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Box-office : Julien Bernatchez prévoit une « belle » fin de semaine pour les films d’horreur à petit budget
Décidément la planète box-office n’arrête pas de tourner!
The Call of the Wild est, tel que prévu, une déception qui n’a pas déclassé Sonic le rigolo hérisson, se contentant donc de la deuxième position. Il a tout de même dépassé légèrement les attentes (et ma prédiction de 16 millions) avec un honorable 24 millions. Mais c’est trop peu trop tard avec son budget estimé à 135 millions qui est absolument inatteignable, et nous pouvons d’ores et déjà prédire qu’il n’y aura pas un The Call of the Wild 2: Electric Boogaloo. Les chats ont neuf vies, mais ce chien weird anthropomorphique digne d’une cinématique de PlayStation 2 n’en aura même pas une.
Mais bon, quoi de neuf cette fin de semaine?
L’Homme invisible
L’Homme invisible, 20e relecture cinématographique (oui, vraiment) du roman de H. G. Wells du même nom paru en 1897, est aussi le deuxième film des studios Blumhouse en trois semaines. On peut se plaindre qu’il y a trop de films de superhéros, mais les films d’horreur cheap ne laissent pas leur place non plus.
Fantasy Island
En effet récemment prenait l’affiche Blumhouse’s Fantasy Island, parodie-antépisode-diarrhée à la sauce horreur d’une série télé poche des années 70, qui n’était attendue par personne. Le navet à la critique catastrophique s’est méritée un très rare 7 de la part de Médiafilm (tsé les cotes dans le TV-Hebdo), l’amenant au niveau des incontournables comme Papa est devenu un lutin (qui pourrait d’ailleurs devenir un classique chaque année à Ciné-Cadeau, à mon avis). Il n’a pas rencontré son public avec une première fin de semaine de 12 millions, et selon moi finira sa performance oubliable avec un maigre 30-35 millions. Et pourtant ce n’est pas un flop. Pourquoi? À cause de son budget modeste de 7 millions (moins que la plupart des comédies populaires québécoises, pour la comparaison), fidèle au modèle d’affaires du studio Blumhouse.
Le studio Blumhouse, progéniture du producteur de 51 ans Jason Blum, a comme modus operandi des œuvres créées rapidement, une sortie sur tous les écrans, une bonne liberté aux créateurs, et tout ça toujours à très peu de frais. Parfois des succès critiques, comme l’oscarisé Get Out, ou des franchises qui fonctionnent comme une usine à saucisses, comme The Purge. Et qui dit faible coût dit faible risque. Par exemple durant le temps des fêtes, nous avons eu droit de la part du studio à une troisième version de Black Christmas, mise à jour sous un angle féministe du classique canadien, considéré par ailleurs comme le premier slasher de l’histoire. Le film n’a pas rencontré son public, et a terminé avec un pathétique 10 millions, avec l’impossibilité par définition de connaître une deuxième vie après le retrait des décorations de Noël au Dollarama. Sauf que… sauf que le film n’a coûté que 5 millions. On efface l’ardoise et on passe à autre chose, tant que la moyenne reste dans le profit. L’exemple par excellence étant Paranormal Activity, qui avec son budget de 15 000$ et son box-office mondial de 193 millions, a déclassé The Blair Witch Project pour le film le plus rentable proportionnellement à son budget. Sans compter qu’il connu beaucoup plus de succès avec ses suites, plus nombreuses, moins couteuses et plus populaires. Des esprits imperceptibles ça coûte pas cher.
Et alors, L’Homme invisible?
Mais revenons à L’Homme invisible : quel est son potentiel en salles? La critique est étonnamment enthousiaste, le consensus étant que l’acting est potable et que le film cause réellement l’effroi. La leçon à retenir est qu’une histoire classique peut être encore efficace, lorsqu’elle est adaptée de la bonne manière. Évidemment, la critique positive influence positivement (!) le potentiel commercial, et pour cette raison je lui prédis un excellent 26 millions, ce qui serait déjà plus du triple de son budget. Aurons-nous droit à La femme de l’homme invisible dans 2 ans?
La semaine prochaine, un nouveau Pixar qui n’est pas une suite! Un succès à la Incredibles 2 ou un film oubliable à la Good Dinosaur? Une chose est sûre, le box-office est fascinant!
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Si vous partagez la passion dévorante de Julien Bernatchez pour le box-office, retrouvez-le chaque semaine en audio ici!