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Ça m’a frappé hier, comme une poêle en pleine face. Le nouveau pont de l’autoroute 25 s’appelle « Le Pont de la 25 ». Ouache. On peut faire mieux non?
Le pont Champlain s’appelle Champlain, le pont Mercier s’appelle Mercier, le pont Victoria s’appelle Victoria. Je n’ai pas besoin de tous vous les nommer. Vous comprenez le concept. Généralement, une construction de cette envergure est affublée d’un beau vocable. Que ce soit en hommage à un explorateur ou à un politicien, on aime habituellement célébrer les accomplissements d’un important personnage en donnant son nom à une infrastructure incontournable. Exemple : l’a éroport de Dorval…euh…je veux dire l’aéroport Pierre-Elliott-Trudeau.
C’est une manière de faire que j’aime beaucoup et qui est un peu la norme partout dans le monde. Avez-vous emprunté le « Pont de la Route US-9 » pour arriver à Manhattan à partir du New Jersey? Non, vous avez pris le Pont George-Washington.
Pourquoi alors notre superbe pont de la 25 s’appelle-t-il pochement « Pont de la 25 »? J’ai poussé l’enquête assez loin pour inventer une autre théorie farfelue. C’est simple : le nom est déjà « réservé ». « Réservé »? Par qui? Par quoi?
Par quelqu’un qui n’est pas encore mort, caltor! Une personne suffisamment importante dans l’histoire de notre pays pour qu’on veuille l’honorer en baptisant un beau grand pont à son nom. Quelqu’un qui le mérite! Oui, mais qui?
Ça, c’est une bonne question. Maurice Richard a eu son aréna. Félix Leclerc a eu son autoroute. René Lévesque a eu son boulevard. Robert Bourassa n’a rien eu. Y’a-t-il des gens de ce calibre actuellement vivants, mais pas forts, au Québec? Jacques Parizeau? Il me fait bien rigoler le bonhomme, mais ce pont a été érigé en plein règne libéral. De plus, du côté montréalais, il est planté à R-D-P, presque à la limite de Montréal-Nord, deux quartiers fortement « ethniques ». Faites le lien. Un libéral alors? Le seul ancien chef libéral à avoir été Premier Ministre et qui est toujours vivant (à part vous savez qui) est Daniel Johnson Fils. Durée de son règne : 8 mois et 15 jours. Next.
Un libéral fédéral peut-être? À l’investiture de la candidature libérale fédérale pour le baptême du pont de la 25, les élus sont John Turner, Jean Chrétien et Paul Martin. Des trois, Jean Chrétien l’emporte facilement. Est-ce que le pont sera baptisé Pont Jean-Chrétien? Je souhaite que non, tout simplement parce que je ne vois pas trop le rapport. Poursuivons néanmoins.
Est-ce que ça pourrait être un artiste alors? Comme Gilles Vigneault mettons? Le candidat est excellent selon moi. Il a tout ce qu’il faut pour se faire rendre hommage quand il trépassera. Mais Gilles Vigneault est tellement associé à Natashquan sur la Basse-Côte-Nord que je ne vois pas en quoi nommer un pont entre Laval et Montréal à son nom pourrait être une façon d’immortaliser son œuvre. Il nous reste qui alors? La Reine Élizabeth II? Non. Un sportif? À part Jean Béliveau, je ne vois pas. Mais si Maurice Richard n’a eu droit qu’à un aréna, je ne pense pas que Jean Béliveau pourrait se faire pontifier.
Plus j’y pense, plus je me dis que je me suis fait avoir comme un débutant, comme la première fois que j’ai lu « Dix petits nègres » d’Agatha Christie. Il faut revenir en arrière. Le candidat idéal existe, et c’est un libéral fédéral, qui justement, est député de Bourassa (là où se trouve la moitié sud du pont) depuis quinze ans. Je parle évidemment de l’inénarrable Denis Coderre.
Denis, tu peux prendre ton temps, pas obligé de mourir tout de suite, on te le garde ton pont!
Et vous qu’en pensez-vous? Comment devrait-on nommer le « Pont de la 25 »?
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