Le but de la vie

La semaine dernière, à la fin de ma chronique, je me suis, en quelque sorte, engagé à vous révéler le but de la vie. Mine de rien, cela m’a tout de même mis un peu de pression en écrivant ce texte. Ce ne sera pas une mince tâche d’être à la hauteur de vos attentes. Afin de me donner un coup de main, j’ai un support visuel dans lequel le but de la vie est clairement énoncé. C’est limpide comme de l’eau de roche à la fin de la vidéo qui suit :

(Aviez-vous lu le 12e épisode: La job de bureau ?)

Le gars de la photo et de la vidéo est M. Narayanan Krishnan. Il a été parmi les 10 candidats en lice pour devenir le Héros de CNN en 2010. Cet homme est un donneur professionnel. N’allez pas croire que je vous dis que le but de la vie est de tout quitter pour aller aider les personnes dans le besoin comme il a fait. Ce serait très cliché comme réponse et là n’est pas l’essence de la vidéo selon moi.

Je pense que l’on peut affirmer sans se tromper que le but de la vie de chaque individu est d’être heureux. La question qu’il faut répondre pour trouver ce bonheur tant convoité est plutôt la suivante. Qu’est-ce qui rend heureux?

C’est la réponse à cette question qui est énoncée dans la vidéo:

« Quel est le but ultime de la vie? C’est de donner. Commencez à donner. Découvrez la joie de donner. »

Personnellement, j’ai longtemps cru que c’était l’inverse, que le but de la vie était de recevoir. Par expérience, il est facile de constater qu’il est bien difficile de recevoir quoi que ce soit si l’on ne donne rien. Devant une telle réalité, je ne peux donc que me conformer à cette définition du but de la vie.

Ceci étant dit, si le but de la vie est de donner, pourquoi ne pas essayer?

Première occasion de donner : en sortant de la pharmacie, il y avait un vieux bonhomme qui demandait de la monnaie. Je lui ai donné deux dollars. Il m’a remercié et souhaité une bonne journée. Est-ce que je l’ai sauvé de la misère? Sans doute que non. Demain, il n’aura déjà plus rien.

Est-ce que je sens que j’ai ainsi atteint le but de ma vie? Bien sûr que non, mais je peux percevoir que je suis sur une bonne piste, car je crois sincèrement que je suis un peu plus heureux que si je m’étais seulement contenté du traditionnel et froid : « Non, désolé. »

Ces deux dollars seront vite oubliés. Je n’en ai pas besoin pour manger ou pour payer mon loyer, mais la joie que j’ai reçue en lui donnant fut aussi éphémère. Ce qui me laisse entrevoir que donner sera donc une opération comme manger, travailler, faire le ménage, s’entraîner et se laver. Une action qui sera toujours à recommencer et à intégrer dans notre hygiène de vie.

L’exemple précédent mentionne un concept assez familier de donner sans grand sacrifice. C’est efficace, mais la récompense est selon moi toujours proportionnelle au don.

Les dons ne se calculent pas qu’en argent ; ils se calculent aussi en temps investi, en énergie, en petites attentions et en amour.

Dans la catégorie des petites attentions, quand j’envoie des textos, j’en reçois souvent en retour. Par texto, on peut donner facilement: une invitation, une anecdote, une pensée ou des félicitations plus particulières. Selon moi, une vie pleine de textos est une vie plus heureuse qu’une vie sans texto. À vous de voir.

J’aime aussi les notifications, mais si je ne commente jamais de statut et ne partage rien, je n’en aurai pas beaucoup! Dans le monde des commentaires, il faut aussi donner pour recevoir.

Si on entre dans les dons un peu plus gros qui demandent un don de soi plus considérable, il y a: donner la vie. Il paraît que l’on en retire de l’amour inconditionnel. Vous savez, celui qui est sans condition? J’imagine que cela ne doit pas nuire au bonheur.

À plus petite échelle :

Quand on s’investit corps et âme au travail, on peut obtenir plus de reconnaissance que lorsqu’on fait seulement acte de présence. D’où l’impérativité d’aimer son travail.

Pour recevoir un baiser, il faut donner ses lèvres.

Pour se faire aimer, il faut d’abord savoir aimer!

Pour faire des millions, il faut toucher des millions de gens.

En guise de conclusion, donner peut prendre d’innombrables formes dans le quotidien et ce, dans toutes les sphères de nos vies.

Être heureux n’a donc jamais été aussi simple!

Il suffit de trouver ce que l’on veut recevoir et pour l’obtenir, nous avons simplement à trouver une façon de le donner.

N’est-ce pas là une bonne façon de se responsabiliser de notre propre condition et de ne jamais être victime de rien?

Voilà le but de la vie.

David Malo
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Twitter: @HommeMoyen
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Le 14e épisode est ICI.