Saison 4
Notre-Dame du Stand-up
Xavier Boisrond et l’extrême droite, la reconnaissance territoriale et le Walmart
Xavier Boisrond est là pour faire sa transition… vers l’extrême droite. Mais avant d’acheter sa Tesla convertie au gaz et de commencer à caller la police, il nous parle de son combo classique de métis, de reconnaissance territoriale (qu’il ne fera pas, désolé) et du seul endroit où l’on trouve le meilleur rapport qualité-prix : Walmart.
Un humour identitaire décomplexé
Dès ses premières répliques, Xavier Boisrond embrasse son héritage : « Métis, combo classique ». Il déconstruit avec malice les clichés qui pèsent sur les communautés autochtones et haïtiennes, tout en se moquant de lui-même. À mi-ton entre autobiographie et stand-up militant, ses anecdotes, qu’il tourne en dérision pour mieux en souligner l’absurdité, rappellent que l’identité n’est jamais un carcan figé. Son observation lucide des relations interculturelles ouvre la porte à un humour inclusif, sans pour autant céder à la bienpensance.
Satire de la performativité politique
Sur un ton faussement confus, Xavier Boisrond met en scène la cérémonie vaguement obligatoire de la « reconnaissance territoriale ». Il peint le tableau d’un animateur dépassé par le jargon de l’« alliance autochtone » et les envolées lyriques sans suite concrète. Sa conclusion ? Ce ne sont que « paroles », et la véritable action se dérobe. Derrière la boutade, c’est une critique acerbe du discours politique et de ses rituels vides de sens, qui vous invite à questionner ce que vous appelez la « solidarité ».
L’absurde glissement vers l’extrême droite
Pour surprendre, Xavier revendique même une « transition vers l’extrême droite » : adieu kombucha, bonjour Monster Energy ! Plus encore que les clichés, c’est le ton décalé qui fait mouche : appel à la police pour trois jeunes « suspects », achat de Tesla à convertir au gaz et lectures de pamphlets économiques radicaux. Loin d’être une confession sincère, son faux virage idéologique est un miroir tendu aux contradictions et aux peurs qui animent notre époque.
Le capitalisme tourné en dérision
Le point d’orgue de son numéro : l’éloge des bas blancs bon marché achetés chez Walmart pour 20 paires à 20 piasses. Derrière ce simple accessoire, c’est tout le système du « capitalisme sauvage » qui est épinglé. Xavier Boisrond rend hommage aux « enfants du tiers-monde », exploités, mais admirables de talent. Par ce contrepied, il nous oblige à regarder en face le coût réel de nos vêtements et l’humanité qui se cache derrière chaque produit.
Avec son style flamboyant et son sens aigu de la dérision, Xavier Boisrond n’est pas qu’un humoriste : c’est un observateur lucide de nos dérives collectives. En quelques minutes à peine, il parvient à vous faire rire tout en vous invitant à repenser vos certitudes sur l’identité, la politique et la consommation. URBANIA vous recommande de ne pas manquer ce jeune humoriste qui réinvente le stand-up d’ici.

.jpg)