Pat Savard
La vie à Sorel, c’est des chats malades, des fantômes sur la 132 pis des roches d’énergie : bienvenue dans l’univers de Pat Savard
Pat Savard vient de Sorel. Et si vous avez déjà mis les pieds à Sorel, vous savez que ça forge un être humain d’une trempe particulière : mi-résilient, mi-traumatisé, 100 % stand-up.
Dans un set livré au cabaret Notre-Dame du Stand-up, Pat nous entraîne dans un tourbillon existentiel où se côtoient chats séropositifs, magiciens louches, ésotérisme douteux et immobilier inabordable. Un genre de « Tout le monde en parle » animé par un gars du 450 avec un TDAH diagnostiqué par la vie elle-même.
Grandir à Sorel, c’est vivre dans une fable entre le weird pis le whack
Dès les premières secondes, on sent que Pat vient de loin. Pas juste géographiquement — allô Sorel — mais aussi émotionnellement. Il revient sur son enfance, marquée par une rencontre avec un magicien un peu louche qui traînait dans les cours d’école avec une balle de baseball pis « ben de la fantaisie ». Spoiler alert : y’a un enfant qui disparaît après ça. Classique mercredi à Sorel.
Les chats ont le sida, les grands-pères meurent, pis les matelas sauvent personne
Dans sa fin de semaine typique, Pat apprend que son oncle se remarie, que son cousin est mort, que son chat a le sida (le vrai nom : le sidofélin), pis que son grand-père s’est fait frauder par une compagnie de matelas. Le tout livré avec un ton si nonchalant que t’en viens à rire de choses profondément tristes. Et c’est ça le talent de Pat : transformer le deuil en gag sans jamais manquer de respect. Ou presque.
Quand il raconte avoir dû aller « chercher les restes » de son grand-père après la crémation, c’est livré avec une tendresse brutale. « Chercher les restes », comme si c’était un sac de McDo oublié au comptoir.
L’ésotérisme : bon pour ta blonde, mauvais pour ta santé mentale
Pat nous amène ensuite dans une boutique ésotérique. Pas par choix, mais par amour. Parce que sa blonde croit aux roches d’énergie pis aux cartes de tarot. Lui, tout ce qu’il voit, c’est des « boutiques d’osti de cochonnerie ». Et il n’a pas tout à fait tort : l’armée n’a pas encore armé ses soldats avec des pierres de quartz.
Selon lui, les femmes qui se lancent dans l’ésotérisme peuvent devenir entrepreneures. Les hommes? Des sorciers schizophrènes avec des comptes TikTok inquiétants. C’est sexiste, mais c’est drôle — pis ça frappe juste assez pour que ça pince un peu.
L’immobilier hanté pis les fantômes sur la route
Pat finit avec un sujet qui fait mal à tout le monde : s’acheter une maison. La seule qu’il pourrait se permettre, dit-il, vient avec un mort dedans — pis un coroner qui surenchérit.
Mais bon, tant qu’à vivre avec des fantômes, autant savoir comment les frapper. Parce que selon Pat, « un fantôme, c’est comme une piñata : si tu le frappes assez fort, y’a plein de bonbons qui revolent. »
C’est ça, l’univers de Pat Savard. Un monde où l’absurde flirte avec le tragique, où chaque anecdote est un punch, pis où même les chats malades deviennent des personnages comiques.
Et on ne sait pas trop si on en sort plus confus, plus ému ou juste crampé. Mais une chose est sûre : on veut tous survivre à Sorel comme lui.