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Bilan de mi-campagne: comment s’en sortent les partis?
Je sais, c’est incroyable, mais on est déjà à mi-chemin de ces élections. Selon votre degré d’intérêt pour la politique, vous pouvez avoir l’impression soit que ça fait une éternité, soit que ça vient juste de commencer.
Ou peut-être que vous ne suivez vraiment, vraiment pas les nouvelles et que vous êtes en train de vous dire : « Quoi?! Des élections???»
Dans tous les cas, c’est pas grave. Je suis là pour vous résumer cette première moitié de campagne et pour tenter de deviner la suite des choses.
Let’s go, on part.
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Les libéraux font une campagne vraiment plate. Sérieusement, si vous peinez à trouver le sommeil, ouvrez Google et cherchez « PLQ élections». Dodo garanti.
Mais plate, ça ne veut pas nécessairement dire mauvais. C’était clairement une stratégie de la part du parti libéral, et ça commence tranquillement à donner des résultats (modestes).
Quand on est plates, on risque moins de faire des erreurs.
En début de campagne, les libéraux, habituellement en contrôle (pour ne pas dire machiavéliques), semblaient à la fois surpris par leurs adversaires et pas tout en fait en possession de leurs moyens.
Mais quand on est plates, on risque moins de faire des erreurs. Pendant que le Parti québécois et la CAQ défendent respectivement un candidat-patate-chaude ayant un passé de conduite avec facultés affaiblies et un autre qui autorise les mineurs dans son bar tout en organisant des concours de Beer Pong, le parti libéral se la coule douce avec des propositions grises-beiges du genre : « On va vous faire sauver de l’argent sur le parking d’hôpital, pis euuuuh… nous aussi on est pour Internet en région ».
Rien d’emballant, mais rien qui te met dans marde.
Ça tombe bien, parce que les libéraux se présentent comme le parti de la stabilité.
Malgré le mince progrès observé, les libéraux continuent de tirer de l’arrière, comme on peut le voir sur les prédictions de QC125 :
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Reste à voir si la courbe va augmenter suffisamment pour les troupes de Philippe Couillard d’ici le premier octobre.
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Comme je le mentionnais en début de campagne, c’est une position dangereuse que de commencer en avance dans les sondages. Avez-vous déjà vu quelqu’un passer toute la récré sur le dessus de la bute de neige en jouant au roi de la montagne?
Et en effet, ça n’a pas été une campagne facile pour la CAQ jusqu’à maintenant. En plus d’avoir été la cible de toutes les attaques en tant que meneur, François Legault a dû jongler avec le départ de Stéphane Le Bouyonnec, président du parti, qui avait été affecté depuis qu’on avait appris qu’il avait des parts dans une compagnie de prêt usuraire, avec la controverse autour d’Éric Caire, qui a accepté un prêt personnel de 55 000$ de la part d’un maire de sa circonscription et avec le retrait de la candidature de Stéphane Laroche, propriétaire d’un bar aux nombreuses infractions et activités douteuses.
Avez-vous déjà vu quelqu’un passer toute la récré sur le dessus de la bute de neige en jouant au roi de la montagne?
Et la CAQ a commencé à glisser dans les sondages. Si les élections se tenaient demain, sans doute formeraient-ils le gouvernement, mais le momentum est contre eux. La grande question, maintenant, c’est si François Legault performera assez bien dans les débats cette semaine pour ralentir la glissade.
Il avait bien fait en 2014, mais personne ne le prenait au sérieux, en 2014.
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Le Parti Québécois a commencé sa campagne en bien mauvaise posture. Le parti est dans un creux historique, son chef ne jouit pas d’une grande cote de popularité, et en mettant de côté la souveraineté pour le moment, tous se demandent un peu ce qu’il reste à offrir au PQ.
Quand on a proposé de faire un pays, remplacer ce projet-là par « On va fournir les boîtes à lunch», c’est pas ben ben excitant.
Quand on a proposé de faire un pays, remplacer ce projet-là par « On va fournir les boîtes à lunch», c’est pas ben ben excitant.
Le défi était donc de recrédibiliser la formation. Je ne pense pas que Jean-François Lisée aspire vraiment à devenir premier ministre le 1er octobre. Il faut juste qu’on se dise de lui: « Il pourrait devenir premier ministre la prochaine fois ».
Et jusqu’à maintenant, ça ne va pas trop mal. Lisée a dû jongler avec les constantes controverses qui entourent Michelle Blanc (je ne vois pas comment il n’a pas pu voir ça venir, surtout s’il a déjà passé 2 secondes sur son Twitter), ou encore Guy Leclair accusé de conduite avec facultés affaiblies.
Mais somme toute, Jean-François Lisée fait une campagne correcte, et ses intentions de vote sont légèrement à la hausse. S’il performe bien au débat des chefs, et s’il réussit à se défaire de son image d’aristocrate, il pourrait sauver les meubles.
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Québec solidaire est dans une position particulière. Ils ont le vent dans les voiles (à l’échelle de QS, bien sûr). Non seulement n’est-ce plus utopique pour eux d’espérer doubler leur nombre de députés à Montréal, mais ils pourraient réussir à faire élire une députée à Québec.
QUÉBEC.
Non seulement n’est-ce plus utopique pour eux d’espérer doubler leur nombre de députés à Montréal, mais ils pourraient réussir à faire élire une députée à Québec. QUÉBEC!!
Mais ils ont de la difficulté à convaincre l’électorat qu’ils sont un parti sérieux et des promesses comme celles faites la semaine dernière (ajouter 38 stations de métro!!!) n’aident en rien. Je dis ça en tant que gros partisan du transport en commun, mais les propositions de Québec solidaire sont tellement en dehors du cadre de ce que les autres partis proposent habituellement, qu’ils continuent d’apparaître pour l’électeur moyen comme un risque.
Les débats pourraient certainement être un point tournant pour Québec solidaire. D’un côté, les propositions de taxer les plus riches pour rétablir les services publics semblent trouver un écho chez une bonne partie de la population. Mais Manon Massé n’a pas encore démontré le côt é apaisant que Françoise David possédait, saura-t-elle convaincre l’électeur plus timide?
À SURVEILLER CETTE SEMAINE
Le premier débat des chefs aura lieu jeudi prochain à 20h sur les ondes de Radio-Canada. Pour tout le monde, sauf probablement Philippe Couillard pour qui la mission sera de rester aussi plate que possible, ça pourrait être un moment important. C’est donc à voir absolument.