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«Quand je m’endors contre ton corps
Alors je n’ai plus de doute
L’amour existe encore.»
Pour l’instant, des doutes, j’en ai. En esti, que j’en ai.
C’est dommage parce que je ne suis pas de nature cynique. J’ai même toujours été pas mal romantico-optimiste. Tsé l’amie qui te dit : « OMG c’est sûûûûûûr que c’est le bon!!! » quand t’as eu trois bonnes dates avec le même gars, c’était moi. J’étais tellement fleur bleue, j’avais même déjà choisi mon « something blue » à porter lors de mon futur mariage. (Même pas une joke.)
Puis finalement, la vie est arrivée. Tsé, la vie? À coup de dates poches, d’histoires compliquées avec des gars weird, trop d’alcool, trop de robes courtes, trop de textos inappropriés, je suis devenue Bridget Jones malgré moi. Et quand je m’endors contre son corps, j’en ai des doutes.
Pourtant, je suis entourée de couples qui s’aiment réellement et sincèrement. Mes parents sont aussi excités d’aller au IGA le samedi matin que d’aller en vacances en Italie, en autant qu’ils soient ensemble. Ma sœur et sa femme ont des papillons dans le ventre chaque fois qu’elles se voient, même après 10 ans de relation. Mes amis N et P se réveillent le matin et savent que la vie vaut la peine d’être vécue juste parce qu’ils s’aiment.
Mais chez les célibataires, tout n’est pas aussi beau. J’ai demandé à mes amis qui ne sont pas en couple afin de savoir s’ils croyaient, eux, que l’amour existe encore. Ça me fait du bien de gérer mon anxiété en demandant aux autres de répondre aux questions auxquelles je n’ai pas de solutions. Ça déplace temporairement le problème…
La catégorie romantique
Ce ne sera pas ben long. Il n’y a qu’une seule personne dans cette catégorie : Émilie. Célibataire depuis plus de deux ans, elle y croit encore. « J’ai été trahie, mais je crois dur comme fer que OUI, l’amour existe encore. Je suis tout aussi romantique que je l’étais avant cette histoire, même plus, parce que je crois fermement que chaque nouvelle expérience nous rapproche de LA personne qui sera vraiment réellement bonne pour nous. Et même si mon ex m’a trompée, je ne crains pas l’infidélité. »
Les pas pressés
Rose, séparée depuis 9 mois, est clairement dans une autre belle phase du célibat. « L’amour, on peut le trouver partout, tout le temps. Dans des milliers de paires d’yeux, dans des lèvres à chaque coin de rue. Dans la tête de tant de personnes stimulantes. L’amour est omniprésent. Ce qui est difficile, c’est de faire des choix. Il y a tant d’amour à donner. Tant de tendresse à recevoir. Comment savoir? »
Julie, elle, est célibataire depuis la nuit des temps. Par choix! « Plus j’avance dans la vie comme célibataire, moins je me sens comme l’être déshydraté de l’amour, qui s’assèche le cœur en attendant LA rencontre. Ma vie relationnelle est super riche, stimulante et c’est important de s’abreuver dans différentes sources. J’ose quand même croire que je rencontrerai éventuellement quelqu’un avec qui patauger dans la fontaine de la romance: c’est quand même un sacré beau bonus dans une vie! »
Valérie, célibataire depuis un an, croit que l’amour existe, mais que c’est beaucoup de travail. « Il faut tenter de comprendre l’autre, s’adapter, faire des compromis. Et en ce moment, je n’ai pas envie de faire ça. J’ai envie de vivre égoïstement, sans regarder en arrière, avec spontanéité. Mais l’amour existe, c’est clair. Sinon, ça serait trop plate. »
Christian, ce grand homme d’humour, dit : « Oui, l’amour existe encore, même si René est mort. » (Hey! On rit pas de René dans mon article!) Lui non plus ne veut pas l’amour à tout prix, même après six-sept ans de célibat. Quand ses amis lui disent : « T’es célibataire parce que t’es trop difficile », il leur répond : « J’espère ben, que je suis difficile! On parle pas de choisir un téléphone ou un lave-vaisselle; on parle de trouver quelqu’un avec qui on pourrait potentiellement passer le reste de nos jours, fonder une famille, etc. » Ouin, pas bête.
Le monde flou
Vous vous souvenez du comptable séducteur d’URBANIA. Sa réponse : « Oui. Peut-être. C’est flou. L’amour ça se passe dans le présent. » Hummm… Ok, ça veut vraiment rien dire. Merci quand même.
Cat, célibataire depuis quatre ans, est une adepte du swipe. « Si l’amour existe encore? Sûrement. J’ose croire du moins. Mais il y a la peur de faire mal, encore. La peur de s’ouvrir, réellement, à quelqu’un. J’imagine qu’un moment donné ce sera différent, mais pour l’instant, je prends mon trou pis je swipe parfois à droite, mais surtout à gauche. »
Hamza, dont le statut conjugal est flexible, croit quant à lui que beaucoup de couples sont morts-vivants. « Le cœur en putréfaction, ils se tiennent ensemble et oublient pourquoi. Ils écoutent sûrement Walking Dead ensemble, sans voir l’ironie de la chose. » Wow! Intense! « Dans ces conditions, l’amour n’existe pas. Mais, un peu comme l’instinct de survie, on va toujours aimer. C’est inscrit dans nos chromosomes, dans notre ADN, c’est fucking biologique, pis c’est au centre de toute. »
Marie-Anne, séparée depuis un an, se définit comme une « nostalgique à l’excès » et « une imaginative chronique ». « Je rêve du prince à ch’val qui n’arrive jamais. Certes, l’amour existe encore, mais se conjugue chez moi au passé ou au futur. »
Les moins optimistes
Kéven, célibataire depuis quelque temps, répond un grand NON à ma question. Puis il se ravise en disant qu’il aime trop les Sœurs Boulay pour ne pas vraiment y croire. Quant à Claudia, célibataire « depuis 1000 ans » dit détester l’amour et les couples heureux. Bon…
Puis, deux amis à qui j’ai posé la question par écrit mon répondu, découragés : « Ehhhh boy! T’as besoin de ça pour quand? ». C’est assez clair.
Bref, si vous cherchiez une réponse, c’est pas URBANIA qui va vous la donner. On n’est pas des psychologues quand même. Tout ce qu’on peut vous dire, c’est de continuez d’écouter Céline.
Pour lire un autre texte de Catherine J. Lalonde: « Il était une fois … Le premier slow ».