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4 recommandations culturelles qui abordent la masturbation

De quoi vous tenir au chaud à l’approche de l’hiver.

Par
Laïma A. Gérald
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Le #NoNutNovember, ça vous dit quelque chose? Ce mot-clic peu subtil, que l’on pourrait traduire librement par « Novembre sans éjaculation », fait référence à un défi qui consiste à ne pas se masturber ni à éjaculer au cours d’un rapport sexuel pendant un mois. Ce mouvement destiné aux personnes avec un pénis, qui semble avoir vu le jour en 2011 sur Twitter, tirerait ses origines du « No Fap September », lancé en 2009 par des utilisateurs du forum 4chan.

« Pourquoi? » me demanderez-vous. Ce n’est pas clair du tout. Et contrairement au mouvement Movember, qui a pour but de lever des fonds pour la recherche sur le cancer de la prostate, le « No Nut November » n’a aucune vocation particulière, autre que de se lancer un challenge.

En m’informant sur cette tendance un peu floue (et qui semble avoir des ramifications douteuses), mon petit côté transgressif m’a donné envie d’aller à contre-courant et de vous offrir quatre recommandations culturelles sur le thème de la masturbation. Parce que why not, coconut.

Attention, le contenu de cet article peut donner chaud.

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Petit manifeste de la masturbation féminine

Co-écrit par la comédienne Roxane Gaudette Loiseau et la sexologue Mélanie Guénette-Robert, Petit manifeste de la masturbation féminine aborde la sexualité de manière ouverte et décomplexée. Pourquoi lancer ce livre? Les études récentes rapportent qu’environ 85 % des femmes pratiquent la masturbation à différentes fréquences. Malgré tout, la pratique reste souvent tabou et encore beaucoup de femmes ont du mal à en parler ouvertement.

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« La masturbation est un acte de bienveillance envers soi. Les caresses que l’on s’accorde sont précieuses; elles représentent une façon de reconnaître sa valeur, de s’affirmer, voire de s’affranchir. Alors qu’il est tout à fait légitime et bénéfique de se donner du plaisir, la méconnaissance des sexualités des femmes – parfois même la méfiance à leur égard – semble encore ré­pandue », peut-on lire à propos de l’ouvrage.

Ce petit manifeste, à la fois éducatif, revendicateur et ­décomplexé, cherche à ouvrir la discussion sur cette pratique, de briser les ­tabous qui l’entourent et d’encourager les femmes de tous âges et de tous horizons à partir à la découverte de leur corps pour en explorer les possibles. Si elles en ont envie, évidemment.

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Jouissance Club : Une cartographie du plaisir

Jouissance Club, c’est la merveilleuse initiative de Jüne Plã, une illustratrice et autrice de Marseille, en France. S’il a d’abord vu le jour sur Instagram, le projet a également donné lieu à un magnifique livre, que j’ai d’ailleurs reçu en cadeau pour mon dernier anniversaire.

Avec Jouissance Club, l’artiste française souffle un vent de fraîcheur et d’espoir en proposant un manuel d’éducation sexuelle promouvant le plaisir accessible à tou.te.s : femme, homme, hétéro, homo, cis, trans et everyone in the middle.

À travers sa démarche plus que pertinente, Jüne Plã propose de mettre de côté la pénétration pour se concentrer sur les 1001 façons de (se) donner du plaisir autrement, de manière décomplexée, jubilatoire et bienveillante. À l’aide de nombreux schémas sobres et élégants, la créatrice propose une cartographie des multiples zones qui procurent du plaisir à tous et toutes, ainsi qu’un inventaire des mouvements orgasmiques. On y parle également d’anatomie, de mécanique, de lâcher-prise, de zones de plaisir, etc. C’est absolument jouissif (pun intended).

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À quoi tu jouis?, saison 1, épisode 2 et 3

À quoi tu jouis?, c’est le tout nouveau podcast du Club Sexu, un média québécois qui fait la promotion d’une sexualité positive, ludique et inclusive. Par souci de transparence, je dois reconnaître que cette recommandation tient de l’autopromotion car je suis la co-animatrice de ce balado, avec mon ami et complice Justin Roy. Justement, dans les épisodes deux et trois de la première saison, on aborde le vaste thème de la masturbation, sous différentes coutures.

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Dans le deuxième épisode d’une série de six, on reçoit Sara Mathieu-C., chercheuse en santé sexuelle, fondatrice de l’application Club Solo et rebaptisée Queen Branlette pour l’occasion. Elle répond sans tabou à des questions comme : pourquoi se masturbe-t-on? Pourquoi ne se masturbe-t-on pas? Les jouets érotiques peuvent-ils créer une dépendance? À quoi ça sert de se masturber? Et plus encore.

Dans le troisième épisode, nous nous entretenons avec Henri-June Pilote, éducateur sexuel, ancien conseiller en sexshop et homme trans. Au fil de la discussion, de ses anecdotes savoureuses et de ses confidences, Henri-June aborde la masturbation sous l’angle de l’exploration et de la réappropriation de son corps avec une transition. Un propos lumineux et éclairant, que l’on n’entend pas souvent.

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Voxxx et Coxxx

« Invitations au plaisir pour clitos audiophiles », ce sont les mots sur lesquels on tombe quand on consulte le site web de Voxxx et qu’on entend au début de chaque épisode. Ce balado pour femmes, piloté par la réalisatrice de porno féministe Olympe de G et la camgirl Lélé O, propose des séances de masturbation en mélangeant la pratique et les jerk off instructions. En effet, on est accompagnée par une « coach » qui donne des indications pour se masturber avec une voix érotique. C’est vraiment à essayer si vous êtes curieuses.

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Olympe de G et Lélé O proposent également une version pour les personnes avec un pénis : Coxxx, des « invitations au plaisir pour phallus audiophiles ». Dans Voxxx comme dans Coxxx, on dit adieu au visuel et on fait place à l’imaginaire auditif. Et dans les deux cas, les épisodes utilisent toujours le son binaural, une technologie qui donne l’impression que les voix sont juste à côté de nous.