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En février, le premier ministre Legault nous annonçait tout sourire que les Québécois pourraient bientôt retourner voir des films au cinéma. La seule condition étant : pas de popcorn. Ça a créé toute une commotion.
C’est plus difficile de justifier le prix d’un billet de cinéma pour le privilège de partager un film moyen disponible en vidéo sur demande avec des étrangers.
La gronde est compréhensible. Il y a vraiment peu de bons films à l’affiche présentement (La déesse des mouches à feu est l’exception qui confirme la règle). Les grands distributeurs se sont assis sur leurs productions en attendant que la COVID passe, donc c’est plus difficile de justifier le prix d’un billet de cinéma pour le privilège de partager un film moyen disponible en vidéo sur demande avec des étrangers. Encore plus si on ne peut pas se bourrer la face parce qu’il faut garder son masque pendant deux heures. L’offre est tellement pauvre que le Cinéma Banque Scotia organise des présentations spéciales du Seigneur des Anneaux en Imax au cas où vous auriez raté votre chance en 1916. Ils survivent comme ils peuvent.
Ne désespérez pas, une offre plus garnie s’en vient. Voici de bons divertissements qui risquent de valoir le déplacement. J’ai intentionnellement laissé de côté les Black Widow, Venom, Dune et compagnie parce que vous n’avez pas besoin de moi pour savoir que ces films sortent bientôt. C’est écrit dans les stations de métro et sur les autobus!
Nobody (26 mars)
Si vous trouvez que la bande-annonce de Nobody vous rappelle celle de John Wick, ce n’est pas un hasard. Il s’agit exactement du même concept: un homme apparemment sans histoire se fait dévaliser. Refusant de s’en prendre aux voleurs pour minimiser les complications, il se met sa famille à dos et laisse la violence qui lui ronge l’intérieur prendre le dessus.
Nobody, c’est John Wick sans l’excuse du chien assassiné. Aucunement ancré dans le réalisme, Nobody est une fantaisie musclée qui ne réinventera probablement pas la roue, mais qui va faire du bien le temps d’une visite au cinéma. C’est ce que j’appelle un film-défoulement.
Souterrain (30 avril)
Le fameux film d’ouverture de la dernière édition du FNC qui n’a finalement pas été présenté. Vous vous rappelez peut-être de la réalisatrice Sophie Dupuis qui représentait le Canada dans la catégorie «meilleur film étranger»… aux fucking OSCARS! Son deuxième long-métrage Souterrain s’attaque à l’univers des mineurs.
Il y a plein de raisons d’être excités à propos de la sortie de Souterrain. Notre Théodore Pellerin national fait entre autres partie de la distribution. Il s’agit aussi d’un film à propos d’un milieu méconnu et (selon le synopsis) d’une histoire de rédemption comme on les aime. Ça fait longtemps que Souterrain nous pend au bout du nez. J’ai très hâte de le voir.
Gallant: Confessions d’un tueur à gages (16 juillet)
La longue histoire d’amour entre le Québec et Luc Picard se poursuit dans cette adaptation d’un livre sur la vie du tueur à gages Gérald Gallant. Non seulement Picard en est la vedette, mais il est aussi le réalisateur. Gérald Gallant est l’un des tueurs les plus « prolifiques » de l’histoire du Canada avec à son actif 27 meurtres et 12 tentatives. Un sideline assez sanglant, mettons.
Ce que j’aime de ce projet, c’est qu’il fait contrepoids à la série C’est comme ça que je t’aime, qui mettait également de l’avant une petite famille sans histoire qui bascule dans la criminalité. Après avoir bien ri de l’idée et trouvé ça cute à mort, ça va être intéressant de voir comment c’est pour de vrai, être sans histoire le jour et sanguinaire la nuit.
The Green Knight (30 juillet)
Une adaptation glauque du conte médiéval Sir Gawain & The Green Knight. C’est l’histoire du jeune et preux neveu du roi Arthur (pas n’importe qui, t’sais) qui relève un défi lancé par un mystérieux étranger à la peau verte. Ce conte, c’est un peu le OG des histoires d’horreur psychologique et en 2021, il ne sera désormais plus le secret bien gardé des départements d’études littéraires.
Je ne tripe pas vraiment cape et épées, mais j’ai fait des études littéraires et je trouve que c’est une idée vraiment cool et audacieuse de faire une adaptation de Sir Gawain & The Green Knight parce qu’il s’agit d’une histoire à haute teneur atmosphérique qui exploite les peurs qu’on se raconte soi-même. Le film est produit et distribué par la compagnie A24 qui ne se trompe à peu près jamais. C’est bon signe.
Candyman (27 août)
Si vous avez grandi dans les années 90, il y a des chances que vous vous rappeliez de ce film d’horreur inspiré de la légende urbaine de Bloody Mary. Si on prononce son nom trois fois devant le miroir, le tueur en série Candyman reviendra d’entre les morts pour vous faire la peau. Simple, efficace et drôlement terrifiant.
Il est bon à savoir que la version originale du film est également une adaptation de la nouvelle du célèbre auteur britannique Clive Barker The Forbidden. Ce dernier ne donne pas seulement dans les Bonhommes Sept Heures en tout genre. Ses histoires s’attaquent souvent à notre rapport à la réalité. On vient à douter de tout, même de notre propre état d’esprit. Très hâte de regarder cette nouvelle incarnation.
Antlers (29 octobre)
Une des premières victimes de la panique liée à la COVID-19. Antlers fera ses débuts en salle plus d’un an et demi après la date prévue. Le film est une adaptation de la nouvelle de Nick Antosca The Quiet Boy et raconte l’histoire d’un petit garçon qui garde une créature démoniaque dans son grenier. Keri Russell et le toujours excellent Jesse Plemons font partie de la distribution.
La métaphore est simple, mais extrêmement puissante: on traîne tous des démons dans notre placard et ces derniers nous contrôlent à partir de l’ombre. À mi-chemin entre l’horreur psychologique et surnaturelle, Antlers promet d’être le meilleur type de film d’épouvante: celui qui nous force à dormir avec la lumière ouverte pendant une ou deux nuits.