Voici tout ce qui se retrouve dans la cocaïne de Montréal
Voici tout ce qui se retrouve dans la cocaïne de Montréal
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La cocaïne, à la fois familière et accessible, est souvent perçue comme la drogue des soirées mondaines, une clé réservée aux élites. Pourtant, derrière son allure glamour, elle dissimule une réalité bien plus sombre. Importée de l’Amérique du Sud, elle trace un chemin de désolation avant de franchir nos frontières pour atterrir dans les narines des noctambules nord-américains.
Mais pourquoi exerce-t-elle un tel attrait?
Jean-Sébastien Fallu, professeur agrégé à l’École de psychoéducation de l’Université de Montréal, souligne que seuls 2 à 2,5 % des Canadiens en consomment régulièrement. Néanmoins, l’aura de prestige qui l’entoure reste bien vivante, surtout chez les jeunes. Dans une société axée sur la performance et l’individualisme, les stimulants deviennent des alliés prisés. La cocaïne, avec ses effets stimulants sur le corps et l’esprit, semble offrir la clé d’une productivité sans faille. Aller toujours plus vite, se dépasser, voilà la promesse séduisante qu’elle fait encore miroiter, 40 ans après son arrivée au pays.
Cependant, cette quête de performance dissimule un piège de taille : la dépendance. Chaque consommation amplifie le besoin de stimulation, alimentant une spirale dont il devient difficile de s’échapper.
Aujourd’hui, la décriminalisation des drogues suscite de vifs débats. Certains y voient une solution pour réduire la criminalité et mieux encadrer sa consommation. Au cœur de ces discussions, la cocaïne, qui demeure à ce jour illégale et est considérée comme une substance dangereuse, car souvent coupée avec des produits inconnus qui en amplifient les risques. Avec l’arrivée du fentanyl, responsable de nombreuses surdoses, chaque dose représente une loterie aux conséquences potentiellement fatales.
Des organismes comme le GRIP (Groupe de recherche et d’intervention populaire) proposent des tests de dépistage dans la région métropolitaine pour identifier les substances contenues dans la drogue et éviter de passer d’une fête à un séjour à l’hôpital ou pire. Nous nous sommes rendus sur place où deux sachets analysés ont révélé des traces de tilétamine, un anesthésique utilisé dans le milieu vétérinaire, soulignant le caractère imprévisible des produits en circulation.
Saïd Kourrich, professeur au département des sciences biologiques de l’UQAM, apporte un éclairage nouveau sur la dépendance à la cocaïne en l’analysant sous l’angle neuronal. Il explique que la consommation de cocaïne active les circuits de récompense du cerveau, provoquant une euphorie intense qui pousse un consommateur à vouloir répéter l’expérience. Les recherches de Kourrich visent à mieux comprendre les effets des drogues sur l’humain, dans l’espoir de développer des moyens plus efficaces pour gérer et traiter les dépendances.
Que l’on choisisse de la condamner ou de détourner le regard, la cocaïne demeure omniprésente. Alors, comment réduire les risques? La réponse dépasse la simple consommation : elle réside dans l’éducation, l’accès à l’information, et la régulation des substances, tout en prenant en compte les inégalités sociales et les contextes de production.
La cocaïne, malgré le danger qu’elle représente, persiste dans l’ombre de nos sociétés.
Si vous souhaitez en apprendre davantage sur le sujet, l’épisode consacré à la cocaïne est disponible dès maintenant sur la plateforme de Savoir Média.