porte d’entrée des bureaux de Twitter à New York après avoir été bannie de la plateforme pour une série de tweets islamophobes adressés à la démocrate Ilhan Omar. Je dis bien LA porte puisque c’était une double porte et que les employés pouvaient simplement… prendre la porte où le poignet de Loomer ne se trouvait pas.
Après avoir également été bannie de Uber et Lyft pour ses tweets islamophobes, elle a échoué trois fois à se faire élire comme gouverneure de la Floride (tsé quand t’es trop raciste pour… la Floride) et a tenté de s’impliquer en politique par la porte arrière en se faisant voir aux côtés du Donald lui-même. Réinvitée sur X par le dude avec une tronçonneuse, Loomer a aidé la citrouille démoniaque à se faire élire en accusant Kamala Harris de s’être hissée au titre de vice-présidente grâce à des faveurs sexuelles et de vouloir transformer la Maison-Blanche en centre d’appel. Parce que racisme.
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Les tradwives
Mettons quelque chose au clair : je n’ai absolument rien contre les femmes qui souhaitent demeurer chez elles et faire leur propre pain, sauce à spag ou cigarettes au menthol. Moi-même, je préfère rester chez nous avec mes chats et mes DVD des Hauts et des bas de Sophie Paquin. Le problème, c’est que derrière leur esthétique soft pastel cottagecore, les tradwives font la promotion d’un mode de vie qui glorifie les années 1950, soit une époque marquée par le jazz, la télé en noir et blanc et… la ségrégation.
Encore une fois, je n’ai aucun problème à ce que vous vouliez porter de jolies robes, coiffer vos cheveux en victory rolls et passer la balayeuse en talons hauts. Par contre, la montée en popularité d’influenceuses ultraconservatrices telles que Nara Smith, Abby Shapiro (qui n’est supposément pas Ben Shapiro avec une perruque) et Hannah Pearl Davis contribuent à la normalisation et à l’acceptabilité sociale d’une idéologie d’extrême droite qui encourage les femmes à renoncer à leur droit de choisir.
Parce que c’est pour ça qu’on se bat, en tant que féministes : le droit des femmes à faire des choix.
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J.K. Rowling
Celle-là fait mal à mon cœur d’enfant reject qui passait ses récréations à lire Harry Potter sous une cage d’escalier censée me protéger de ma bully (j’avais perdu ma cape d’invisibilité). De maman adoptive d’une génération entière, J.K. Rowling est devenue une multimillionnaire complètement détachée de la réalité qui passe ses journées à attiser la haine envers les personnes trans et à nier les horreurs perpétrées par le régime nazi plutôt qu’à utiliser sa fortune pour éradiquer la faim dans le monde.
De survivante qui militait pour les droits des femmes, J.K. Rowling a fait un tel 180 degrés au-dessus d’une rangée d’autobus en flammes qu’elle s’attire aujourd’hui l’admiration de ce grand féministe qu’est Andrew Tate, s’est fait ordonner par Elon Musk de se trouver des loisirs autres que le bullying des personnes trans, en plus d’envoyer des bouquets de fleurs à des hommes accusés d’agressions sexuelles.
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Danielle Smith
En 2018, Danielle Smith, la première ministre de l’Alberta, a fait savoir à Global News qu’elle n’avait « même pas pensé » se joindre à une marche pour les droits des femmes parce que celle-ci était… anti-Trump. Un hot take qui me donne envie de marcher dans l’océan et qui la fait sonner comme une maman qui se plaindrait que le Cinéma L’Amour n’offre pas de séances réservées aux enfants. Dénoncer un événement qui souligne le travail ardu accompli par des femmes afin qu’on ait des droits parce qu’il refuse de célébrer un homme qui aimerait qu’on en ait fuck all, c’est gutsy en crisse.
Dans le même texte, Smith déclare également que l’écart de paie entre les hommes et les femmes est quelque chose de peu important, que l’avortement est intrinsèquement misogyne et que le féminisme est inutile parce que les femmes « have it pretty good in North America » (« se la coulent douce en Amérique du Nord »), nonobstant qu’en 2018, 164 femmes ont été tuées au Canada, soit une femme tuée aux deux jours et demi et que les femmes autochtones sourcilleraient pas mal en entendant Smith dire que tout est chill de notre bord de la frontière.
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Moms for Liberty
Moms for Liberty, c’est un peu comme l’évolution Pokémon des tradwives : des banlieusardes qui s’emmerdent, passent beaucoup trop de temps sur Internet et paniquent quand leur fille se teint une mèche en bleu ou quand leur fils touche à une Barbie. Fondée en Floride (coudonc) pour protester contre le port du masque à l’école pendant la pandémie de COVID-19, l’organisation Moms for Liberty s’est rapidement imposée dans le paysage scolaire américain comme une tache de vin rouge sur une chemise neuve.
L’organisme est déterminé à combattre « l’endoctrinement woke » dans les écoles en invoquant « les droits parentaux » et les « valeurs familiales », soit des valeurs qui interdisent les livres avec des protagonistes racisés ou LGBTQIA+, mais qui permettent d’utiliser l’organisme pour recruter des femmes pour faire des trips à 3 (aucun problème si vous voulez en faire un en fin de semaine, surtout si vous n’avez pas bâti votre personnalité autour d’un effort répété pour dicter ce que les autres peuvent faire dans leur intimité) et de protéger des personnes reconnues coupables d’agression sexuelle sur des mineurs.
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Les cheerleaders de Donald
Ma vie au secondaire a été rendue fort pénible par une bande de filles très blondes et très minces dont la seule contribution à la société demeure à ce jour de m’avoir rendue super drôle pour combattre le trauma. Tant mieux pour vous. Pourquoi je vous parle des terreurs de la polyvalente André-Laurendeau? Parce que c’est exactement l’image qui me vient en tête quand je vois ces femmes républicaines aux extensions jaune surligneur et lèvres siliconées qui regardent Trump comme je regarde Éric Bruneau. Pour moi, Marjorie Taylor Greene, Lauren Boebert, Kristi Noem, Nancy Mace et Karoline Leavitt sont ces hyènes cruelles qui lancent des tampons à Carrie au début du film.
Des femmes qui ont connu leurs meilleures années au secondaire et qui ont décidé que leur marasme bourgeois était maintenant notre problème à nous.
Toutes contre l’avortement, contre les politiques d’inclusion, contre le droit des personnes LGBTQIA+ d’exister en sécurité, obsédées par le contenu de nos bobettes, ces femmes sont prêtes à brûler le monde si ça signifie qu’elles continuent de s’enrichir et de se faire retweeter par leur leader aux cheveux aussi bleachés que les leurs.