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5 films québécois semi-oubliés à regarder pour la Saint-Jean
Bonne Saint-Jean-Baptiste!
Techniquement, c’est samedi, mais on ne se mentira pas : ça commence lorsque le Québec tombe en congé. Vous avez donc le droit de célébrer de vendredi à lundi, dépendamment de votre journée fériée. La tradition veut qu’à la Saint-Jean, on allume le barbecue et la radio, on écoute du Plume Latraverse ou du Paul Piché toute la journée et on imbibe beaucoup de bière, mais c’est pas le trip de tout le monde.
Votre Saint-Jean, ça ressemble peut-être plus à une journée passée à lire Stéphane Larue ou Anaïs Barbeau-Lavalette avec un verre de vin en attendant le show de la Saint-Jean à Radio-Canada (salutations à Émile Bilodeau qui doit avoir passé une semaine compliquée) et c’est correct aussi. Il n’y a pas de mauvaise façon de célébrer notre fête nationale, tant que vous rendez hommage aux artistes d’ici.
Une autre option plus nostalgique serait de revisiter les grands films québécois semi-oubliés qui jouent en rediffusion un peu partout à la télé et qui sont étonnamment accessibles sur le web. Parce que pour chaque Elvis Gratton ou C.R.A.Z.Y, il y a dix films queb’ incroyables qu’on n’aime pas assez – aps pour mal faire, mais parce qu’on en a simplement trop à aimer.
Voici cinq classiques que vous aviez peut-être oublié et avec lesquels passer la fête nationale!
Comment diable expliquer cet OVNI audiovisuel à quelqu’un qui n’a pas vécu cette époque? Avant Les Invasions Barbares et L’Âge des Ténèbres, mais tout juste après Le Déclin de l’Empire Américain, Jésus de Montréal est un drôle de film à propos d’un martyr de la modernité et du caractère cruel et cyclique de l’histoire. C’est aussi un film où un Jésus fictionnel se fait crucifier métaphoriquement par le SPVM. Symbolisme audacieux et commentaires sociaux douteux au menu! À regarder au premier degré… ou pas!
Véritable capsule temporelle vers le Québec des années 1990, cette comédie un peu grasse et anachronique vaut la peine d’être regardée pour deux raisons : 1) Gildor Roy et Martin Drainville y jouent des frères nommés Rhéal et Rhéaume; et 2) On peut y apprécier le travail Marie-Josée Croze (avant qu’elle ne devienne cool) et celui de Guillaume Lemay-Thivierge (avant d’être possédé par Kanye West au gala des Gémeaux).
Si vous avez moins le cœur à rire, Le Party, une délicatesse largement oubliée de l’époque tardive de Pierre Falardeau, saura vous faire violence à juste mesure. Film troublant et brutal sur l’univers carcéral québécois, Le Party regarde sans broncher ce qui se passe dans un environnement sans passé ni futur. À regarder avec un bon verre de gin québécois (le KM 12, il est pas mal) afin de pouvoir gérer ses nerfs.
Inspiré à la fois de L’Avalée des Avalées de Réjean Ducharme et de l’enfance du réalisateur Jean-Claude Lauzon, Léolo était, à ma connaissance, l’une des premières tentatives de réalisme magique au Québec. La scène où le personnage principal chie dans un porte-savon pour le montrer ensuite à son père me fascine chaque fois que je la regarde. Si vous êtes sensibles au langage et expressions d’époque, c’est peut-être pas le film pour vous. Ça jase gras.
À tout seigneur, tout honneur. Il m’était impensable de terminer sans un clin d’œil au dernier grand disparu de la scène culturelle québécoise, Michel Côté. Liste Noire est également le premier long-métrage d’un autre de nos fleurons parti trop vite, Jean-Marc Vallée. Ce thriller érotique, intelligent et accessible est mémorable pour plusieurs raisons, notamment le jeu d’acteur de Denis Mercier qui y incarne un méchant digne de l’univers de Batman.