Simon Duchesne
Simon Duchesne, c’est pas juste un humoriste ; c’est un genre de miroir déformant. Avec ses blagues à la limite du malaisant, il nous accroche à coups de punchlines sur des sujets qu’on évite en général pendant les soupers de famille. Parce que oui, Simon a le don de nous emmener là où on ne s’attendait pas à aller, de nous faire rire et grimacer en même temps. À première vue, on pourrait croire qu’il est juste là pour provoquer, mais y a du génie dans sa façon de jongler avec l’absurde, le sombre et l’étrange.
Le tueur en série : de la fascination à la farce
Faut se l’avouer, les histoires de tueurs en série, ça nous fascine. Qui n’a jamais bingé une série sur Ted Bundy ou Jack l’Éventreur? Mais là où Netflix met du suspense et du sang, Simon, lui, met du ridicule et un brin de sarcasme. Quand il nous dit que la plupart des serial killers sont des hommes, il lâche un innocent « Boys will be boys! », faisant un commentaire sur la fort problématique masculinité toxique. Et c’est ça, la force de Simon : sous ses blagues un peu trash, il pointe quelque chose de vrai.
Avec son humour noir et son timing parfait, il transforme les pires horreurs en situations presque burlesques. Exemple : Jeffrey Dahmer, célèbre cannibale, qui mange ses victimes. Simon s’imagine l’étape où Dahmer aurait pu se dire : «Eille, peut-être que j’vais arrêter là avant que ça dérape! » Mais bien sûr, Dahmer va toujours plus loin. Ça choque un peu, c’est dérangeant, mais on rit pareil. Parce qu’on sait qu’il est là pour ça : jouer avec l’inconfort, appuyer là où ça fait mal et nous faire rire malgré tout.
L’autodérision comme arme ultime
Entre deux blagues glauques, Simon n’hésite pas à aussi se moquer de lui-même. Se décrivant en quelques mots, il se compare à un shake protéiné, « un complément » qui ajoute une touche de dérision à sa personnalité. Il en profite aussi pour donner un aperçu de son enfance : son père qui le « battait habillé » et ses traumatismes qui le poursuivent à ce jour.
Des sujets lourds, mais Simon les balance avec une légèreté qui ne les minimise pas, tout en les rendant plutôt accessibles. Il transforme son vécu en blague, sans filtre, avec ce côté un peu brut qui le rend si attachant.
Le sketch absurde de Guy Lustration
Quand on pense qu’il va en rester là, Simon Dufour nous présente son alter ego, Guy Lustration, un caricaturiste du Vieux-Port de Québec qui dessine des passants avec l’enthousiasme d’un gars qui vient de découvrir le métier de ses rêves… mais sans aucun talent. Un véritable hommage aux personnages étranges qu’on croise dans les ruelles du Vieux-Québec.
Entre maladresse et répartie improbable, le sketch est une avalanche de non-sens. Simon joue sur l’absurde, frôle le malaise avec des dialogues surréalistes. C’est du slapstick verbal, un genre de bouffonnerie à la sauce québécoise.
L’art de faire rire avec ce qui fait peur
C’est là que Simon se démarque : il n’a pas peur de toucher aux sujets sensibles, voire carrément terrifiants. Dans son univers, même les tueurs en série deviennent des personnages exagérés, presque risibles. C’est une manière un peu tordue de nous rappeler que la comédie peut désamorcer nos peurs les plus profondes. Derrière le rire, on sent une réflexion sur notre fascination pour le macabre, et sur l’absurdité de certaines horreurs humaines.
En conclusion, Simon Duchesne pousse les limites, mais c’est précisément ça qui fait son charme. Il déconstruit nos tabous, joue avec nos malaises, et transforme les monstres en jokes.
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