RIP le wokisme
Les wokes au cheveux bleus ne sont plus à la mode en 2025! (Snif snif.)
Pourtant, depuis quelques années, le mot « woke » était devenu un point de tension dans l’espace public. Tantôt utilisé comme une insulte, tantôt revendiqué comme un engagement social, il semble aujourd’hui avoir perdu de sa charge polémique. Mais que signifie réellement la disparition supposée du « wokisme » ?
Un changement de discours
Autrefois, critiquer des minorités ou remettre en question des avancées sociales entraînait de vives réactions, des appels au boycott, voire des mises à l’écart médiatiques. Aujourd’hui, ces mêmes propos passent bien plus inaperçus.
Les chroniques et éditoriaux qui dénonçaient une “dictature du politiquement correct” trouvent désormais un écho plus faible. Ceux qui dénonçaient une censure généralisée s’expriment toujours librement, mais sans provoquer les mêmes levées de boucliers.
Un mot vidé de son sens?
Le terme « woke » désigne à l’origine une prise de conscience des injustices sociales, notamment en lien avec le racisme et les discriminations systémiques. Pourtant, il a été détourné au point de devenir un mot fourre-tout, désignant pêle-mêle le militantisme progressiste, la gauche politique ou même toute forme de remise en question du statu quo.
Ce flou a permis une récupération politique efficace. D’un côté, certains considèrent que la lutte contre les inégalités est un combat nécessaire. De l’autre, on accuse le « wokisme » d’être une idéologie extrême cherchant à censurer et imposer une pensée unique.
Une polémique qui s’essouffle
Si le « wokisme » semble être en perte de vitesse comme sujet de controverse, c’est en partie parce que les combats progressistes se normalisent. La diversité dans les médias, les débats sur l’inclusivité ou encore la remise en question de certaines normes de genre sont devenus des discussions courantes, et non plus des affrontements idéologiques systématiques.
Même des figures controversées comme Andrew Tate, autrefois perçues comme provocatrices, sont aujourd’hui assimilées dans un paysage médiatique où leurs discours sont largement répétés. De ce fait, leur impact choque moins, ce qui réduit l’intérêt polémique de leur prise de parole.
Et maintenant?
Ce qui est certain, c’est que les débats sur le « wokisme » ont façonné le discours public de ces dernières années. Mais si le mot lui-même perd en influence, les problématiques qu’il soulève restent d’actualité.
Les inégalités raciales, de genre, économiques ou environnementales n’ont pas disparu. La question est donc de savoir si l’on veut réellement dépasser la guerre des mots pour s’attaquer aux réalités concrètes des injustices sociales.
Car en fin de compte, être « woke », ce n’est rien de plus que rester attentif à ces injustices. Et si ce mot devient obsolète, cela ne signifie pas que ces combats ont cessé d’exister.