Notre-Dame du Stand-Up
Sam Vitulano-Arsenault
Sam Vitulano-Arsenault
Maman italienne, grand-père amputé et le célibat
Sam Vitulano-Arsenault est un gars occupé. En plus d’animer le GPS Podcast, d’organiser des soirées d’humour un peu partout à travers la province, il gère également son propre studio de podcast. Malgré cet horaire chargé, il a fourré une pizza dans son jogging et est venu nous faire une couple de jokes à Notre-Dame du Stand-up.
Un ancien grand-père devenu « petit-père », un bain partagé involontairement, des chats aux noms douteux, une rupture douloureuse, mais comique : bienvenue dans l’univers déjanté, mais sincère de Sam Vitulano-Arsenault. Dans son passage récent sur la scène montréalaise, Sam réussit un tour de force : mêler autodérision, attachement familial, observations sociales et calembours bien sentis. Une performance colorée à son image.
Une famille italienne pas comme les autres
Le cœur du spectacle de Sam, c’est sa famille. Sa tendre relation avec son grand-père Mariano, amputé des deux jambes, donne lieu à plusieurs moments à la fois sensibles et savoureusement absurdes. « Sam, maintenant je ne suis plus ton grand-père, je suis rendu ton petit-père », lance l’aïeul après l’opération. Sam, fidèle à son amour des blagues pince-sans-rire, rétorque : « Cette blague-là marche pas… comme toi. »
Mais derrière l’humour, un véritable attachement transparaît. À travers des anecdotes rocambolesques — le bain partagé, la course de prothèses, ou la menace fictive de se faire battre avec une jambe en plastique —, on perçoit tout l’amour qu’il porte à cette figure paternelle atypique. Et si ses blagues nous font éclater de rire, elles laissent aussi émerger un profond respect pour la résilience de ce grand-père pas comme les autres.
Une rupture… et un chat témoin
Sam aborde aussi un sujet universel et douloureux : la rupture. Mais fidèle à son style, il transforme cette séparation en occasion de déclencher des rires, notamment avec une phrase cinglante : « C’était une décision à deux… entre elle et son nouveau chum. » À travers l’aveu qu’il vit désormais seul avec son chat, l’humoriste enchaîne plusieurs réflexions sur le monde félin, dont l’humour repose autant sur le surréalisme que sur l’observation fine : « Les chats ont inventé le miaulement pour nous parler… ben tant qu’à l’inventer, ils auraient pu l’adapter ! »
Une énergie inépuisable et une autodérision constante
Quand Sam monte sur scène, l’énergie est instantanée. Il parle vite, très vite — au point où même son ancien surnom de camp d’été, « Blanche Neige », devient une blague sur son débit de paroles. Et tout y passe : les malentendus au dépanneur, les noms bizarres de chats (vous ne verrez plus le mot « pénis » de la même manière), les voisins qui crient après des chiens nommés Denise…
La force de Sam, c’est de rendre l’absurde crédible. Entendre qu’un grand-père gagne une course en lançant sa jambe artificielle comme une arme secrète devient, sous sa plume, un moment presque émouvant.
L’équilibre entre émotion et dérision
Sam Vitulano-Arsenault ne fait pas qu’enchaîner les blagues : il tisse un univers où l’on rit beaucoup, mais où l’on sent aussi une vraie humanité. Son rapport à sa famille, son auto-analyse de jeune homme célibataire, ses réflexions farfelues sur les animaux domestiques : tout est livré avec une vulnérabilité désarmante.
C’est justement cette capacité d’équilibrer le rire et la tendresse qui rend son humour unique. Comme quand il évoque, avec pudeur, le moment où son grand-père lui demande de le baigner : un instant fort, entre malaise, amour familial et folie douce.
En bref
À travers ce numéro riche en contraste, Sam Vitulano-Arsenault s’impose comme l’une des voix les plus originales de la scène humoristique montréalaise. Si vous aimez les blagues absurdes, les personnages hauts en couleur, et les moments de vérité déguisés en vannes, gardez un œil sur ce nom. Il y a fort à parier que vous en entendrez encore parler, probablement au quatrième étage.
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